INTÉRÊT ET EXPÉRIENCE DE L’ANESTHÉSIE DE CONTACT AU C.H.U. D’ORAN


Nadjet ZOUAOUI
(Oran)

Notre service d’Ophtalmologie du C.H.U. d’ORAN rapporte à travers ces quelques lignes son expérience très modeste concernant l’utilisation de l’anesthésie de contact dans la chirurgie du strabisme.

Après avoir eu la possibilité d’assister à un certain nombre d’interventions avec ce type d’anesthésie lors d’un bref passage dans le service du Docteur Weiss à la Fondation Rothschild, et par analogie aux possibilités de sutures cornéennes sous Novésine, nous avons tenté notre expérience sur 10 cas.

Ces cas ont fait l’objet d’une prémédication préalable. Nous ne ferons pas d’analyse de dossiers. Cependant, nous dirons que la chose la plus difficile pour nous a été de commencer à utiliser cette méthode.

Evidemment, nous avons mis beaucoup de temps pour choisir notre première malade tant sur le plan de la coopération que sur le plan de la difficulté opératoire: il s’agissait d’une patiente de 20 ans qui avait été opérée deux ans auparavant d’une ésotropie ET90 + Nystagmus. Un recul des 2 muscles droits internes associé à une Faden opération avaient été pratiqués. Notre reprise sous anesthésie de contact a consisté à agir sur l’angle résiduel par résection d’un muscle droit externe.

Notre premier obstacle ayant été franchi, nous avons multiplié nos cas. Tous ont été coopérants et à titre de deuxième exemple, nous citerons le cas d’un sujet âgé de 22 ans qui a été opéré de 3 muscles pendant la même intervention (recul 2 muscles droits internes + résection d’un muscle droit externe) avec uniquement 2 gouttes de Novésine pendant toute la durée de l’intervention.

Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’opérer des muscles obliques avec cette méthode.

En ce qui concerne notre attitude vis-à-vis du patient lors du contact pré-opératoire et relatif au type d’anesthésie prévue, nous expliquons que l’intervention se fera sous anesthésie "locale" sans plus de précision.

À notre avis, la chirurgie du strabisme chez l’adulte est tout à fait compatible avec ce type d’anesthésie: d’abord parce que nous l’avons constaté puis pratiqué, ensuite grâce aux effets anesthésiques incontestables de la cocaïne et de ses dérivés, enfin et surtout, parce que l’intervention se fait avec beaucoup plus d’attention quant à la traction sur les muscles; le patient étirant lui même ses muscles à la demande (regard à droite pour une chirurgie sur le droit interne droit; regard à gauche pour une chirurgie sur le droit externe droit, etc..). Ceci n’est pas à notre avis toujours respecté sous anesthésie locale par rétro-bulbaire ou sous anesthésie générale.

Au vue de cette courte expérience mais très constructive, nous pensons pouvoir l’élargir et ceci pour les raisons suivantes :

Concernant le deuxième volet d’avantage, notre souhait est de pouvoir faire de la chirurgie du strabisme une chirurgie ambulatoire.


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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)