MODE D’EMPLOI DU CYCLOMÈTRE

Jean-Bernard WEISS
(Paris)

Le dispositif comporte un écran campimétrique et une torche projetant un point lumineux de petite taille.

L’écran est imprimé sur toile cirée; il sera fixé verticalement sur un mur, soit directement par des punaises ou du ruban adhésif, soit indirectement par l’intermédiaire d’une plaque d’isorel ou de contreplaqué.

Figure 1 : Le cyclomètre. L’écran sera fixé au mur. Au centre le point de fixation F; en périphérie, 3 paires d’arcs de cercle, pour les distances d’examen de 50, 75 et 100 cm.

La torche, non fournie avec l’écran, peut être celle du coordimètre à condition que l’image projetée soit de petite taille. L’idéal serait de disposer d’une torche laser. On peut aussi remplacer tout simplement l’ampoule habituelle de la torche du coordimètre (filament en V) par une ampoule de 3 volts à filament normal.

La distance d’examen peut être de 50 cm ou 75 cm ou 1 mètre. L’idéale reste celle à 75 cm.

Les yeux du sujet doivent être à la hauteur du point de fixation; sa tête sera appuyée sur une mentonnière à appui frontal et elle ne devra pas bouger durant la brève durée de l’examen, sous peine de fausser l’examen. Après avoir installé le sujet, on vérifiera que sa tête n’est inclinée ni à droite ni à gauche; le mieux est de regarder par derrière la tête du patient, en se fiant à la position des deux oreilles pour en apprécier l’horizontalité.

Pour examiner l’œil droit, on cache l’œil gauche, et inversement.

On demande au sujet de regarder le point de fixation F. Puis, on déplace le point lumineux sur l’arc de cercle correspondant à la distance d’examen choisie. On recherche une position pour laquelle le patient ne voit pas le point lumineux; à partir de celle position, on déplace le point lumineux jusqu’à ce qu’il soit perçu (passage du non vu au vu). Le patient signale quand le point lumineux lui apparaît.

On détermine ainsi les extrémités supérieure et inférieure de la tache aveugle. Par convention, les positions vers le bas sont notées en positif, et celles vers le haut en négatif.

La position du milieu de la tache aveugle est obtenue en faisant la moyenne arithmétique de ces deux valeurs. Une valeur positive indique une extorsion et une valeur négative une intorsion.

La rectitude de la tête est nécessaire si l’on veut éviter des erreurs.

Si la tête du patient est inclinée sur l’épaule droite, comme les mouvements compensatoires de torsion sont peu importants, les champs visuels suivent à peu près le déplacement de la tête; par rapport au cyclomètre qui est invariant, la tache aveugle de l’œil droit est déplacée en bas (fausse extorsion) et celle de l’œil gauche vers le haut (fausse intorsion).

Inversement, si la tête du patient est inclinée sur l’épaule gauche, les mesures sont inexactes, avec une fausse extorsion de l’œil gauche et une fausse intorsion de l’œil droit.

Mais dans les deux cas, si l’on fait la moyenne torsion O.D. + torsion O.G., les erreurs se compensent, et la valeur de la torsion moyenne est juste.

Exemple 3 : La partie supérieure de la tache aveugle est à 16 degrés au dessus de la position moyenne, et la partie inférieure à 3 degrés en dessous. Le centre de la tache aveugle est donc à (+3 -17)/2 = -7 degrés. Sa position correspond donc à une intorsion de 7 degrés.

L’examen ne nécessite pas de pièce obscure. Il ne dure que 2 à 3 minutes pour un sujet coopérant. On peut obtenir des résultats valables chez des enfants âgés de 7 ans.

Il s’agit donc d’une campimétrie manuelle rapide qui donne avec une précision de 1 à 2 degrés la position moyenne de la tache aveugle.

Références
J.B. Weiss : Étude campimétrique des cyclotropies. Varia III, Ceres 1988, p. 67.
K. Brandenburg : Mesures comparatives des cyclodéviations . Varia III, Ceres 1988, p. 73.

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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)