ÉCHELLES EN PRÉSENTATION SÉPARÉE


Jean-Bernard WEISS
(Paris)

Pour la mesure des acuités visuelles des jeunes enfants, faut-il utiliser des échelles en présentation séparée ou en présentation globale ? Chaque mode de présentation comporte des avantages et des inconvénients.

La présentation globale ou groupée met en évidence les troubles de séparation, propres à l’amblyopie fonctionnelle. Ainsi, chez certains amblyopes, on peut obtenir une acuité de 10/10 avec les E en présentation séparée, alors qu’avec des E disposés en lignes, l’acuité visuelle n’est que de 1 à 2/10. Par contre, si l’enfant est jeune, il est beaucoup plus difficile d’obtenir des réponses, car son attention est dispersée par la multitude des signes. Il faut alors lui montrer chaque optotype pour être sûr qu’il ait compris ce qu’on lui demande; ceci allonge la durée de l’examen et la coopération du jeune enfant diminue.

La présentation séparée expose à méconnaître une amblyopie avec troubles de séparation. Mais elle permet d’obtenir rapidement des réponses chez les très jeunes enfants.

Lorsque celle mesure d’acuité visuelle est pratiquée dans le cadre d’un contrôle banal, le risque de méconnaître une amblyopie avec troubles de séparation est minime, car ces troubles de séparation ne sont notables que chez l’amblyope en cours de traitement, lors de la phase de récupération. On peut donc, sans grand risque, utiliser une échelle à présentation séparée. Par contre, lors d’un traitement d’amblyopie, on utilisera de préférence les échelles à présentation globale.

Ce qui précède est vrai tant pour les échelles de E que pour les échelles de Rossano ou du Pantin.

L’échelle des E Isolés et groupés ne résout pas cette antinomie, contrairement à ce que nous avions pensé. En effet, il est rare de constater chez les amblyopes une différence de plus d’un échelon entre les acuités visuelles obtenues avec l’une et l’autre échelle. Il semble que les troubles de séparation constatés chez l’amblyope soit plus le fait de la confusion entre deux signes adjacents de même nature que des phénomènes d’interaction de contour. Dans l’échelle des E groupés, les signes périphériques ne peuvent en aucun cas être confondus avec le E central.

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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)