Jean-Bernard WEISS
(Paris)
De nombreuses opérations de "suppléance" ont été décrites. Les principales sont représentées dans les figures l et 2. Elles associent le plus souvent un recul de lantagoniste direct.
Figure 1 : A. Suppléance suivant Hummelstein; les languettes
temporales des deux droits verticaux sont réinsérés aux bords supérieur et inférieur
du droit externe. Le droit interne est éventuellement reculé.
B. Transposition suivant OConnor. Les languettes nasales des deux
droits verticaux sont réinsérés aux bords supérieur et inférieur du droit externe. Le
droit interne est éventuellement reculé
Figure 2 : A. Transposition totale. Les deux droits verticaux sont
réinsérés à mi-chemin entre leurs insertions dorigine et le muscle paralysé.
B.. Myopexie de Jensen. Le muscle paralysé et les deux muscles droits
adjacents sont clivés, et les languettes contigùes sont suturées deux à deux
Le terme de "suppléance" peut induire en erreur; en fait ces opérations ont pour effet de créer une force passive de rappel, dans le sens daction du muscle parésié
Du reste, Woillez a proposé la technique "délastopexie", avec effet de ressort induit par une sangle de silicone fixée sur la sclère et au rebord orbitaire.
La technique que nous utilisons est différente des méthodes classiques. Leffet de ressort est obtenu par un clivage longitudinal du muscle paralysé; les deux languettes sont avancées au niveau des insertions des muscles droits adjacents, sans désinsertion du muscle. Lantagoniste direct est reculé par des anses au talon réglables (Figure 3).
Cette technique a lavantage de respecter au maximum la vascularisation de lil par les artères musculaires, puisquun seul muscle est désinséré.
Figure 3 : Notre technique de suppléance. Le muscle paralysé est clivé. Les deux
languettes sont insérées au bord des deux muscles droits adjacents. Lantagoniste
direct est reculé
Comme pour la résection associée à un recul, lopération de suppléance est décomposée en quatre temps. Les deux premiers temps sont identiques à ceux de lopération de résection-recul.
Préparation de la suppléance
Figure 4 : Incision conjonctivale angulée. Le trait de refend part du limbe
verticalement, près du bord externe des muscles droits verticaux, et continue à
lhorizontale. On a ainsi accès au bord externe des droits verticaux, et la
résection conjonctivale sera aisée. A Incisions avec refends angulés. B
Avancement conjonctival, suivi dune résection de la conjonctive excédentaire
Préparation du recul par anse
Suppléance du droit externe
Lopérateur se place à gauche de lopéré :
Pour le serrage des sutures :
À ce stade, on vérifie que le résultat recherché est à peu près obtenu.
En cas de divergence de lil opéré, le recul (à ce moment une anse provisoire de 6 mm) sera diminué.
En cas de convergence résiduelle faible, une résection conjonctivale et une anse plus importante permettrons dobtenir la rectitude.
Ce nest quen cas de convergence importante, ce qui est rare, quil faut savoir reprendre la suppléance :
La fermeture conjonctivale se termine par une résection de la conjonctive.
Ajustements et recul du droit interne
La suppléance est terminée. Les contrôles et réglages du recul associé sont
identiques à ceux de lopération de recul-résection.
(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)