STÉRÉOGRAMMES ROUGE-VERT


Jean-Bernard WEISS
(Paris)

Chacun de ces deux nouveaux stéréogrammes rouge-vert est composé de deux figures analogues, l’une imprimée en rouge, l’autre en vert. Le fond est soit blanc (S.C.G.R.V.) soit noir (S.C.G.R.V.N.). L’écart entre les deux figures analogues est de 60 mm.

Quand l’observateur porte des lunettes rouge-vert, l’œil placé derrière le filtre rouge perçoit en sombre la figure imprimée en vert sur fond blanc (S.C.G.R.V.) et en clair sur fond noir la figure imprimée en rouge sur fond noir (S.C.G.R.V.N.). C’est l’inverse pour l’œil placé derrière le filtre vert.

Pour les deux stéréogrammes, les figures sont donc perçues monoculairement, ce qui facilite l’apprentissage de la fusion avec les stéréogrammes.

Pour un sujet normal, la fusion de ces deux images est obtenue grâce à un mouvement de convergence ou de divergence. La vergence nécessaire pour obtenir la fusion d’un stéréogramme rouge-vert dépend de l’écart entre les deux figures, de la distance d’examen et, bien entendu de l’écart interpupillaire (E.l.P.) du sujet . Pour simplifier les calculs, nous supposerons que l’E.l.P. est de 60 mm (Tableau 1). 

Écart des deux figures analogues de 60 mm

Distance d'examen

Vergence relative

50 cm

12 D.P.

33 cm

18 D.P.

20 cm

30 D.P.

15 cm

40 D.P.

10 cm

60 D.P.

Tableau 1 : Vergences nécessaires données en dioptries prismatiques pour obtenir la fusion, pour un écart des deux figures analogues de 60 mm. On suppose que l'E.I.P. est de 60 mm

Un sujet normal qui fusionne en convergence perçoit un cercle en arrière d’une couronne concentrique. Lors de la fusion en divergence, le cercle paraît en avant de la couronne.

UTILISATIONS
Apprentissage à l’utilisation des stéréogrammes calibrés
Pour certains patients, l’utilisation des stéréogrammes calibrés est difficile, voire impossible. Ces stéréogrammes rouge-vert induisent facilement le mouvement de vergence nécessaire à la fusion, et facilitent l’apprentissage de la rééducation avec des stéréogrammes.

Le fort contraste des figures et l’absence de figures monoculaires, une fois la fusion obtenue, en facilitent la fusion.

La fusion en divergence reste plus difficile à obtenir que la fusion en convergence.

Évaluation sommaire de la vision binoculaire
Pour un patient présentant une ésotropie modérée, les tests stéréoscopiques comme le test de Lang ou le test du "chat" sont négatifs. Le sujet ne peut fusionner les deux images en raison de la déviation et de l’absence de contours.

Dans certains cas, le test de Wirt est positif, car les contours des images peuvent provoquer un mouvement de fusion. Mais cela ne se produit que si l’angle de déviation est relativement petit.

Avec un stéréogramme rouge-vert, le décalage des images analogues peut lever l’obstacle moteur à la fusion, même pour une déviation de 30 dioptries.

On peut ainsi tester très simplement la vision binoculaire des sujets strabiques.

L’existence de la fusion manifestée par la perception d’une image en relief (une couronne et un rond situé, pour une ésotropie, plus en arrière) permet d’affirmer l’existence d’un excellent potentiel de binocularité. L’absence de fusion, elle, ne permet pas d’affirmer l’absence définitive de binocularité.

Rééducation binoculaire du sujet strabique
Si un sujet strabique fusionne un stéréogramme rouge-vert, il devient alors possible de développer l’amplitude de fusion en faisant varier la distance du stéréogramme.

Notre expérience en ce domaine est trop brève pour pouvoir émettre un avis sur l’avenir de cette technique.

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Stéréogrammes rouge-vert imprimés sur fond noir et sur fond blanc


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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)