APPRENTISSAGE DE LA DIVERGENCE


Jean-Bernard WEISS
(Paris)

Il est parfois difficile d’apprendre à un patient, lors d’une rééducation avec les stéréogrammes, à fusionner en divergence, en particulier en vision de près. Car il doit apprendre à relâcher sa convergence tout en accommodant.

Par exemple, pour le stéréogramme de 50 mm tenu à 33 cm, pour fusionner en divergence le stéréogramme et voir la figure nette, il faut converger sur un point situé à environ 2 mètres tout en accommodant de 3 dioptries (Figure 1).

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Figure 1
: Lors de la fusion en divergence d’un stéréogramme de 50 mm d’écart tenu à 33 cm des yeux, la localisation du rond fusionné se fait à 2 mètres.

L’utilisation d’un stéréogramme troué facilite cet apprentissage.

Verres convexes
Au début de l’apprentissage de la fusion en divergence, pour éviter cette convergence accommodative réflexe, on peut éliminer la sollicitation accommodative en donnant une addition de +3 dioptries sphériques. La fusion en divergence devient alors instantanée. Cette addition sera ensuite diminuée progressivement.

D’une manière pratique, on utilisera des lunettes d’essai pour hypermétrope (matériel fourni aux membres du C.E.R.E.S. en 1985). Les lunettes de +3 sont portées par le patient; le stéréogramme est plaqué sur le visage, en face des yeux, puis progressivement éloigné jusqu’à 33 cm. La fusion en divergence une fois obtenue, le patient avance et recule le stéréogramme pour augmenter ses amplitudes de fusion. Ces exercices une fois maîtrisés, ces manœuvres seront recommencées en diminuant la force des lunettes d’essai, jusqu’à pouvoir les pratiquer sans l’aide de verres.

Prismes à base externe
Au lieu de dissocier la relation accommodation-convergence en relâchant l’accommodation par des verres convexes, on peut, si le sujet est jeune et accommode normalement, obtenir la fusion en divergence par l’interposition de prismes à bases externes.

Le calcul montre que si le stéréogramme est à 33 cm, la divergence relative nécessaire pour fusionner en divergence le stéréogramme est d’environ 16 dioptries.

Avantages respectifs des deux méthodes
L’utilisation de verres convexes est particulièrement simple si l’on dispose de lunettes pour presbytes. Trois paires ( +3, +2 et +1 ) sont largement suffisantes.

Si le patient présente une myopie légère, on lui fera enlever ses lunettes.

Chez un patient déjà équipé de lunettes, la superposition de lunettes pour presbyte aux lunettes correctrices est parfois facilement réalisable.

Notons que pour un emmétrope, le port de lunettes de +3 pour regarder un stéréo gramme de 50 mm à une distance de 33 cm est très proche du montage optique d’un stéréoscope classique.

L’emploi de prismes est réservé au cabinet orthoptique. La compensation peut être diminuée très progressivement, ce qui est utile pour certains patients.


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(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)