LES PÉRIMÈTRE À COUPOLE HÉMISPHÉRIQUES DU XIXème SIÉCLE


ORSTER de Breslau, père de la périmétrie clinique, avait conçu en 1857, son arc comme la partie d'une couple imaginaire..

Quinze ans plus tard. SCHERK de Berlin présenta le premier périmètre à coupole hémisphérique (figure 1). La coupole noire, décapotable pour assurer l'éclairement, était graduée en méridiens de 30 en 30 et de parallèles de 10 en 10 degrés; son rayon était de 30 cm environ. Il y avait un point de fixation mobile.

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Figure 1 : Le périmètre de Scherk (1872)

PFLUGER de Berne modifia cette coupole vers 1881 (figure 2) raccourcie du côté nasal à 70 degrés, elle était réversible selon 1'oeil à examiner. Le fond était peint en gris neutre.

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Figure 2 : Le périmètre de Pflüger (vers 1882)

Les tests des appareils de SCHERK et de PFLUGER étaient portés par des tiges, les limites de champ et de scotome inscrites à la craie sur la concavité.

On utilisa aussi des mouvements de tests guidés circulaire, radiaire et en spirale.

SCHWEIGGER, de Berlin, présenta en 1873,une coupole rotative avec, sur un méridien, une série de perforations obturables, dont une seule restait libre. Malheureusement, SCHlWEIGGER n’a pas illustré sa communication très brève; nous ne connaissons donc pas son système d’inscription ou d’enregistrement.

L’Espagnol MONDEJAR fit construire, en 1898, une hémisphère métallique de 30 cm de rayon avec 32 fentes radiaires (figure 3) dans lesquelles les tests, épingles à grosse tète. soutenues à l’extérieur par des petits bouchons ou boules de bois, étaient déplacés. Leurs positions étaient visibles sur la convexité.

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Figure 3 : Le périmètre de Mondejar (1898)

L’Américain DYER réalisa en 1885 une exploration en spirale (figures 4 et 5). Dans sa coupole quasi transparente, le test était guidé par la fente d’une aiguille tournée l’aide d’une manivelle. Cet appareil un enregistreur était aussi muni d'un enregistreur.

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Figures 4 et 5 : Le périmètre de Dyer (1885)

L’Anglais CARTER perfectionna quelques détails du périmètre de DYER en 1886. Il utilisa, par exemple, comme test une petite ampoule électrique.

Un vrai balayage avait été rendu possible déjà en 1873 par JEAFFRESON de Newcastle-on-Tyne. Il s’agissait d’un système de projection (figures 6 et 7) : une coupole blanche de 30,5 cm de rayon formait la façade de la boîte d’une lampe à gaz dont la lumière pénétrait à travers un orifice muni de disques diaphragmes et filtres colorés, sur un miroir convexe mobile. La concavité était graduée en méridiens de 15 en 15, aux régions des taches aveugles de 3 en 3 degrés ainsi qu’en parallèles de 10 en 10 degrés.

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Figures 6 et 7 : Le périmètre de Jeaffreson (1873)

L’éclairement des coupoles, sauf celle de DYER, resta insatisfaisant, quoique McHARDY de Londres avait réussi à éclairer son arc en 1882.

ARSCHER de Francfort profita d’un nouveau matériel transparent : le celluloïd (figure 8). Il en construisit en 1893 un petit périmètre à main de 17 cm de rayon. Le mouvement des tests ainsi que l’inscription des limites étaient réalisés sur la convexité.

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Figure 8 : Le périmètre de Arscher (1898)

Un autre périmètre à coupole transparente n'a jamais été décrit dans la littérature. J’ai eu la chance de le trouver Paris. Il s’agit d’une coupole en verre dépoli de 15,5 cm de rayon avec 8 méridiens gradués de 10 en 10 degrés (figure 9 et 10). Sa base en bois porte deux plaques de laiton avec les gravures : "Périmètre du Pr. PANAS" et "BOUZENDROFER constructeur à Paris"

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Figures 9 et 10 : Le périmètre de Panas (Non daté)

Grâce mon ami PRUDHOMMEAUX de Caen, j’ai réussi à découvrir son premier propriétaire. C'était le Docteur LAIGNIER père, anciennement chef de clinique la Clinique de Louis de WECKER rue du Cherche Midi à Paris.

J’aimerais rappeler ici que l’Allemand Ludwig WECKER, né à Francfort, devint français grâce une charmante dame française. Epris d’elle, il la suivit Paris.

Il faut citer enfin un périmètre singulier que STILLING présenta à Berlin en 1877. Il s’agissait dune boule en verre mat d’à peu prés 23 cm de diamètre qui permettait l’examen jusqu’à 45 degrés (figure 11). Intéressant était le mécanisme de déplacement du test : un bras articulé assurait un balayage parfait. La position du test était lisible sur deux anneaux gradués. Deux orifices polaires et une petite boule de fixation rendaient possible l’examen du champ central.

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Figure 11 : Le périmètre de Stilling (1877)

À la fin du XIXème siècle, existèrent neuf coupoles différentes. plusieurs dispositifs de déplacement de test, deux techniques de balayage dont une par projection et un enregistreur. Le problème de l’éclairement de coupole pourtant n’avait pas été résolu.

"Les périmètres à coupole modernes sont donc l'aboutissement d'une idée déjà ancienne" (DUBOIS-POULSEN dans son œuvre magistrale sur le champ visuel).

Hélas, les idées mentionnées naquirent trop tôt, leurs réalisations ingénieuses tombèrent dans l’oubli.

H. REMKY in "L'ophtalmologie des origines à nos jours". Tome 3. 1981 


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(Dernière mise à jour de cette page le 03/06/2006)