Sommaire du rapport
Composition de la mission
Lettre de mission
Introduction
1 Etat des lieux
1.1 La démographie des professions de santé: une situation actuelle paradoxale, des risques pour demain
1.1.1 Définition des professions de santé
1.1.2 Lharmonisation des données démographiques
1.1.3 Les médecins
1.1.4 Les chirurgiens-dentistes
1.1.5 Les sages-femmes
1.1.6 Les pharmaciens
1.1.7 Les infirmières
1.1.8 Les masseurs-kinésithérapeutes
1.1.9 Les pédicures podologues
1.1.10 Les ergothérapeutes
1.1.11 Les psychomotriciens
1.1.12 Les orthophonistes
1.1.13 Les orthoptistes
1.1.14 Les manipulateurs en électroradiologie médicale
1.1.15 Les audio-prothésistes
1.1.16 Les opticiens lunetiers
1.1.17 Constat : un risque démographique pour demain
1.2 Des métiers et des modalités dexercice en mutation
1.2.1 Des conditions dexercice très diversifiées
1.2.2 Un décalage entre les objectifs professionnels et le contenu réel des métiers
1.3 La circulation des médecins et des autres professionnels de santé dans lespace européen: une incidence démographique limitée à court terme, incertaine à plus long terme.
1.3.1 Formation des professionnels de santé en Europe
1.3.2 Formation dans les pays européens des ressortissants français aux professions de santé
1.3.3 Installation des Médecins et professionnels de santé européens en France
1.3.4 Les Praticiens à diplôme étranger en France
1.3.5 Dautres facteurs démographiques sont à prendre en considération
1.4 Coopération entre les médecins du secteur privé et ceux du secteur public
1.4.1 Un bilan difficile à dresser en raison du polymorphisme et des évolutions rapides des coopérations existantes
1.4.2 Des obstacles économiques, administratifs et culturels qui persistent
1.5 Formation et démographie ont été trop longtemps déconnectées
1.5.1 Les conditions générales de formation des médecins
1.5.2 La formation des généralistes
1.5.3 La formation des spécialistes
2 Propositions
2.1 Vers une maîtrise régionale de la démographie des professions dans le domaine de la santé.
2.1.1 Synthèse des constats
2.1.2 Propositions
2.2 Vers une augmentation progressive et raisonnée des différents numerus clausus pour lentrée dans le cursus dapprentissage des métiers de la Santé.
2.2.1 Synthèse des constats
2.2.2 Propositions
2.3 Vers une évolution des métiers de la santé
2.3.1 Synthèse des constats
2.3.2 Propositions
2.4 Vers un regroupement des professionnels de santé
2.4.1 Synthèse des constats
2.4.2 Propositions
2.5 Une politique volontariste doit être mise en uvre pour doter les zones rurales à faible densité médicale doutils dinformation et de communication moderne
2.5.1 Synthèse des constats
2.5.2 Propositions
2.6 Vers une collaboration organisée entre médecins des secteurs public et privé
2.6.1 Synthèse des constats
2.6.2 Propositions
2.7 Vers une régionalisation daccès aux spécialités médicales
2.7.1 Synthèse des constats
2.7.2 Propositions
2.8 Vers la filiarisation des disciplines médicales et chirurgicales
2.8.1 Synthèse des constats
2.8.2 Propositions
2.9 Développement de léducation sanitaire
2.9.1 Synthèse des constats
2.9.2 Proposition
2.10 Récapitulatif des propositions
2.10.1 Mesures à court terme
2.10.2 Orientations à moyen terme
Liste des annexes
Composition de la mission "démographie des professions de santé "
Président :Professeur Yvon BERLAND, Doyen de la faculté de médecine de Marseille
Membres de la mission :
Anthony ANNEREAU Résident à Nantes
Docteur Jean BERTHET Praticien hospitalier à Saint Junien
Docteur Gilles ERRIEAU Médecin généraliste à Paris
Olivier LEROY Infirmier libéral à Paris
Docteur Yvette RACT Médecin conseil national adjointe à la CNAMTS
Rapporteur : Thierry GAUSSERON Membre de lInspection générale des affaires sociales
Introduction
Par lettre en date du 25 juin 2002, le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées a confié au professeur Yvon Berland, doyen de la faculté de médecine de Marseille, une mission détudes et de propositions sur la démographie des professions de santé, pour laquelle Mme Yvette Ract, médecin conseil national adjointe de la CNAMTS, MM. Anthony Annereau, résident, Jean Berthet, praticien hospitalier, Gilles Errieau, médecin généraliste et Olivier Leroy, infirmier libéral, ont prêté leur concours.
1. Objet de la mission
Au terme dune analyse de la situation démographique des professionnels de santé, la mission est invitée à formuler des propositions de court, moyen et long terme autour de 6 thèmes sur lesquelles le ministre attire lattention. Il sagit de :
Deux ambitions fondamentales sont ainsi clairement affichées :
La question de la démographie des professions de santé ne peut en effet se concevoir de manière cloisonnée entre disciplines. De surcroît, elle touche directement des options fondamentales concernant le système de santé tout entier et les stratégies de santé publique : lorganisation du système, les évolutions du contenu des métiers, les trajectoires des patients.
2. Méthodologie suivie
Le contexte dans lequel sinscrit la mission est marqué par des évolutions démographiques importantes qui suscitent des inquiétudes liées aux conditions daccès aux soins notamment, comme en témoignent de nombreuses études et rapports récents en la matière.
La mission, considérant quil importait de dégager un diagnostic partagé pour tracer des préconisations réalistes, a souhaité rencontrer, dans les délais qui lui étaient impartis, un grand nombre de professionnels de santé pour dresser avec eux létat des lieux et évoquer les perspectives de leur exercice.
Consciente quil nétait pas dans ses capacités matérielles de rencontrer de manière exhaustive lensemble des acteurs, la mission tient à souligner la très grande disponibilité de chacun des professionnels quelle a pu entendre, et de leur volonté réelle de rechercher des solutions qui, au delà des intérêts catégoriels, permettraient de mieux répartir et organiser loffre de soins.
3. Plan du rapport
Le présent rapport, présenté en deux volumes distincts, est articulé autour :
La situation démographique des professions de santé présente des caractéristiques paradoxales liées à lexistence dune densité globale de professionnels jamais atteinte dans la plupart des cas, et lapparition de forts contrastes géographiques. Linquiétude des professionnels confrontés à des conditions dexercice difficiles dans certaines zones se trouve amplifiée par les projections statistiques qui font apparaître des risques de pénuries géographiques et disciplinaires dans les prochaines années.
Le champ des acteurs professionnels de la santé est un ensemble à géométrie variable. Il recouvre dans son acception la plus large lensemble des professions réglementées par le code de la santé publique ainsi que les autres intervenants de la production de services de santé : les aides soignantes, les ambulanciers, les agents hospitaliers et les psychologues notamment. Au total, ce sont environ 1 650 000 professionnels qui étaient représentés en France métropolitaine en 2000.
Selon une approche plus juridique, les professions de santé regroupent les seuls professionnels médicaux et paramédicaux dont le droit dexercice et les actes sont réglementés par une disposition législative ou par un texte pris en application de la loi. Sont donc notamment exclus de cette définition les psychologues et les psychanalystes.
La mission a choisi de concentrer son attention sur cette seconde approche qui recoupe la définition la plus couramment retenue dans les études statistiques et correspond à la liste des professionnels du fichier ADELI (Automatisation Des Listes des professions de santé) tenue par le ministère de la santé. Sont concernés : les médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, manipulateurs en électroradiologie médicale, audio-prothésistes, opticiens-lunetiers.
Comme en témoignent de nombreuses études sur la question, lanalyse de la démographie des professions de santé rencontre demblée un certain nombre dobstacles dordre technique liés à la diversité des sources disponibles. Les divergences de données touchent notamment la sphère médicale pour laquelle des écarts importants subsistent, conséquences de modalités plurielles dinscription dans les différents fichiers, de procédures variées de mise à jour, de découpages disparates dans la définition des métiers.
Lextraction de données fiables nécessite dès lors un effort dharmonisation qui a en partie été entrepris pour plusieurs professions médicales. Un groupe de travail a notamment été créé sous légide du Conseil national de linformation statistique (CNIS) en 1998 afin de " procéder à un état des lieux des sources existantes, de leur qualité, de détecter les lacunes et de proposer des voies damélioration". Les travaux conduits entre 1998 et 2002 à travers une approche concertée, impliquant les ordres professionnels, la caisse nationale dassurance maladie, les caisses de retraites, les mutuelles, les syndicats professionnels et lEtat, ont essentiellement porté sur le corps médical et permis de mettre en place une démarche méthodologique dharmonisation des données émanant de lOrdre national des médecins, de la CNAMTS, de lINSEE et de la DREES.
Les données ainsi redressées ont permis de fournir une estimation du nombre global de médecins, de préciser le partage entre salariés et libéraux, la répartition géographique et le nombre de professionnels par spécialité.
Ces travaux ont de surcroît été loccasion de constater la complexité des procédures actuelles denregistrement des professionnels de santé dans leur ensemble et le manque de coordination des institutions concernées (ordres, caisses, Etat, établissements employeurs).
Au moment de la remise de son rapport, la mission a pu relever que lobjectif dhomogénéisation des données statistiques relatives aux médecins généralistes était atteint, et en voie de lêtre pour les masseurs-kinésithérapeutes et les infirmières qui figurent parmi les plus gros contingents de professionnels. Toutefois, sagissant des médecins spécialistes et des autres professions de santé, un certain nombre de divergences subsistent tant au niveau global quen termes de répartition géographique fine.
Si la répartition par région des médecins généralistes et des spécialistes est à présent davantage fiabilisée à la suite de la confrontation des différentes sources et des travaux de redressements spécifiques des fichiers de lOrdre, la ventilation département par département des médecins spécialistes na pas encore fait lobjet dune homogénéisation systématique des données.
Face à la persistance de disparités dampleurs variables qui pèsent encore sur les données démographiques des professions de santé, il a été choisi dadopter une démarche pragmatique, compatible avec les objectifs fixés par la lettre de mission du ministre de la santé et avec les délais impartis.
La mission a donc confronté lensemble des données statistiques disponibles lors des entretiens quelle a menés avec les différentes professions et notamment celles pour lesquelles des écarts sensibles de données démographiques étaient relevés. Elle a tenté de dégager des données de cadrage et des ordres de grandeur qui soient le fruit dune démarche concertée et qui autorisent une première analyse susceptible déclairer la décision publique.
Cette démarche ne saurait toutefois se substituer aux efforts dhomogénéisation des statistiques entrepris par le ministère de la santé depuis quelques années et qui devraient permettre de mettre à jour pour chacune des professions de santé une information précise, fiable et homogène dans la durée, pour faciliter analyses et comparaisons.
Sagissant enfin des dates retenues, en létat des informations fournies à la mission, il convient de noter que les données concernant les médecins sont présentées à la date du 1er janvier 2001 et au 1er janvier 2002 pour les autres professions médicales et paramédicales.
La densité nationale des médecins constitue depuis 2001 une donnée démographique fiabilisée à la suite des travaux dharmonisation conduits en particulier par le Conseil national de lordre des médecins et la DREES.
Au 1er janvier 2001, 196 000 médecins en activités étaient recensés sur le territoire métropolitain, soit une densité de 332 médecins pour 100 000 habitants, contre 130 en 1970. Leffectif des médecins en exercice dans les DOM/TOM sélève à environ 4 787.
Il conviendrait également daugmenter leffectif des médecins ainsi comptabilisés par celui du service de santé des armées qui comptait, au 1er septembre 2002, 2 156 praticiens.
Selon lordre national des médecins, les 196 000 médecins en activité se répartissent en 101 145 omnipraticiens (82 219 généralistes et 18 928 médecins à exercice particulier) et 94 855 spécialistes au 1er janvier 2001, soit une répartition de 52 % omnipraticiens et 48% spécialistes.
La DREES propose une estimation légèrement différente du nombre de spécialistes (99 754 soit 50,9%) et de généralistes (96 246 soit 49,1%), imputable à une définition divergente concernant le nombre de médecins à exercice particulier et de praticiens à " orientations complémentaires a priori proches de la médecine générale " (médecine et biologie du sport, gérontologie, aide médicale urgente, pathologie des infections tropicales, médecine des catastrophes, hydrologie et climatologie médicales, réanimation médicale, médecine aérospatiale, phoniatrie, toxicomanie et alcoologie )
Ces informations quantitatives doivent être analysées avec prudence dans la mesure où dune part, il reste difficile de déterminer avec précision lactivité réelle et non pas déclarée de certains praticiens qui ont un exercice particulier, et que dautre part figurent parmi les omnipraticiens, des médecins à diplôme étrangers exerçant en fait une spécialité dans les hôpitaux.
Le nombre de praticiens par grand corps de spécialités est relativement bien connu à la suite dune harmonisation des nomenclatures entre la DREES et lOrdre des médecins. Les praticiens se répartissent de la façon suivante au 1er janvier 2001 en France métropolitaine :
Spécialités médicales : 49 988 médecins (53% des spécialistes)
Spécialités chirurgicales : 23 064 praticiens (24% des spécialistes)
Psychiatrie : 12 411 médecins (13% des spécialistes)
Médecine du Travail : 5786 médecins
Santé Publique : 1244 médecins
Biologie médicale : 2351 médecins
Recherche médicale 15 médecins
La répartition des médecins spécialité par spécialité constitue une véritable difficulté dans la démarche dharmonisation des données démographiques. Si pour certaines spécialités, les écarts affichés entre les différentes sources demeurent de faible amplitude, un certain nombre dentre-elles continuent de présenter des chiffres disparates selon les fichiers retenus. Les différentes données présentées doivent donc être abordées avec précaution.
Les divergences les plus importantes touchent principalement la gynécologie, la biologie, la médecine du travail, la santé publique, la médecine physique et rééducation et la chirurgie digestive. Ces écarts tiennent pour une large part à des modalités denregistrements différentes qui engendrent des regroupements de professionnels variables dune source à lautre.
Cest le cas de la gynécologie qui est présentée par le conseil de lOrdre en deux disciplines : " gynécologie-obstétrique " correspondant à lexercice de la chirurgie obstétrique et " gynécologie et obstétrique " qui regroupe les gynécologues médicaux et les obstétriciens, la gynécologie médicale nétant pas reconnue comme une spécialité par le conseil de lOrdre à linverse de la CNAMTS. La médecine physique et de rééducation nest pas non plus répertoriée par les documents du Conseil national de lOrdre des Médecins.
Les retards accumulés dans les procédures dinscription au fichier ADELI expliquent en partie lécart entre les informations de lOrdre des médecins et les estimations de la DREES sagissant des médecins du travail ou de santé publique.
Dans le cas de la spécialité danesthésie réanimation, les estimations divergent également entre 9000 et 10000 praticiens selon les sources. Lappréciation de la population globale de biologistes médicaux nest pas non plus identique dun fichier à lautre.
Tableau n°1: Densité médicale par spécialité
CNOM** au 01/01/01 |
Drees au 01/01/01 |
||
Spécialités | Nombre | Nombre | Densité* |
- Spécialités médicales | 49 988 | 54 710 | 93 |
Anatomie et cytologie pathologique | 1 478 | 1 588 | 3 |
Anesthésiologie Réanimation | 9 001 | 10 099 | 17 |
Cardiologie | 5 277 | 5 609 | 9 |
Dermatologie et vénéréologie | 3 901 | 3 855 | 7 |
Endocrinologie et métabolismes | 1 251 | 1 279 | 2 |
Gastro-Entérologie Hépatologie | 3 022 | 3 164 | 5 |
Génétique | 119 | 75 | 0 |
Gynécologie médicale | 1 845 | 8 | |
Hématologie | 146 | 271 | 0 |
Médecine interne | 2 356 | 2 423 | 4 |
Médecine nucléaire | 425 | 350 | 1 |
Médecine physique et de rééducation | 1 877 | 3 | |
Néphrologie | 893 | 999 | 2 |
Neurologie | 1 514 | 1 620 | 3 |
Oncologie médicale | 469 | 487 | 1 |
Pédiatrie | 5 909 | 6 263 | 52 |
Pneumologie | 2 287 | 2 522 | 4 |
Radiodiagnostic et imagerie médicale | 6 969 | 7 218 | 12 |
Radiothérapie | 582 | 583 | 1 |
Rhumatologie | 2 493 | 2 582 | 4 |
- Spécialités chirurgicales | 23 064 | 23 090 | 39 |
Chirurgie générale | 4 859 | 4 757 | 8 |
Chirurgie infantile | 59 | 74 | 0 |
Chirurgie maxillo-faciale | 37 | 0 | |
Chirurgie orthopédique et traumatologique | 1 953 | 1 693 | 3 |
Chirurgie plastique et reconstructrice | 235 | 238 | 0 |
Chirurgie thoracique et cardiaque | 146 | 180 | 0 |
Chirurgie urologique | 310 | 436 | 1 |
Chirurgie vasculaire | 368 | 303 | 1 |
Chirurgie viscérale | 333 | 443 | 1 |
Gynécologie obstétrique | 4 800 | 5 006 | 21 |
Neurochirurgie | 320 | 343 | 1 |
Ophtalmologie | 5 346 | 5 280 | 9 |
Oto-rhino laryngologie | 2 862 | 2 884 | 5 |
Stomatologie | 1 473 | 1 416 | 2 |
- Biologie médicale | 2 351 | 2 975 | 5 |
- Psychiatrie | 12 411 | 13 291 | 23 |
- Médecine du travail | 5 786 | 4 736 | 8 |
- Santé publique | 1 244 | 952 | 2 |
Total Spécialistes (France métropolitaine) | 94 859 | 99 754 | 169 |
*Nombre de médecins pour 100 000 habitants, sauf pour la pédiatrie (enfants de 15 ans et moins) et gynécologie (femmes de 15 ans et plus).
** Conseil national de lOrdre des Médecins
La répartition des médecins entre régions révèle de fortes différences de densité entre, dune part, lIle-de-France et le sud et le nord dautre part. La densité de la région la moins pourvue (Picardie) est de 248 médecins pour 100 000 habitants alors que celle la mieux dotée sélève à 422 (Ile-de-France).
Tableau n°2 : Effectifs et densités régionales des médecins
Régions | Médecins | |
Nombre | Densité* | |
ALSACE | 5 985 | 342 |
AQUITAINE | 10 088 | 344 |
AUVERGNE | 3 779 | 286 |
BOURGOGNE | 4 458 | 274 |
BRETAGNE | 8 762 | 299 |
CENTRE | 6 504 | 264 |
CHAMPAGNE-ARDENNE | 3 577 | 264 |
CORSE | 902 | 344 |
FRANCHE-COMTE | 3 215 | 285 |
ILE-DE-France | 46 617 | 422 |
LANGUEDOC-ROUSSILLON | 8 543 | 369 |
LIMOUSIN | 2 305 | 321 |
LORRAINE | 6 804 | 292 |
MIDI-PYRENEES | 9 273 | 360 |
NORD-PAS-DE-CALAIS | 11 338 | 281 |
BASSE-NORMANDIE | 3 820 | 266 |
HAUTE-NORMANDIE | 4 738 | 264 |
PAYS DE LA LOIRE | 8 741 | 269 |
PICARDIE | 4 652 | 248 |
POITOU-CHARENTES | 4 741 | 286 |
PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR | 18 744 | 412 |
RHONE-ALPES | 18 417 | 323 |
TOTAL FRANCE METROPOLITAINE | 196 000 | 332 |
Source : DREES et CNOM au 1er janvier 2001
La densité moyenne des omnipraticiens sur le territoire sélève à 163 pour 100 000 habitants. Si le sud de la France est relativement bien pourvu, il nexiste pas dans le cas des omnipraticiens de nette opposition nord/sud. Les régions Provence-Alpes-Côte dAzur, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Midi Pyrénées et Corse figurent parmi les plus dotées, alors que le Centre, la Picardie, le Pas-de-Calais, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie présentent des densités bien en dessous de la moyenne.
Cette représentation de la démographie médicale rapportée à la population régionale montre rapidement ses limites. Elle ne tient en effet pas compte des particularités géographiques locales; lexemple de la Corse et de lenclavement de certaines localités est en ce sens significatif.
Tableau n°3 : Effectifs et densités régionales des omnipraticiens
Régions | Omnipraticiens | |
Nombre | Densité | |
ALSACE | 2 827 | 162 |
AQUITAINE | 4 838 | 165 |
AUVERGNE | 2 062 | 156 |
BOURGOGNE | 2 369 | 146 |
BRETAGNE | 4 437 | 151 |
CENTRE | 3 279 | 133 |
CHAMPAGNE-ARDENNE | 1 947 | 144 |
CORSE | 471 | 179 |
FRANCHE-COMTE | 1 709 | 152 |
ILE-DE-FRANCE | 20 810 | 188 |
LANGUEDOC-ROUSSILLON | 4 238 | 183 |
LIMOUSIN | 1 227 | 171 |
LORRAINE | 3 415 | 146 |
MIDI-PYRENEES | 4 484 | 174 |
NORD-PAS-DE-CALAIS | 6 394 | 159 |
BASSE-NORMANDIE | 1 956 | 136 |
HAUTE-NORMANDIE | 2 392 | 133 |
PAYS DE LA LOIRE | 4 591 | 141 |
PICARDIE | 2 587 | 138 |
POITOU-CHARENTES | 2 596 | 157 |
PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR | 8 719 | 192 |
RHONE-ALPES | 8 899 | 156 |
TOTAL FRANCE METROPOLITAINE | 96 246 | 163 |
Source : DREES et CNOM au 1er janvier 2001
Lanalyse de la répartition régionale des omnipraticiens et des spécialistes montre, à quelques exceptions près, que la densité des omnipraticiens et des spécialistes varie dans le même sens. A une " surdensité " domnipraticien par rapport à la moyenne nationale correspond une sur-représentation des spécialistes.
La ventilation régionale des spécialistes na cependant quun intérêt limité pour lanalyse. Elle mélange en effet des spécialités fondamentalement différentes qui ne poursuivent pas toutes le même objectif de santé publique. Il conviendrait, pour quune interprétation des cartes ait davantage de sens en terme doffre de soins, de distinguer par exemple des spécialités de première ligne ou de premier recours et des spécialités dites de référence dont la répartition géographique ne répond pas aux même exigences daccessibilité.
Tableau n°4 : Effectifs et densités régionales des spécialistes
Régions | Spécialistes | |
Nombre | Densité* | |
ALSACE | 3 158 | 180 |
AQUITAINE | 5 249 | 179 |
AUVERGNE | 1 717 | 130 |
BOURGOGNE | 2 089 | 129 |
BRETAGNE | 4 325 | 147 |
CENTRE | 3 225 | 131 |
CHAMPAGNE-ARDENNE | 1 630 | 120 |
CORSE | 431 | 164 |
FRANCHE-COMTE | 1 506 | 134 |
ILE-DE-FRANCE | 25 808 | 234 |
LANGUEDOC-ROUSSILLON | 4 305 | 186 |
LIMOUSIN | 1 078 | 150 |
LORRAINE | 3 388 | 145 |
MIDI-PYRENEES | 4 788 | 186 |
NORD-PAS-DE-CALAIS | 4 944 | 123 |
BASSE-NORMANDIE | 1 864 | 130 |
HAUTE-NORMANDIE | 2 346 | 131 |
PAYS DE LA LOIRE | 4 150 | 128 |
PICARDIE | 2 065 | 110 |
POITOU-CHARENTES | 2 145 | 130 |
PROVENCE-ALPES-COTE-D'AZUR | 10 024 | 220 |
RHONE-ALPES | 9 518 | 167 |
TOTAL FRANCE METROPOLITAINE | 99 754 | 169 |
Source : DREES et CNOM au 1er janvier 2001
La densité médicale départementale présente une forte hétérogénéité. Analysée globalement, elle comporte, à linstar de la répartition régionale, une nette opposition entre le nord et le sud, ce contraste étant accentué pour les généralistes.
La densité de la population médicale varie cependant de 1 à 4 entre le département le plus faiblement doté, la Mayenne (205 médecins pour 100 000 habitants) et le département le mieux pourvu, Paris (834 pour 100 000 habitants). Les densités domnipraticiens sont fortes dans les départements du sud. Pour les spécialistes, les densités sont toujours plus fortes dans les départements sièges de CHU que dans ceux qui en sont éloignés
Toutefois, au cours de la période 1998-2000 les nouvelles installations domnipraticiens se sont effectuées plus fréquemment dans la moitié nord du pays.
Les nouvelles installations de spécialistes sont bien corrélées aux densités existantes, les nouveaux spécialistes sont en moyenne 77 par 1000 spécialistes par département. Lhétérogénéité est plus forte que pour les omnipraticiens, le taux de nouveaux spécialistes varie de 1 à 18 entre le département le moins attractif, le Cantal, et le département le plus attractif la Somme.
Lanalyse de quelques spécialités (anesthésie, pédiatrie, radiodiagnostic, gynécologie obstétrique, ophtalmologie, psychiatrie) montre que la localisation et lamplitude des disparités de densité varient avec les disciplines, même sil est permis de distinguer un certain nombre de départements figurant parmi les plus dotés quelles que soient les spécialités.
Lâge moyen des médecins en activité est de 46 ans, 44 ans pour les femmes et 47 ans pour les hommes.
Leffectif des médecins de moins de 40 ans est inférieur à celui des plus de 50 ans. Aussi dici une dizaine dannées les classes en âge de prendre leur retraite seront numériquement très importantes.
Pyramide des âges des médecins actifs
Source : CNOM au 1er janvier 2001
Les généralistes sont globalement plus jeunes que les spécialistes qui deviennent numériquement plus nombreux dans les classes dâges supérieures à 50 ans.
A lexception de lIle-de-France où les plus de 60 ans sont sur-représentés par rapport aux autres régions, la répartition régionale des médecins par classe dâge reste relativement homogène.
Les femmes représentent un peu moins de 37% des médecins actifs. Cette population est quasi identique chez les spécialistes (37%) et les généralistes (35,8%).
Les femmes sont majoritaires 56% chez les moins de 35 ans, il y a parité pour les moins de 40 ans.
Alors quelles avaient tendance à se tourner vers lexercice spécialisé, elles sorientent principalement vers la médecine générale depuis une dizaine dannées. On peut penser que la réforme du 3ème cycle des études médicales de 1982 sest traduite par un accès plus difficile des femmes à la spécialisation quelles pouvaient atteindre au préalable par le CES.
Proportion de femmes selon lâge, répartition généraliste - spécialiste (Métropole)
Source : CNOM au 1er janvier 2001
Dans la tranche dâge " 34 ans et moins ", 31% des femmes sont des généralistes.
Les femmes sont majoritaires dans 8 spécialités (anatomo-pathologie, dermatologie, endocrinologie, génétique, gynécologie médicale, pédiatrie, médecine du travail et santé publique). Elles sont en revanche minoritaires dans toutes les spécialités chirurgicales.
Tableau n°5 : Taux de féminisation par spécialité
Femmes | |
en % | |
Ensemble des médecins | 36.4 |
Omnipraticiens | 35.8 |
Spécialistes | 37.0 |
A-1-5-1-4 Par spécialité : | |
Spécialités médicales | 38.3 |
Anatomie et cytologie pathologique | 59.0 |
Anesthésiologie Réanimation | 37.4 |
Cardiologie | 15.7 |
Dermatologie et vénéréologie | 61.9 |
Endocrinologie et métabolismes | 65.2 |
Gastro-Entérologie Hépatologie | 19.0 |
Génétique | 53.4 |
Gynécologie médicale | 90.1 |
Hématologie | 48.8 |
Médecine interne | 22.7 |
Médecine nucléaire | 31.4 |
Médecine physique et de rééducation | 39.8 |
Néphrologie | 26.3 |
Neurologie | 37.0 |
Oncologie médicale | 37.9 |
Pédiatrie | 56.6 |
Pneumologie | 29.6 |
Radiodiagnostic et imagerie médicale | 26.8 |
Radiothérapie | 32.3 |
Rhumatologie | 32.1 |
Spécialités chirurgicales | 22.6 |
Chirurgie générale | 5.5 |
Chirurgie infantile | 36.7 |
Chirurgie maxillo-faciale | 24.2 |
Chirurgie orthopédique et traumatologique | 2.4 |
Chirurgie plastique et reconstructrice | 21.6 |
Chirurgie thoracique et cardiaque | 8.3 |
Chirurgie urologique | 2.0 |
Chirurgie vasculaire | 5.7 |
Chirurgie viscérale | 9.9 |
Gynécologie obstétrique | 36.1 |
Neurochirurgie | 7.0 |
Ophtalmologie | 43.2 |
Oto-rhino laryngologie | 14.6 |
Stomatologie | 14.9 |
Biologie médicale | 45.9 |
Psychiatrie | 41.7 |
Médecine du travail | 69.4 |
Santé publique | 58.6 |
D.O.M. | 30.7 |
France métropolitaine + D.O.M. | 36.3 |
Source : DREES
Les taux de féminisation par région présentent des écarts relativement sensibles. Les régions Ile-de-France (42,8%) et Rhône-Alpes (38,5%) sont au-dessus de la moyenne nationale (36,4%) alors que la Corse reste sous le seuil des 30%.
Après un afflux massif détudiants en médecine à la fin des années 60, le nombre des médecins na cessé daugmenter au cours des 20 dernières années passant de 206 médecins pour 100 000 habitants en 1979 à 332 médecins pour 100 000 habitants au 1er janvier 2001 en France métropolitaine, soit une croissance de 63%.
Tableau n°6 : Evolution du nombre de médecins depuis 1984
Au 1er janvier | 1984 | 1986 | 1988 | 1990 | 1992 | 1994 | 1996 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 |
Total | 140 300 | 153 200 | 163 800 | 173 100 | 179 100 | 184 700 | 188 500 | 191 700 | 193 200 | 194 000 | 196 000 |
Généraliste | 80 005 | 86 671 | 90 351 | 91 741 | 94 029 | 93 921 | 94 945 | 95 021 | 95 229 | 94 746 | 96 246 |
Spécialiste | 60 295 | 66 529 | 73 449 | 81 359 | 85 071 | 90 779 | 93 555 | 96 679 | 97 971 | 99 250 | 99 754 |
Source DREES
Laccroissement a été rapide au cours des années 80 (+ 3,8% par an) et plus lent au cours des années 90 (+1,6% par an). Cette réduction de croissance est la conséquence de la régulation des flux de formation après linstauration dun numerus clausus en 1971 et la diminution régulière de celui-ci.
Le numerus clausus des études médicales est effectivement passé de 8588 places en 1971 à 3500 en 1992, pour augmenter de manière significative à partir de 1998, passant de 3700 à 4700 en 2002.
Malgré la réduction régulière du numerus clausus depuis 1976, le taux dévolution annuel des médecins inscrits à lOrdre a augmenté dans les années récentes entre 1997 et 2000. Deux phénomènes expliquent cela :
Courbe dévolution de la population médicale depuis 1984
Source: DREES
La forte croissance démographique du corps médical sest accompagnée dune augmentation plus forte du nombre de spécialistes qui représentaient 43% des effectifs en 1984 et 51% au 1er janvier 2001.
Cette essor démographique a touché la plus grande partie des spécialités depuis 10 ans. Les augmentations les plus importantes touchent le contingent des radiologues et des biologistes médicaux. Parmi les quelques professions qui ont connu une décrue, les plus importantes sont la radiothérapie, la stomatologie et la chirurgie générale.
Les médecins
La densité médicale régionale variait de 1 à 2,1 en 1968, elle est comprise actuellement entre 1 et 1,7. Les disparités régionales de loffre de soins ont donc diminué depuis 15 ans.
Cependant la réduction des inégalités na pas modifié la hiérarchie de régions. En particulier, la densité médicale de lIle de France, qui dépassait en 1985 la moyenne nationale de 40%, ne sen écarte désormais plus que de 28%. De même, les régions dont les densités étaient en dessous de la moyenne en 1985 sen sont également rapprochées au cours des quinze dernières années, mais en restant malgré tout inférieures à la moyenne nationale.
Les disparités se sont donc atténuées mais la hiérarchie des régions est restée quasi identique depuis quinze ans.
Lécart-type des densités médicales représentait 25% de la moyenne en 1985, alors quil natteint plus que 19% actuellement. La majeure partie de cette diminution sest produite sur les dix premières années de la période. Depuis cinq ans, la tendance à la résorption des inégalités sest nettement atténuée.
La résorption de lhétérogénéité des densités médicales na pas du tout la même ampleur chez les généralistes et chez les spécialistes.
Les généralistes
Chez les généralistes, le resserrement des densités est beaucoup plus net que chez les spécialistes. Le rapport entre la densité la plus élevée (Ile-de-France à 207 généralistes pour 100 000 habitants), et la moins élevée (Picardie, 109) allait en 1985 pratiquement du simple au double. Celui entre lIle de France début 2000 (190 généralistes pour 100 000 habitants) et le Centre (131 pour 100 000 habitants) nest plus que de 1,45. A lintérieur de ces valeurs extrêmes, la tendance est également au rapprochement des densités régionales vers leur valeur moyenne, les coefficients de variation passant en effet, pour les généralistes, de 23% à 13% en quinze ans. Certaines régions, comme le Limousin ou la Corse ont même changé de " statut " passant de défavorisée à mieux dotée que la moyenne. De façon générale, ces rapprochements vers la moyenne se sont accompagnés de modifications dans la hiérarchie des régions plus importantes que pour les spécialistes.
Densités régionales de généralistes de 1985 à 2000
Source : DREES, " les
facteurs qui influencent la démographie médicales au niveau régional, Xavier Niel
Les spécialistes
Pour ces derniers, le phénomène dhomogénéisation des disparités reste très faible : la densité de spécialistes en Ile de France ou en région PACA se situe toujours à 45% ou 35% au-dessus de la moyenne, en 1985 comme en 2000. De nombreuses régions déjà moins bien dotées en spécialistes que la moyenne en 1985 ont même vu leur situation relative se dégrader : cest le cas par exemple de la Picardie, de la Champagne, la Bourgogne, le Poitou, lAuvergne, la Haute Normandie ou du Limousin dont les densités en spécialistes ont augmenté moins vite que la densité nationale, particulièrement entre 1985 et 1990, période où le nombre de spécialistes enregistrait une accélération liée à la réforme des études médicales (internat qualifiant). Malgré le cas de ces régions, les disparités se sont légèrement réduites, comme lattestent les valeurs des coefficients de variation : lécart-type des densités régionales de spécialistes représentait 29% de leur valeur moyenne en 1985 et plus que 25% actuellement.
Densités régionales des spécialistes entre 1985 et 2000
Source : DREES,
" les facteurs qui influencent la démographie médicales au niveau régional,
Xavier Niel
Le nombre de professionnels de la médecine considéré globalement à léchelle nationale voire régionale ne reflète cependant pas la situation démographique réelle de certains départements ou de certains bassins de population.
Il est en effet nécessaire de mener une analyse démographique plus fine au niveau régional et surtout infra-régionale afin de dresser un état des lieux significatif.
Les médecins
Avec un nombre de médecins formés de 4700 par an (numérus clausus 2002) et dans lhypothèse de constance des comportements dinstallation et de départ à la retraite, le nombre de médecins en France métropolitaine serait amené à diminuer denviron 20% dici 2020.
Si lon tient compte de laugmentation de la population française de 6% selon les projections de lINSEE, la densité médicale devrait alors baisser de 24% sur la même période, passant de 335 pour 100 000 habitants à 253 pour 100 000 habitants, la diminution de la densité médicale intervenant dès 2002
Evolution et projection de la densité médicale
Source: DREES
Des simulations dévolution de la densité médicale ont été élaborées par la DREES en faisant varier le numerus clausus de 4700 à 8000. Avec un numerus clausus à 8000 la densité médicale nationale actuelle ne serait atteinte quen 2037.
Quel que soit le numerus clausus qui sera fixé pour les années futures et étant donnée la durée des études médicales, la densité médicale aura chuté à 305 pour 100 000 habitants en 2012 si les comportements dinstallation et de départ à la retraite ne sont pas modifiés.
Evolution et projections de la densité médicale selon le numerus clausus
Source : DREES
Lanalyse de lévolution de la densité rapporte un nombre de médecins à un nombre dhabitants et ne prend toutefois pas en compte certains paramètres qui peuvent amplifier la baisse nette de lencadrement médical.
Du côté du numérateur, cest-à-dire de loffre de soin, la diminution du " potentiel de production de soins " risque dêtre plus que proportionnelle à la diminution des effectifs du fait :
Du côté du dénominateur, donc de la demande potentielle de soins, le vieillissement de la population accroît les besoins de soins.
Dans les vingt prochaines années cet impact peut être estimé à 14%. Il faut y ajouter lévolution de la population de 6 à 7% pour obtenir une densité corrigée de la structure dâge dont la baisse prévisible serait alors plutôt de lordre de 40% que de 24%.
Source: DREES
Les généralistes et les spécialistes
Les projections démographiques effectuées par la DREES montrent une inversion du rapport généralistes/spécialistes au bénéfice des généralistes à partir de 2008.
En effet, la baisse du nombre de médecins entre 2002 et 2020 est plus forte chez les spécialistes (-27%) que chez les généralistes (-11%).
Evolution et projections des effectifs de médecins généralistes et spécialistes
Source : DREES
A conditions de formation identiques et comportements des étudiants inchangés, cette baisse est supérieure à 30% des effectifs pour 7 spécialités (anesthésie, dermatologie, médecine interne, radiologie, ophtalmologie, ORL et psychiatrie).
Evolution des densités projetées entre 2001 et 2020
Densités rapportées à une base 100 en 2002, Sources : INSEE, DREES
Les médecins
Les densités médicales régionales entre 1985 et 2000 se sont rapprochées de la moyenne nationale sans que la hiérarchie des régions sen trouve modifiée. Les projections réalisées sur la période allant de 2000 à 2020 présentent des résultats radicalement différents.
La hiérarchie des régions serait fortement modifiée; le Limousin deviendrait la région la plus dense de France alors que le Languedoc-Roussillon et même la région PACA auraient des densités médicales inférieures à la moyenne. La dispersion des densités médicales, mesurées par leur écart-type ne représenterait plus que 10,7% de la moyenne en 2020 contre 18,6% actuellement et 25% en 1985.
Evolution des densités médicales par région entre 1985 et 2020
Source : DREES,
les facteurs qui influencent la démographie médicales au niveau régional, Xavier Niel
Parmi les facteurs qui contribuent à ces résultats projetés, certains sont peu susceptibles dêtre modifiés au cours des dix prochaines années.
Les instruments de régulation agissant sur le déroulement des études ne peuvent modifier le nombre des acteurs que dans 14 ans. De même la structure par âge des médecins au niveau régional ne peut varier sensiblement dici 2010. Les variations de population étant indépendantes du nombre de médecins, il ne reste que la mobilité à linstallation et la mobilité professionnelle. Si cette dernière est faible, la première devient en revanche de plus en plus fréquente depuis 1990, cest à dire pour les installations qui sont survenues après les modifications du concours de linternat en 1984. La mobilité à linstallation est devenue, en dix ans, un facteur dhétérogénéité des densités médicales.
Le nouvel examen classant national peut sans aucun doute accentuer cette mobilité à linstallation car il intéresse non seulement les médecins spécialistes mais également les médecins généralistes.
Les omnipraticiens
Dans un contexte de forte diminution au plan national des densités médicales, seules trois régions ne seraient pas concernées par cette baisse : la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et la Limousin.
Les spécialistes
Contrairement à ce qui est observé pour les généralistes, la diminution de la densité régionale des spécialistes touchera toutes les régions.
Une estimation plus fine des densités par région et par spécialité a également été conduite par la DREES et vient compléter cette analyse. Elle permet de montrer, dans un contexte général de décrue des densités, des évolutions relativement hétérogènes dune spécialité à lautre selon les régions au regard des densités moyennes observées. Elle indique également que les généralistes vont contribuer à accroître la dispersion tandis que les densités de spécialistes continueraient de se rapprocher de la moyenne.
Lanalyse démographie mérite dêtre conduite en prenant soin de distinguer chacune des spécialités.
La convergence globale des densités depuis une vingtaine dannées ne doit en effet pas masquer le maintien et le creusement décarts importants notamment dans la répartition entre généralistes et spécialistes. A cet égard, le cas de lIle de France peut illustrer à nouveau la nécessité dune approche fine du territoire. On observe en effet pour la seule ville de Paris une densité de spécialistes trois fois supérieure à la moyenne nationale et presque double de celle des généralistes. Pour dautres régions moins caricaturales, le constat dune répartition relativement inégale du ratio généralistes/spécialistes peut être posé.
Le nombre global de chirurgiens-dentistes en exercice peut varier à la marge selon les sources retenues. Il est de 42 378 praticiens inscrits selon lOrdre national des chirurgiens dentistes (dont 2 044 sans exercice), de 40 481 selon la DREES au 1er janvier 2002, soit une densité respective de 71 et 68 pour 100 000 habitants.
A titre de comparaison, la densité française se situe dans la moyenne européenne en dessous de la Grèce, de la Suède, du Danemark, de lItalie, de la Belgique et de lAllemagne, au dessus de la Grande Bretagne, du Portugal ou de lEspagne.
Quels que soient les fichiers choisis pour lanalyse, la répartition régionale des chirurgiens dentistes est relativement homogène bien quelle marque un déséquilibre entre le nord, le sud et lIle de France. Les deux régions les moins bien dotées sont la Haute-Normandie (41 pour 100 000) et la Picardie (42 pour 100 000), les mieux dotées étant la région PACA (93 pour 100 000) et la Corse (84 pour 100 000).
Contrairement à la situation des médecins, lanalyse infra régionale des densités ne montre pas daccentuation majeure des disparités constatées au niveau de la région. A lexception de lIle de France où certains départements se situent en dessous de la moyenne nationale (68 pour 100 000) alors que Paris connaît une densité extrêmement élevée (163 pour 100 000), la plupart des régions relativement bien dotées ont des départements qui le sont également. A linverse, la densité des praticiens dans les départements des régions sous dotées reste en majorité inférieure à la moyenne.
La profession qui est majoritaire dans la tranche dâge 40-50 ans (7 748), entre dans une phase de départs à la retraite des classes dâge à effectifs importants. En 2009, plus de 1 400 chirurgiens-dentistes pourront faire valoir leurs droits à la retraite.
Les femmes représentent 33% des chirurgiens dentistes en 2002. Ce taux est en augmentation de 3,3% par rapport à 1999. Cette proportion devrait nettement saccentuer dans quelques années car les Facultés dodontologie enregistrent actuellement près de 60% de femmes dans les premières années détudes.
De 1976 à 1992, le nombre de chirurgiens-dentistes a augmenté plus vite que la population française. Cet accroissement sest par la suite ralenti. On assiste depuis 2001 à une baisse du nombre de chirurgiens-dentistes, conséquence de la diminution du numerus clausus qui atteignait 1675 en 1978 pour descendre progressivement à 1020 en 1984 puis 850 en 1990 et 801 en 2001. Globalement, le taux de croissance des effectifs entre 1985 et 2001 est de lordre de 16%.
Evolution du nombre de chirurgiens-dentistes depuis 1982
Source: Ordre des chirurgiens-dentistes
La mission a eu connaissance de deux exercices de projection des effectifs conduits par la profession, le premier reposant sur lhypothèse dun maintien du flux dentrées actuelles (800 étudiants par an), le second retenant le principe dune montée progressive du numerus clausus pour atteindre 1000 entrants en 2005. Ces deux hypothèses conduisent à une diminution des effectifs à partir de 2005.
Le maintien de la densité actuelle exigerait un numerus clausus porté à 1 300 en 2007.
Au terme des entretiens quelle a menés avec les représentants de la profession, la mission observe que deux logiques distinctes paraissent saffronter, lune émanant de lOrdre et des professionnels visant à augmenter le numerus clausus afin de compenser les vagues de départs prévisibles, lautre portée par les doyens de faculté considérant que les capacités de formation actuelles ne permettent pas denvisager une hausse des admissions en première année.
Projection des effectifs dodontologistes
Source: Ordre des chirurgiens-dentistes
Au 1er janvier 2002, la DREES recense 15 122 sages-femmes soit une densité de 104 pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans, soit 26 pour 100 000 habitants. Le conseil de lordre des sages-femmes dénombre 14 316 inscrits en activité en août 2000.
La répartition géographique des sages-femmes ne suit pas les règles observées pour les médecins. Lhéliotropisme nest en effet pas aussi prononcé. De surcroît, la région Ile de France (91 pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans) côtoie la Picardie (67) et les Pays de Loire (89) parmi les zones les moins dotées. Ce sont la région Rhône Alpes et la Lorraine qui connaissent les plus fortes densités (130 et 133 pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans).
Les disparités entre départements restent relativement marquées, les densités pouvant varier du simple au double.
Lâge moyen des sages-femmes est de 40 ans et les études démographiques montrent que la profession est beaucoup plus jeune quil y a 25 ans. Elle commence cependant à vieillir lentement depuis quelques années du fait dune baisse du quota annuel dentrée dans les écoles au milieu des années 80. Le passage en 1998 à quatre années détudes devrait également contribuer à vieillir la profession.
Le taux de féminisation est supérieur à 99%. Le nombre des hommes dans cette profession augmente cependant très légèrement puisque lon compte environ 2% dhomme parmi les étudiants, contre 1% au début des années 90. Le recrutement au travers du concours de PCEM1 pourrait accélérer la masculinisation de la profession.
La croissance du nombre de sages-femmes est régulière depuis les années 80, passant de 8 000 en 1981 à 14 400 en 2000 puis 15 122 en 2002. Au total, le taux de croissance des effectifs sélève à plus de 60% entre 1985 et 2001. A partir de 2002, le nombre de sages-femmes formées annuellement est fixé à 900.
Laugmentation des effectifs a essentiellement bénéficié au secteur hospitalier public alors que le nombre de sages-femmes exerçant en libéral a augmenté moins rapidement.
Source : DREES
Les projections tablent sur une progression continue mais ralentie du nombre de sages-femmes en exercice. Il devrait se stabiliser autour de 17 000 en 2020 dans lhypothèse du maintien des quotas actuels.
Dans une étude de 1997, la DREES observe une diminution du nombre de naissances par sage-femme liée à lobjectif de renforcer la sécurité et le suivi des femmes enceintes. De lordre de 100 naissances par sage-femme en 1976, il avoisine les 70 à la fin des années 90. Cette tendance est susceptible de se poursuivre si lindice conjoncturel de fécondité se maintenait à 1,8 enfant par femme. Le nombre de naissances par sage-femme pourrait ainsi descendre à 43 en 2015.
Evolution et projection du nombre de sages-femmes
Source : DREES, mai 1999
Au 1er janvier 2002, la DREES recensait 62054 pharmaciens en activité en France métropolitaine et 1019 dans les départements doutre-mer. LOrdre des pharmaciens comptait 66694 pharmaciens en exercice.
Ces pharmaciens, suivant lOrdre, étaient répartis par la volonté du législateur en six sections.
- titulaires dofficine : 27493 soit 41,22% de leffectif total de lordre.
- pharmaciens adjoints : 25829 (section Da)
Peu de pharmaciens sont recensés comme responsables de lindustrie ou de la distribution en gros. Mais cette proportion ne reflète sans doute pas la réalité car tous ne sont pas inscrits à lordre. Aussi un travail dhomogénéisation des données est-il nécessaire pour les pharmaciens comme cela a été fait pour les médecins.
Bien que ce chiffre nait pas de réelle signification, compte tenu de la disparité des métiers au sein de profession, la densité des pharmaciens en métropole est de 105 pour 100 000 habitants.
Selon les chiffres de la DREES, la densité régionale des pharmaciens varie de 132 pour 100 000 pour le Limousin à 90 pour 100 000 en Lorraine et Picardie. Les disparités régionales sont donc relativement faibles.
Cette faible disparité est liée à la régulation douverture des officines dont la densité moyenne sétablit en métropole à 38,84 pharmacies pour 100 000 habitants, soit une officine pour 2 575 habitants.
LIle-de-France, la Bourgogne et les pays de la Loire sont proches de cette moyenne nationale. Le Limousin détient le record de densité (population en baisse) et lAlsace présente la densité la plus faible (réglementation spécifique commune avec une partie de la Lorraine).
Pour les pharmaciens titulaires, la densité moyenne est de 46,98 pour 100 000 habitants. Linfluence de lexercice en commun (association) apparaît clairement.
La première position est toujours occupée par le Limousin, suivi par les régions Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Auvergne et Provence-Alpes-Côte dAzur-Corse. Si on prend en compte les pharmaciens assistants dofficine, soit la totalité des diplômés, le clivage Nord-Sud est très net : la Franche-Comté se situe au niveau de la densité moyenne nationale (85 diplômés pour 100 000 habitants) ; la région Rhône-Alpes est juste au-dessus, lIle-de-France et la Bourgogne sont juste au-dessous.
Le tropisme " sudophile " de la pharmacie est aussi le reflet dun niveau de prescription supérieur dans ces régions.
Il ny a pas au sein des régions de grandes disparités départementales. Toutefois pour une densité moyenne de 105 pour 100 000 habitants, on constate des valeurs extrêmes allant de 77 pour la Moselle à 143 pour lHérault.
Globalement lâge moyen est de 44 ans, 1 mois.
Selon la DREES, la répartition est de 39116 femmes (63%) et de 22938 hommes (37%). Pour lOrdre, globalement la profession est répartie en 42 743 femmes (64,09%) et 23951 hommes (35,91%).
12 827 hommes (46,66%)
5418 hommes (21%)
415 hommes (61,95%)
101 hommes (63,92%)
848 hommes (24,72%)
3760 hommes (48,15%)
Les effectifs de pharmaciens étaient de 25500 en 1972 en France métropolitaine et dans les DOM-TOM. La progression des effectifs était de 4% par an en moyenne dans les années 70 à 80 et de 2,2% depuis le début des années 90. Ce ralentissement de croissance est la conséquence de linstauration dun numerus clausus, fixé en 1981 à 2790 et à 2250 pour lannée universitaire 2001/2002. Au total, le taux de croissance des effectifs sélève à 37% entre 1985 et 2001.
La part des titulaires dofficine est passée de 70% en 1972 à 44% actuellement.
Evolution du nombre de pharmaciens titulaires entre 1985 et 2001
Source: Ordre des pharmaciens
Lordre des pharmaciens a évalué les départs pour les pharmaciens atteignant 65 ans. Une augmentation sensible est annoncée pour 2011 de lordre de 1700 pharmaciens et en 2019 autour de 2700.
La mission na pas eu connaissance détude prospective conduite pour les pharmaciens comme cela a été fait pour les médecins par la DREES permettant davoir une projection à 10 et 20 ans.
Source : Ordre national des pharmaciens
En labsence de projections faites par des organismes nationaux, lordre des pharmaciens a établi différents scénarios pour déterminer le numerus clausus des études de pharmacie. Ces scénarios prennent en compte une situation actuellement jugée déficitaire et des activités pharmaceutiques dont la croissance pourrait aller de 0 à 2,5% de plus.
En fonction des différents scénarios, le numerus clausus lissé sur onze ans à partir de 2003 est évalué dans une fourchette de 2775 à 4592 au lieu de 2250 actuellement. Le chiffre de 2775 reviendrait à considérer que les activités pharmaceutiques ne connaîtraient aucune croissance et quil conviendrait de réduire par 2 en 20 ans le nombre de pharmaciens biologistes en limitant à 150 le nombre de postes à linternat de biologie pour les pharmaciens.
Au 1er janvier 2002, la DREES recense 410 859 infirmières en France métropolitaine et 7 712 outre mer soit une densité de 692 pour 100 000 habitants en France métropolitaine.
Parmi ces professionnels, certains sont titulaires de spécialisations leur permettant un exercice plus ou moins exclusif. Il existait, de plus une double filière de formation spécifique à la psychiatrie qui est à présent intégrée dans le cadre commun. 1382 professionnels relèvent encore de ce cadre dans lequel ils ont pu acquérir des compétences particulières qui ne sont pas décomptées ci-après. Dans le cadre commun, on dénombre :
La répartition géographique des infirmier(ère)s suit les règles observées pour les professions de santé. Lhéliotropisme est assez prononcé mais la densité maxima se situe à Paris (1162 pour 100 000), alors que l'Ile-de-France (640 pour 100 000) est dans une petite moyenne. Cependant, le Limousin (918 pour 100 000) talonne les régions ensoleillées à fortes densités (PACA 943 pour 100 000).
Les disparités entre départements restent relativement marquées. Les densités varient souvent du simple au double que ce soit dans les régions à forte comme à faible densité.
Lâge moyen des infirmières est supérieur à 40 ans. La profession accuse un vieillissement sensible puisque lâge moyen est passé de 34 ans en 1981 à 41 ans début 2000. L'exercice en établissement hospitalier public est moins prisé par les tranches les plus jeunes de la population.
La taux de féminisation est de 87 % des effectifs de la profession. Il est un peu moins élevé dans les départements d'Outre mer.
La croissance du nombre des infirmières est régulière depuis les années 70. Cette croissance va s'accélérer de manière importante du fait du relèvement des quotas d'entrée en école pour les années 2000 à 2002 (hausse de 43 % par rapport à 1999). Entre 1985 et 2001, le taux de croissance des effectifs est de 39%. Depuis 2000, 26 000 infirmières entrent en formation annuellement.
Source : DREES
Les projections démographiques fondées sur les flux rencontrés actuellement indiquent que les effectifs infirmiers poursuivraient leur progression rapide jusquen 2006 puis à un rythme moindre jusquen 2020.
Laugmentation des quotas de formation mise en place en 2000 répond à une nécessité de compensation de lessor rapide du nombre de départs à la retraite et aux besoins signalés par les établissements face aux effets des 35 heures.
Au 1er janvier 2002, 55 438 masseurs kinésithérapeutes étaient en activité en France métropolitaine selon les données de la DREES, soit une densité nationale de 93 pour 100 000 habitants.
Les masseurs kinésithérapeutes sont " surreprésentés " en région PACA (140 pour 100 000) et en Corse (128 pour 100 000). Leur densité est relativement faible en Champagne Ardennes (56 pour 100 000) et Haute Normandie (59 pour 100 000).
Il est intéressant de noter quune étude de la DREES en 2001 a permis de définir quatre groupes de régions à partir de leur densité, des charges et des honoraires perçus par les masseurs kinésithérapeutes exerçant en secteur libéral (78%). Plusieurs zones géographiques comme le Centre, le Nord et lEst se caractérisent par une densité faible et des revenus élevés. LOuest et le Centre-Est qui ont également des densités relativement faibles présentent des revenus modérés. Densité forte et revenus modérés caractérisent le sud de la France, alors que la région Rhône Alpes et lIle-de-France connaissent des densités fortes mais des revenus moyens faibles.
Le croisement des ces analyses avec la carte des besoins théoriques de soins (proportion de personnes susceptibles de ressentir des troubles) montre un décalage entre niveau de dépense et niveau de besoin expliqué en partie par les différents niveaux de richesse des populations.
Les disparités de répartition des praticiens sont relativement marquées dans certaines régions et notamment en Ile de France pour laquelle la Seine et Marne et la Seine Saint Denis sont bien moins dotées que Paris ou les Hauts de Seine. A linverse, la densité départementale en région PACA demeure relativement homogène.
Lâge moyen de la profession est de 42,2 ans.
Le taux de féminisation sélève à 42,7%. La profession connaît une féminisation accrue de ses effectifs depuis les années 70.
Depuis 1975, la profession a connu un essor important, plus rapide que celui de la population française, ce qui se traduit par une augmentation continue des densités. Globalement, le taux de croissance des effectifs entre 1985 et 2001 est de 56%. Les quotas annuels fixés pour la profession ont légèrement décru entre 1997 et 2000, passant de 1469 à 1314. Ils sont remontés depuis pour atteindre 1426 en 2002.
Source : DREES
Les seules projections portées à la connaissance de la mission remontent à plus de trois ans. Elles font état, dans lhypothèse dun numerus clausus maintenu à son niveau de 1998 (1419) dune augmentation des effectifs qui atteindraient, en 2020, 58 400 masseurs, soit une augmentation de 30% environ. Etant données les variations constatées des quotas depuis 1998, cette augmentation est toutefois très légèrement surestimée. Elles devraient tout de même correspondrent à une augmentation de 10 à 20% des effectifs par rapport à leur niveau actuel.
La DREES dénombre au 1er janvier 2002, 9 470 pédicures-podologues en exercice, soit une densité de 16 professionnels pour 100 000 habitants. La profession dénombre environ 280 podologues à double activité : masseur-podologue et infirmière-podologue.
La répartition géographique des podologues montre une assez grande hétérogénéité entre région, les plus dotées étant lIle-de-France (22 pour 100 000 habitants), lAquitaine (20 pour 100 000), Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Cote dAzur (19 pour 100 000). La lorraine (9 pour 100 000) la Franche-Comté et lAuvergne (9 pour 100 000) présentent les densités les plus faibles.
La disparité est accentuée entre les départements. Les Pyrénées-Atlantique (26 pour 100 000), les Alpes-Maritimes (24 pour 100 000), la Haute-Garonne (23 pour 100 000) affichent les densités les plus élevées. A contrario, la Meuse (7) et le Cantal (8) présentent une densité deux fois moindre par rapport à la moyenne nationale.
Lâge moyen des pédicures-podologues est de 40,5 ans.
Le taux de féminisation sélève à 68,9%.
Selon les données recueillies par la mission, la profession connaît une croissance régulière de ses effectifs qui ont presque doublé entre 1988 et 2002 (5350 en1988, 8 472 en 1998, 9470 en 2002).
La mission na pas eu connaissance de projections statistiques. Le rythme de croissance annuel moyen depuis 1998 est de lordre de 4%.
Leffectif des ergothérapeutes en exercice au 1er janvier 2002 sélève à 4 433 selon les données de la DREES, chiffre confirmé par les professionnels rencontrés par la mission. La densité nationale est de 7 ergothérapeutes pour 100 000 habitants en métropole.
La répartition régionale des ergothérapeutes présente des disparités de densité relativement fortes. La région la moins bien dotée est la Champagne Ardenne, la densité la plus élevée apparaissant en Languedoc-Roussillon.
Cest au niveau départemental que la répartition géographique des professionnels présente un caractère original marqué par labsence de clivage nord/sud. La carte des densités se trouve depuis longtemps liée à celle des établissements accueillant des personnes âgées dépendantes ou des personnes en situation de handicap. La Lozère qui compte 35 ergothérapeutes pour 100 000 habitants (soit 5 fois la densité nationale) fait figure de cas particulier. Les départements de lHérault (19 pour 100 000), la Meurthe et Moselle (17 pour 100 000), des Hautes-Alpes (16 pour 100 000) sont les mieux pourvus. A linverse les Landes, la Corrèze et la Creuse nont que 2 ergothérapeutes pour 100 000 habitants.
Lâge moyen de la profession est de 36,8 ans. Il ny a pas de vieillissement marqué des effectifs.
Le taux de féminisation de la profession est relativement stable autour des 84%.
La densité des ergothérapeutes a légèrement augmenté depuis 1999 passant de 6 à 7 praticiens pour 100 000 habitants. 3 888 ergothérapeutes étaient dénombrés au 1er janvier 2000, 4 185 en 2001 et 4 433 en 2002, soit une augmentation de 14% environ.
La mission na pas eu connaissance de travaux statistiques de projection des effectifs en ergothérapie pour les prochaines années.
Laugmentation estimée des besoins de soins spécifiques liés notamment au vieillissement de la population laisse à penser que la demande de professionnels devrait saccroître sensiblement, avec a minima la même progression que dans les années récentes.
Leffectif des psychomotriciens en exercice au 1er janvier 2002 sélève à 5 086 selon les chiffres du fichiers ADELI, ce qui correspond à une densité nationale de 9 pour 100 000 habitants.
Les disparités régionales sont relativement sensibles pour la profession. Les densités les plus élevées se rencontrent dans les régions Midi-Pyrénées (12 pour 100 000), Aquitaine (12 pour 100 000) et Ile-de-France (11 pour 100 000), les plus basses en Alsace, Auvergne et Lorraine (5 pour 100 000).
Les inégalités sont encore plus marquées dun département à lautre, les Hautes-Alpes ayant la densité maximale (22), lAude la plus faible (3).
La moyenne dâge des psychomotriciens se situe à 38,8 ans.
La profession est fortement féminisée avec un taux de 84,5%.
Selon les chiffres communiqués à la mission sur une période récente, les effectifs ont considérablement augmenté (+16%) entre 1998 et 2002 passant de 4 385 à 5 086 psychomotriciens en exercice, soit plus de 5% par an.
La mission na pas eu connaissance de travaux de projection démographique concernant les psychomotriciens. La profession estime cependant que laugmentation à venir des soins palliatifs, des soins de gériatrie ou de périnatalité appelle un essor du nombre des psychmotriciens. Etablis depuis 10 ans à 300, les quotas dentrée dans la profession ont été augmentés en 2001 à 332.
Leffectif des orthophonistes en exercice au 1er janvier 2002 sélève à 14 323 professionnels, ce qui correspond à une densité moyenne de 24 pour 100 000 habitants.
La répartition géographique des professionnels est marquée par un fort héliotropisme.
Les contrastes sont élevés entre les départements. LAllier (9) se situe en nette situation de sous densité par rapport à la moyenne nationale, Paris (45) en sur densité relative.
Lâge moyen des orthophonistes en exercice est de 41,2 ans.
Le taux de féminisation sélève à 95,5%.
Les données démographiques passées concernant les orthophonistes restent difficiles à homogénéiser sur une longue période. Depuis 1999, les données du fichier ADELI indiquent une augmentation des effectifs denviron 3% par an en moyenne, passant de 13 097 en 1999 à 14 323 en 2002. Entre 1985-2001, le taux de croissance des effectifs est estimé par la DREES à environ 58%.
Selon les projections démographiques établie par la CNAMTS pour les orthophonistes libéraux (77%), la profession verra ses effectifs décliner à partir de 2006/2007 si le quota de formation reste stable (530 par an actuellement). Les estimations à plus long terme indiquent une asymptote qui se stabilise autour de 6000 professionnels à compter de 2030, contre 11 405 en 2002.
Le maintien des effectifs actuels nécessiterait une adaptation du numerus clausus à 800 en 2004, 1000 entre 2005 et 2020 puis 800 à compter de 2020.
Les orthoptistes sont au nombre de 2 309 en France pour la DRESS (soit une densité de 4 pour 100 000 habitants), 2 400 pour l'association des ophtalmologistes.
La densité régionale de ces professionnels est globalement faible, en moyenne de l'ordre de 4 pour 100 000 habitants avec un minimum de 2 pour100 000 (Bourgogne, Pas-de-Calais, Haute et Basse Normandie, Picardie) et un maximum de 7 pour 100 000 (Midi Pyrénées). Au niveau régional, l'attrait du Sud paraît également fort.
Par contre, au niveau départemental, il existe d'importantes variations intra régionales. Ainsi en Midi Pyrénées, le rapport entre département est de 1/5,5 entre la Haute Garonne (11/100 000, densité maximale) et le Lot (2/100 000). En Rhône Alpes 1/100 000 en Ain et Ardèche contre 5/100 000 dans le Rhône et la Savoie. Ce dernier exemple semble significatif des différences d'attractivité suivant les départements au sein d'une même région.
L'âge moyen est de 39 ans mais la très grande majorité des personnels est répartie entre 30 et 50 ans avec peu d'effectifs aux marges.
La féminisation est supérieure à 90 % et atteint 100 % pour les tranches d'âge les plus élevées.
Entre 1985 et 2001, le taux de croissance des orthoptistes est estimé à 114%.
170 professionnels par an sont formés en 3 ans dans 12 écoles d'orthoptie dépendant des facultés de médecine. Ces écoles fixent elles-mêmes leur recrutement et le contenu de leur programme d'enseignement. L'association des Médecins Ophtalmologistes qui s'inquiète des perspectives démographiques de sa profession, voit comme une solution l'augmentation de la collaboration avec les orthoptistes et, par conséquent, l'augmentation significative de leurs effectifs.
Cette association considère, sachant que 400 à 500 orthoptistes doivent partir en retraite dans les 10 ans, que les besoins de formation sont de 2500 à 3000 sur les 10 prochaines années, soit un doublement des effectifs.
22 450 manipulateurs délectroradiologie médicale étaient en exercice au 1er janvier 2002, dans le secteur salarié pour une écrasante majorité dentre eux (99%). La densité moyenne sélève à 38 pour 100 000 habitants. On compte environ 1 radiologue pour 3 manipulateurs.
Lexercice se répartit en plusieurs activités : 80% des manipulateurs exercent en imagerie médicale, 14% en radiothérapie, 5% en médecine nucléaire et 1% en électrophysiologie.
Les densités régionales restent relativement homogènes pour la profession, lécart type par rapport à la moyenne nationale étant denviron 5 manipulateurs pour 100 000 habitants. Les régions PACA, Midi-Pyrénées et Ile-de-France possèdent les densités les plus élevées.
La comparaison des densités régionales de manipulateurs et de radiologues montrent que les surdensités observées par rapport à la moyenne nationale se retrouvent globalement dans les mêmes régions.
Les écarts de densité entre départements sont marqués : de 18 pour 100 000 dans le Gers, les densités atteignent 55 dans les Bouches-du-Rhône et 85 à Paris.
La moyenne dâge des manipulateurs qui est actuellement de 40,8 ans a tendance à augmenter progressivement. Lâge médian en 2000 qui divise la population en deux parties égales se situe entre 39 et 40 ans alors quen 1994, 71% des manipulateurs étaient âgés de moins de 40 ans.
Le taux de féminisation de la profession est relativement élevé et atteint 72,5%.
Les seuls chiffres portés à connaissance de la mission ne permettent pas de retracer lévolution des effectifs sur une longue période. Depuis 2000, les effectifs ont augmenté de 7,3% passant de 20 882 à 22 450.
La profession a conduit des études démographiques prospectives établies sur une estimation du nombre de départs à la retraite au cours des prochaines années. Malgré les incertitudes statistiques inhérentes au mode de calcul, les estimations mettent en évidence une croissance rapide du nombre de départs avec une accentuation considérable à compter de 2005 en particulier dans le secteur public. La profession considère quà flux dentrée inchangé le nombre dentrants restera légèrement supérieur au nombre de sortants mais ne permettra pas de répondre aux besoins prévisibles.
Au 1er janvier 2002, la DREES répertoriait 1 526 audioprothésistes en France métropolitaine, soit une densité de lordre de 3 pour 100 000 habitants.
Les variations de densité géographiques nont pas de signification du fait de sa faible valeur. En revanche, lanalyse des effectifs montre de fortes disparités entre régions et entre départements, certains comme la Haute-Loire, la Lozère, la Creuse, ou la Somme nayant pas de professionnel.
Le taux de féminisation de la profession est 39%.
Sans que la densité moyenne en soit affectée, la population des audioprothésistes est en progression constante depuis 1999 avec un taux de croissance de lordre de 7% par an.
La mission na pas eu connaissance de projection démographique élaborée pour les audioprothésistes.
Les opticiens lunetiers sont 11 910 pour la DRESS, répartis en 7 692 salariés (65%) et 4 218 libéraux (35%). Ils seraient plutôt entre 12 et 16 000 pour l'Association française des ophtalmologistes, et 27 400 professionnels dans le secteur des magasins doptique-lunetterie répartis sur 8 147 points de vente. La densité moyenne en métropole est de 20 opticiens-lunetiers pour 100 000 habitants.
Leur démographie en plein essor seffectue par le biais d'un BTS de 2 ans. Une formation complémentaire optométrique est délivrée par voie de maîtrise en 2 ans à Marseille et à Orsay avec des taux de réussite élevés. Cette profession d'Optométriste n'est actuellement pas reconnue dans le code de la santé publique. Elle est assez développée au Royaume Uni où les optométristes sont les officiers de santé en ophtalmologie, sans formation réellement médicale.
La démographie régionale est homogène aux environs de 19 pour 100 000 avec un minimum en Auvergne (11/100 000) et un maximum en Ile de France (26/100 000). Cette densité est 5 fois supérieure à celle des orthoptistes.
En intra-régional les variations peuvent être importantes : par exemple pour l'Ile de France la densité est de 47/100 000 pour Paris contre 17/100 000 pour le Val d'Oise. Pour autant les écarts de densité nentraînent pas, selon les professionnels rencontrés, de pénuries locales.
La mission na pas eu connaissance de chiffres précis concernant la répartition par tranches d'âge mais il s'agit en tout état de cause d'une profession relativement jeune.
Les femmes représentent 44% de la profession des opticiens-lunetiers. Elles sont majoritaires dans le secteur salarié (51,6%) alors que les hommes constituent les effectifs les plus importants dans le secteur libéral (72%).
On observe une augmentation importante du nombre de diplômés sur 10 ans qui passent de moins de 300 par an en 1990 à plus de 1400 par an en 2000. Entre 2000 et 2002 laugmentation des effectifs est denviron 9% par an. La profession appartient au secteur concurrentiel et nest pas limitée par des quotas dentrée en formation.
La mission na pas eu connaissance de projection démographique concernant les opticiens-lunetiers. Les professionnels considèrent quune densité dun opticien pour 7 500 habitants constitue à une norme acceptable (soit 13 pour 100 000). La situation actuelle (20 pour 100 000) correspond donc à une situation de légère " surdensité ".
Il n'y a jamais eu autant de professionnels de santé qu'actuellement. Pourtant l'ensemble des acteurs dit rencontrer des difficultés de plus en plus importantes dans leur exercice public ou privé, salarié ou libéral quel que soit leur lieu d'exercice, zone urbaine ou zone rurale.
Les raisons sont multiples : vieillissement du corps médical, féminisation, vieillissement de la population et lourdeur grandissante de sa prise en charge, consumérisme médical, contraintes administratives, contraintes légales, part excessive de la prise en charge sociale.
De manière relativement récente les professionnels ont souhaité accéder à une meilleure qualité de vie. Ils ne sont plus prêts à sacrifier leur vie familiale et privée au profit de leur vie professionnelle. La dégradation de l'image du médecin dans l'opinion générale, le manque de respect et de considération sont autant de situations qui ont contribué aux modifications des choix de vie de nombreux professionnels. Compte tenu du ressenti actuel, les professions de santé dans leur quasi totalité sont inquiètes pour leur exercice futur sachant que la densité démographique de certaines professions de santé va décroître et que les facteurs d'évolution prégnants, féminisation, vieillissement, réduction du temps de travail majoreront le déficit quantitatif par rapport à une situation actuelle. Les indicateurs dalerte démographiques sont en effet nombreux quil sagisse de pénuries disciplinaires à lhôpital, de phénomènes de files dattente en augmentation pour certaines spécialités ou de désertification de zones rurales.
En matière de perspectives démographiques, les professions de santé peuvent schématiquement être groupées en 3 ensembles distincts. Il est en effet permis, malgré labsence de travaux statistiques solides pour certaines professions paramédicales, disoler :
Les hypothèses sont à analyser cependant avec précaution, car elles ne prennent pas en compte les évolutions technologiques et thérapeutiques probables ni ne considèrent les modifications de comportements envisageables des internes dans le choix de leur spécialité, des médecins dans leur pratique, voire des patients dans leurs habitudes.
Les projections à 20 ans restent donc des exercices théoriques nécessaires mais insuffisants dans la perspective dune évaluation fine des besoins en professions de santé. Les résultats des projections pourraient en effet être sensiblement modifiés si les pratiques dinstallation, les départs en retraite ou la féminisation des professions venaient à évoluer.
Il reste toutefois certain que la diminution globale de la densité médicale entrevue au cours des prochaines années va aggraver les déséquilibres géographiques du système de soins. Si les projections indiquent une réduction des inégalités au niveau régional, la poursuite des tendances actuelles devrait conduire sans conteste à une accentuation des disparités départementales et infra départementales avec une augmentation annoncée des écarts au détriment des zones déjà fragilisées, créant ainsi de véritables pénuries locales.
Lévaluation dune éventuelle pénurie à venir de quelques professions de santé, que semblent indiquer les retournements de tendance des courbes démographiques, appelle une appréciation claire et précise des besoins. Mais la détermination dun effectif global de praticiens susceptibles de couvrir les besoins rencontre plusieurs difficultés et il nest dailleurs pas certain à ce titre quune situation de pléthore puisse être synonyme de couverture complète et de qualité des besoins de soins.
Cest un constat largement partagé, les difficultés destimation naissent de l'absence fréquente de critères objectifs qui permettraient délaborer une analyse réelle des besoins. Ces critères sont dans certains cas extrêmement délicat à définir tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux. Ils touchent à la fois l'organisation du système de santé, le contenu des métiers et les déterminants géographiques et sociaux en perpétuelle évolution. Lécart entre une densité de médecins de 332 aujourdhui et de 245 en 2020 ne se limite pas à une différence arithmétique. Le nombre de praticiens nécessaire à la couverture dun besoin identifié en 2002 peut être radicalement différent du nombre utile à la prise en charge dun tel besoin dix ans plus tard si les modes daccès aux soins évoluent, si le taux de recours direct à un spécialiste se transforme, ou si le partage des tâches entre praticiens et professionnels de santé est réorganisé.
En outre, au-delà de la couverture dun besoin de santé global, la situation démographique actuelle montre quil importe de rechercher un effectif de professions de santé, spécialité par spécialité, adapté aux territoires, ce qui contribue à rendre la tâche encore un peu plus ardue.
Pour une région considérée, la densité optimale de professionnels nest sans doute pas la densité moyenne nationale ni celle de la région la mieux dotée. Elle est principalement fonction, pour chacune des professions, du besoin de soins régional et de lorganisation du système de santé.
Pour autant, les professionnels de santé ou les grands organismes nationaux nont que rarement entrepris une démarche destimation quantitative des besoins afin de déterminer loffre correspondante nécessaire.
Cette étude pourrait être conduite assez aisément par certaines professions dont le nombre de patients est susceptible dêtre estimé. Le nombre de dialyses et de transplantations constitue notamment un indicateur relativement pertinent pour évaluer les besoins en néphrologie. La proportion de personnes pouvant déclarer des affections ostéo-articulaires ou des traumatismes représente également un instrument utile dévaluation des effectifs nécessaires de masseurs kinésithérapeutes.
Au delà dune estimation des besoins qui reste délicate à mettre en uvre dans certains domaines, deux logiques sont souvent avancées pour tenter dévaluer ce qui pourrait constituer une densité sinon optimale du moins acceptable.
La comparaison internationale des données permet de distinguer trois groupes de pays : les Etats à densité faible, inférieure à 250 pour 100 000 habitants, les Etats à densité forte supérieure à 380, et les pays en situation intermédiaires. Ces analyses soulignent que la France se trouve placée de fait dans une position intermédiaire, se situant en dessous de lAllemagne et de la Belgique en 1997, mais au dessus des Etats-Unis, du Québec ou du Royaume-Uni.
Aussi convient-il de regarder le passé et les organisations voisines avec attention en se gardant toutefois den tirer des conclusions hâtives. Les indications fournies par ces analyses ont avant tout le mérite de signaler les situations extrêmes et de servir dindicateur dalerte éventuel.
Densités comparées de médecins pour 100 000 habitants en 2000
Source: CREDES
Létat des lieux qui précède souligne les limites de lapproche purement quantitative en termes deffectif ou de densité de professionnels de santé. Un médecin nest en réalité pas égal à un autre et il importe, afin de mesurer et de prévoir loffre de soins réelle liée à un effectif donné de professionnels, de dépasser lanalyse quantitative pour sintéresser au contenu des pratiques.
Les années récentes ont été la source dun certain nombre de transformations socio-économiques et techniques qui ont très largement influencé les modalités dexercice des professions de santé. Les évolutions de la société ont en effet transformé à la fois les pratiques des médecins et les comportements des patients, contribuant ainsi à faire évoluer considérablement les métiers de la santé. De surcroît, sans être un phénomène véritablement récent, la frontière entre la demande médicale et la demande sociale sestompe.
La répartition entre l'activité libérale et salariée est variable selon les métiers. Les objectifs des métiers, l'organisation du système de soin, les conditions d'exercice, les niveaux de rémunération, l'offre et la demande influencent le choix des professionnels.
Sur 196 000 médecins en exercice, 118 141 exercent en secteur libéral soit plus de 60%. Une large majorité des omnipraticiens (70%) exercent en libéral alors que les spécialistes se répartissent de manière homogène entre les deux secteurs. Parmi les salariés, la majorité exerce en secteur hospitalier (55 970 soit 72% des salariés).
Parmi les autres professions de santé, les plus libérales sont les chirurgiens dentistes (93%), les pédicures-podologues (98%), les orthoptistes (77%), les orthophonistes (77%), les masseurs kinésithérapeutes (78%). A linverse les professions majoritairement salariées sont les audio-prothésistes (60%), les opticiens-lunetiers (64 %), les sages-femmes et les infirmières (86%), les psychomotriciens (92%), les ergothérapeutes (98%) et les manipulateurs-radio (99%)
Parmi les chirurgiens dentistes, lactivité salariée est très minoritaire et ne concerne que 7% des effectifs (2844 odontologues pour 40 481 au total).
Sagissant des pharmaciens, une majorité dentre eux (53%) exercent dans le secteur libéral ce qui représente environ 33 000 individus. Les femmes sont très largement majoritaires chez les salariés (76%).
Les sages-femmes sont seulement 14% à exercer dans le secteur libéral au 1er janvier 2002 soit 2 132 sages femmes sur un total de 15 122.
La profession infirmière exerce en large majorité dans le secteur salarié, les infirmiers libéraux représentant 14% des 410 859 professionnels. Lhôpital public reste le plus gros employeur avec 54% des effectifs.
Les psychomotriciens très majoritairement salariés de lhôpital ou détablissements accueillant des personnes handicapées, exercent souvent en plusieurs lieux en cumulant les emplois à temps partiel.
D'une manière générale l'ensemble des professionnels de santé déclare ne plus souhaiter l'exercice isolé, que ce soit en milieu urbain ou rural. Les raisons sont multiples : rejet de l'isolement intellectuel, souhait de préserver une qualité de vie personnelle et familiale, partage de plateau administratif, souci de faciliter la continuité des soins et leur permanence
Les conditions et les motifs dinstallation des médecins ont considérablement évolué au cours des dernières années au point que les dispositions actuelles régissant lexercice médical paraissent peu satisfaisantes et encore trop contraignantes aux yeux des professionnels.
Pour les généralistes, on observe une installation de plus en plus tardive conséquence de la prolongation d'une activité de remplacement longtemps après l'obtention du diplôme.
La mission a pu observer que lattrait était vif parmi les résidents ou chez les jeunes généralistes pour lexercice salarié qui minimise les contraintes liées à la gestion dun cabinet. Le salariat est dautant plus attractif que les conditions de remplacement sont souvent jugées trop astreignantes dans la mesure où il est fait fréquemment obligation de reprendre in extenso lactivité du médecin remplacé sans ajustement possible.
Les généralistes continuent en grande majorité à exercer seuls. Ils ne sont que 27% à exercer en cabinet de groupe.
Plusieurs études ont été conduites pour analyser les motifs dinstallation des médecins.
Dans le cas particulier de lIle-de-France, les motifs les plus importants pour les médecins qui sinstallent sont les propositions dinstallation et la présence du conjoint dans la région. Le troisième critère dans lordre dimportance porte sur le lieu dobtention du diplôme et on observe une assez forte corrélation entre la région dinstallation et celle où ont été effectuées les études. Selon la même étude, 67% des médecins qui se sont installés entre octobre 2000 et septembre 2001 avaient obtenu leur diplôme dans une faculté de la région.
Pour les spécialistes, linstallation est également de plus en plus tardive, du fait d'une formation qui en moyenne s'est allongée et du souhait de prolonger l'activité en milieu hospitalier.
Une étude du Centre de sociologie et de démographie médicales (CSDM) de 1999 fait ressortir le fait quune majorité des spécialistes tient fortement compte des conditions de concurrence existantes localement au moment du choix du lieu dinstallation.
Lanalyse du comportement des jeunes médecins en matière de mobilité indique que 70% des médecins en activité exercent dans la région où ils ont obtenu leur diplôme, cette proportion diminuant depuis 1990. Cette baisse est accentuée chez les spécialistes qui ne sont que 66% à exercer dans leur région de diplôme contre 80% en 1990.
Selon les données de la DREES, les chirurgiens-dentistes exercent dans leur grande majorité en cabinet individuel (61%). Un peu plus de 30% dentre eux ont une activité en cabinet de groupe et en société. LOrdre national des chirurgiens dentistes présente des ordres de grandeur similaires avec 37% des effectifs en exercice professionnel associé ou sous un statut de collaboration.
Le regroupement au sein dune même structure des chirurgiens dentistes constitue une évolution très probable selon les professionnels rencontrés par la mission, notamment du fait des exigences croissantes en termes de stérilisation des instruments et des coûts induits.
Parmi les professions de santé, seuls les pharmaciens dofficine sont soumis à des contraintes réglementaires dinstallation. Les officines sont en effet soumises à un mécanisme de régulation fonction de la population du lieu dinstallation : depuis janvier 2000, une officine pour 2500 habitants dans les communes de moins de 30 000 habitants, une officine pour 3000 dans les communes de plus grande taille. De surcroît, le nombre de pharmaciens par officine est imposé chaque année par un arrêté du ministre de la santé qui prévoit, en application de larticle L. 5125-20 du code de la santé publique, que les " titulaires dofficine doivent se faire assister en raison de limportance de leur chiffre daffaires ".
La mission observe, sagissant des infirmières, quelles ont tendance à privilégier lexercice collectif. Il n'y a dailleurs que très peu de créations de nouveaux cabinets, et les nouvelles diplômées reprennent une activité qui existe déjà, ou s'associent à des professionnels déjà en activité.
Les orthophonistes, qui exercent fréquemment dans des cabinets secondaires, sont également favorables aux regroupements pluridisciplinaires.
Les changements socioéconomiques et les phénomènes de société récents exercent une influence sur la durée dexercice des professionnels.
Les études conduites par la DREES sur le temps de travail des médecins montrent quaprès une phase de stabilité de la durée hebdomadaire de travail déclarée, une hausse est observée depuis 1992 passant de 48 heures en 1990 à 51 heures en 2001, malgré la féminisation de la profession et le développement du temps partiel.
Ces constats généraux masquent toutefois une grande disparité des durées de travail selon lâge, le sexe et les conditions de travail. Une réduction limitée du temps travaillé est observée à partir de 55 ans ; une femme travaille en moyenne et toutes choses étant égale par ailleurs, 6 heures de moins par semaine quun homme.
Les projections permettent destimer, à numerus clausus inchangé et comportements moyens identiques, une réduction denviron 2 heures de la durée moyenne de travail des médecins dans les 20 prochaines années.
La mission a également eu connaissance détudes conduites à léchelon régional qui confirment à la fois la disparité des durées de travail et le souhait marqué des médecins de réduire leur temps de travail.
Des mécanismes visant à réduire le nombre de médecins en exercice mis en place dans les années 1990, ont contribué à réduire la durée totale dexercice des praticiens. Le dispositif MICA (Mesure dincitation à la cessation anticipée dactivité) permettait jusquen 2001 des départs en retraite à lâge de 57 ans.
Sagissant des sages-femmes, on observe une forte augmentation des effectifs qui travaillent à temps incomplet à lhôpital (30% des sages-femmes en 2000 contre 15% en 1990). En moyenne, la durée de travail des sages-femmes à temps partiel représente environ 0,6 Equivalent Temps Plein.
Les études montrent que la proportion des infirmières à temps partiel a doublé depuis 1983 et sétablit à 22% au début des années 2000. Toutefois la durée moyenne de travail a augmenté passant de 24 heures en 1983 à 27 heures par semaine aujourdhui. Au total, les deux phénomènes opposés conduisent à une réduction globale du temps travaillé : 100 emplois recensés correspondent à environ 93 équivalent temps plein contre 95,6 en 1983.
De manière générale, loffre de soin est principalement concentrée dans les zones urbaines. Les zones péri-urbaines socialement défavorisées sont souvent sous médicalisées comme le sont les zones rurales. Les raisons sont différentes.
Dans les zones péri-urbaines la détérioration du tissu social et l'insécurité conduisent les professionnels à les abandonner.
Dans les zones rurales l'isolement, la nécessité d'assurer une permanence et une continuité des soins très contraignantes retentit sur le cadre de vie. La désertification des zones rurales nest également pas propice à permettre au conjoint de trouver facilement un emploi et aux enfants d'être scolarisés. La féminisation de la profession médicale aggravera naturellement la situation actuelle.
La faible attractivité des zones rurales tient aussi pour certaines professions à exercice majoritairement libéral à des critères de viabilité économique. Le besoin de soins en orthophonie dans certain lieux de faible densité de population ne permet pas linstallation à temps plein dun professionnel.
La démédicalisation de certaines communes conduit à des pratiques très contestables en particulier dans le secteur public qui doit faire face à des exigences de permanence de soins. Sont de plus en plus souvent décrits, les cas de petits hôpitaux qui doivent rémunérer à hauteur de 6000 francs net par jour un anesthésiste afin de pourvoir au poste vacant et à la permanence des soins pendant les congés et périodes de repos. Des réseaux "de mercenaires" se sont ainsi organisés. Ces situations conduisent les établissements à adopter des pratiques administratives périlleuses.
Les réticences à linstallation dans les zones défavorisées urbaines ou rurales renvoient à la question plus globale de laménagement du territoire, comme à laménagement des conditions dexercice des professionnels de santé.
Lexamen de la seule densité des professionnels mérite pour cela dêtre élargi à une analyse plus fine des situations locales pour tenir compte des comportements de déterminants locaux. En effet, les réponses en termes de répartition des professionnels peuvent sensiblement différer selon la géographie locale et les temps daccès estimés. Dans le cas de laccès aux soins dits primaires, il est davantage pertinent dobserver la distance ou le temps daccès au médecin généraliste le plus proche quune simple information chiffrée de densité pour 100000 habitants. Une étude conduite par lURCAM Poitou-Charente en septembre 2001 présente plusieurs cartographies établies non seulement sur le nombre de généralistes par canton, mais aussi sur les temps et distances daccès au praticien le plus proche.
Au total, ces analyses locales, aussi partielles soient-elles, indiquent clairement une urgence en termes de mesures correctives à prendre afin dempêcher une forte dégradation de loffre de soins de premier recours dans des zones rurales ou dites difficiles.
Il n'y a pas eu, pour la grande majorité des métiers de la santé, de redéfinition des objectifs professionnels et un redécoupage des contours des métiers.
Pourtant la formation des professionnels a évolué, les pathologies ont changé, la technicité s'est développée. Cette situation a conduit à faire le constat que les professionnels de santé nétaient pas utilisés au niveau optimal de leur fonction et de leurs connaissances.
Il existe beaucoup de chevauchements d'activité entre certaines professions médicales et entre professions médicales et paramédicales. On n'a pas su créer de nouveaux métiers dans le domaine de la santé pour répondre à de nouveaux besoins ou pour décharger, les médecins notamment, de certaines activités. Il n'y a pas eu de réflexion sur le besoin mais uniquement une pratique conduite à partir de l'offre.
Si les professionnels s'accommodent parfois de cette situation, ils sont nombreux à la condamner:
La prévention figure, faute de disponibilité et par l'absence de valorisation, au second rang même si elle est jugée comme fondamentale. Certaines activités techniques relativement simples et répétitives sont consommatrices de temps médical mal utilisé. Cette absence de redéfinition des métiers et de redistribution des tâches est à terme sources de dangers.
Le tableau ci-après précise les modalités de recrutement dans les différentes formations conduisant aux métiers de la santé. Certaines professions sont soumises à des numerus clausus à lentrée (médecine, pharmacie, odontologie, sage-femme, kinésithérapie, orthophonie), dautres à des systèmes de quotas, dautres nont pas de limitation administrative directe des flux dentrée.
Tableau n°7 : Modes de recrutement et durée de formation des professions de santé
Profession | Accès | Quotas | Durée de formation | Structure de formation |
Médecins | Bac | Numerus clausus | de 9 à 11 ans | Universités |
Odontologues | Bac | Numerus clausus | de 6 à 9 ans | Universités |
Pharmaciens | Bac | Numerus clausus | Au moins 6 ans | Universités |
Sages-femmes | PCEM1 | Numerus clausus | 4 ans | Ecoles |
Infirmiers | Bac ou équivalent, expérience professionnelle dau moins 3 années |
Quota | 3 ans | Instituts de soins infirmiers agréés par le ministère de la santé |
Masseur-kinésithérapeutes | Bac ou 5 années dexpérience
professionnelle. Concours, Parfois PCEM1 |
Numerus clausus | 3 ans | Instituts de formation agréés par le préfet de région |
Orthophonistes | Bac | Quota | 4 ans | Universités |
Orthoptistes | Bac | Quota | 3 ans | Universités |
Psychomotriciens | Bac | Quota | 3 ans | Instituts de formation agréés par le préfet de région |
Pédicures-podologues | Bac ou 5 années dexpérience professionnelle | 3 ans | Instituts de formation agréés par le préfet de région | |
Ergothérapeutes | Bac ou 5 années dexpérience professionnelle | 3 ans | Instituts de formation agréés par le préfet de région | |
Manipulateurs-radio | Bac ou 5 années dexpérience professionnelle | quota | 3 ans | Instituts de formation agréés par le préfet de région |
Audioprothésistes | Bac ou équivalent | 3 ans | Université ou écoles | |
Opticiens-lunetiers | Bac ou sélection sur dossier | 2 ans (BTS) | Etablissements spécialisés |
Un certain nombre de médecins omnipraticiens exercent une activité spécifique qui pourrait sapparenter à une spécialité et qui éloigne le médecin des objectifs pour lesquels il a été formé. Il sagit souvent dune activité pratiquée après lobtention dun diplôme universitaire dont lobjet est dénaturé. Ces diplômes sont en effet prévus pour permettre une mise à niveau des praticiens à légard de techniques ou pratiques particulières. Ils visent également à fournir un complément de formation spécifique dans un secteur dactivité qui ne justifie pas un enseignement ad hoc dans le cursus de formation initiale. Ces diplômes nont en revanche pas pour finalité de servir de blancs-seings permettant dexercer une activité qui pourrait être considérée au même titre quune spécialité médicale véritable.
Lactivité des sages-femmes a considérablement évolué depuis 15 ans. Les sages-femmes possèdent un statut de personnel médical à compétence définie et encadrée. Elles sont formées pour assurer le suivi de la grossesse normale et laccouchement normal. La pratique témoigne cependant dun décalage progressif entre les objectifs professionnels qui leur sont assignés et lexercice réel de leur métier. Les sages-femmes sont en effet de plus en plus souvent employées à la surveillance des grossesses pathologiques. Ce décalage pose la question de larticulation de la profession avec les autres intervenants que sont les obstétriciens, les pédiatres et les puéricultrices.
Un certain nombre dinfirmières exerçant dans des unités de soins spécifiques ont acquis des compétences techniques de pointe. Une autre partie pratique des actes de soins pour lesquels leur formation apparaît surdimensionnée. Cet élargissement des actes est la conséquence dun défaut dorganisation entre les métiers.
La frontière est souvent floue pour les orthophonistes entre la rééducation et léducation au langage et à lécriture, mal pris en charge à lécole primaire.
Les opticiens-lunetiers constituent une profession particulière : à la fois auxiliaires de santé et commerçants. Une dérive se fait jour vers le métier d'optométriste non reconnu par le code de la santé publique et ne correspondant pas au type de formation reçue dans les autres pays européens.
Dautres professions nont pas connu de dérive de leur activité par rapport à leur cur de métier tel quil est prévu dans le code de la santé publique. Parmi les professions paramédicales, les activités des orthoptistes ou des psychomotriciens notamment ne présentent pas de décalage par rapport aux compétences attribuées.
Les flux des professionnels de santé restent très modérés à travers lEurope.
En 2004 l'Union européenne va s'ouvrir à une dizaine de nouveaux membres, parmi lesquels des pays de l'ancien bloc de l'est, à tradition francophone comme la Pologne. Une étude diligentée par la direction générale de la santé par courrier auprès des ambassades a permis dévaluer fin 2001 les formations dans les pays susceptibles dintégrer lUnion en 2004 ainsi que les possibilités de flux de professionnels en provenance de ces pays. Ces flux apparaissent potentiellement très faibles.
Pour la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie, les pays susceptibles d'être l'objet d'une immigration sont essentiellement l'Allemagne et l'Autriche. La Grande-Bretagne paraît être une destination prisée, en particulier par les Tchèques.
Sagissant de la Suisse qui a rejoint lespace européen le 1er juin 2002, les conditions de travail des professionnels de santé dans ce pays y sont sensiblement différentes de la France et les possibilités de migrations nulles. En revanche, une attraction est possible vis à vis des professionnels français : du fait de la densité médicale helvétique, ces phénomènes seront quantitativement très limités.
La France fait figure de destination relativement peu attractive en dehors de la possibilité d'une migration transitoire pour parfaire des connaissances.
Les différentes professions de santé, qu'elles soient régies par une directive communautaire sectorielle ou générale, font l'objet de formations relativement hétérogènes dun pays à lautre. Si un socle minimum de compétences semble être identifiable, la qualité et les performances des professionnels, lors de leur entrée sur le marché du travail, restent certainement disparates.
Il convient globalement de retenir que pour la majorité des professions, les formations sont universitaires ou rattachées à luniversité, et quà lexception des médecins, le numerus clausus nest pas une pratique généralisée.
Médecins
Le régime des diplômes de médecin obéit à la directive sectorielle européenne qui entraîne une reconnaissance automatique de la valeur du diplôme des ressortissants. Un test dadéquation linguistique peut être prévu. Si la formation universitaire reste relativement homogène, le mode dentrée dans les études est néanmoins très variable selon les pays. Un entretien de sélection existe dans certains pays, en particulier en Allemagne. En Grande-Bretagne ladmission conjugue une étude du dossier scolaire et un entretien. En Belgique cette sélection dépend de chacune des 3 universités qui ont chacune une approche différente de la formation.
Le principe du numerus clausus est largement répandu dans les pays européens quil soit régulé au niveau national ou délégué à léchelon régional.
La majorité des pays européens incluent dans les études médicales une plate forme commune de compétence avant les orientations en spécialités. Malgré les directives européennes et les travaux des " boards " de spécialité, une certaine inhomogénéité dans les formations demeure.
Pharmaciens
Le régime des diplômes de pharmacien régis par la directive sectorielle européenne repose également sur le principe de la reconnaissance automatique de la valeur du diplôme.
Le cursus de formation est relativement bien harmonisé en Europe, au niveau universitaire, sur 5 à 6 ans. Sagissant des pharmaciens spécialisés en biologie, la formation dans la majorité des pays est identique à celle de la France sauf en Allemagne où des laboratoires danalyses médicales biochimiques sont dirigés par des " chemists " diplômés à bac + 3.
Chirurgiens dentistes
Le régime des diplômes de chirurgiens dentistes obéit également aux principes de la directive sectorielle européenne.
La formation française se distingue des autres. En France, il existe une plate forme commune de 6 ans donnant droit ensuite à exercice ou à évolution vers une spécialisation courte sur 3 ans. Dans les autres pays dEurope cette plate forme commune est de 4 ans et il existe ensuite des spécialisations longues de nature très variable selon les pays et nexistant pas toutes en France.
A lexception de la France, tous les autres Etats pays prévoient des aides spécialisées aux chirurgiens-dentistes. Ce métier correspond à une fonction dinfirmière, avec une formation en 3 ans et a pour mission la prévention et les petits soins. Ces " hygiénistes " sont particulièrement nombreux dans les pays dEurope du nord (plusieurs hygiénistes par dentiste), avec un gradient décroissant vers le sud. En France 50 % des praticiens exercent seuls, sans assistante dentaire, pour lesquelles il nexiste dailleurs pas de formation du niveau de celle des hygiénistes.
Sages-femmes
Le régime des diplômes de sage-femme est soumis également au mécanisme de reconnaissance automatique du diplôme des ressortissantes.
Deux approches différentes de formation peuvent être distinguées : la voie spécifique (ex. France, Allemagne) où la formation est demblée obstétricale et la spécialisation après le diplôme dinfirmière (ex. Espagne). En Grande Bretagne les deux voies coexistent depuis quelques années.
Sont formées par les universités, les sages-femmes grecques, allemandes (avec des différences suivant les Länders), anglaises, danoises, suédoises. Dans ce dernier pays, les sages-femmes ont des compétences très élargies superposables à celles des obstétriciens français. Les compétences et prérogatives des sages-femmes demeurent très diverses selon les pays de l'Union européenne.
Infirmières
Le diplôme dinfirmière obéit au mécanisme de la reconnaissance automatique. Dans lensemble, le niveau de formation et les prérogatives sont assez homogènes en Europe. Il ny a pas de numerus clausus dans la majorité des pays mais parfois des ajustements en fonction des capacités de formation (Allemagne) ou des besoins évalués pour la santé publique du Pays (Finlande, Grèce).
Les formations sont le plus souvent universitaires ou évoluent vers un rattachement des écoles aux Universités. Dans la majorité des pays des spécialisations sont possibles de même que des formations vers des masters ou des diplômes universitaires de plus haut niveau.
Masseurs kinésithérapeutes
Les masseurs kinésithérapeutes sont régis par la directive générale européenne qui ne prévoit pas une reconnaissance automatique du diplôme. Les demandes dexercice en France font donc lobjet dun examen spécifique de validation en commission ministérielle.
Manipulateurs en électroradiologie médicale
La directive générale européenne sapplique également aux manipulateurs délectroradiologie et ne prévoit donc pas de reconnaissance automatique du diplôme.
La durée d'études est de 3 à 4 ans dans tous les pays européens. La spécialisation précoce (ex. Grande Bretagne où le tronc commun nest que de 18 mois avant le choix entre radiodiagnostic et radiothérapie) est le cas d'environ 50% des pays. Le rôle soignant du manipulateur français n'est pas généralisé.
Orthophonistes
Les orthophonistes sont régis par la directive générale européenne qui ne prévoit pas une reconnaissance automatique du diplôme.
Orthoptistes
Les orthoptistes sont régis par la directive générale européenne qui nimplique pas une reconnaissance automatique du diplôme. Cette profession ne donne pas lieu à formation dans tous les pays dEurope. Elle est rattachée à lUniversité lorsquelle existe suivant les mêmes conditions que pour les infirmières. Il nexiste pas de numerus clausus et certains pays sont importateurs à partir des pays formateurs.
Opticiens-lunetiers
Les opticiens-lunetiers sont régis par la directive générale européenne qui ne prévoit pas une reconnaissance automatique du diplôme. Dans certains pays comme la Grande Bretagne, leur profession peut évoluer vers celle doptométriste qui nest pas reconnue en France.
Médecins
Deux sources apportent un éclairage sur le nombre de médecins français formés en Europe. Il s'agit des médecins français titulaires d'un diplôme de base obtenu dans l'un des états membres de l'Union européenne. Il est impossible de dire s'il s'agit de nationaux français ayant émigré pour faire leur formation dans un pays communautaire ou d'européens diplômés dans leur pays ayant acquis la nationalité française.
La Belgique est le pays européen le plus attractif du fait de son mode de fonctionnement universitaire et de labsence de barrière linguistique. Malgré cela, le nombre de professionnels formés annuellement demeure modeste par rapport aux diplômés en France : lapport est du niveau dune faculté de médecine française de taille moyenne. En effet, sur les 111 dossiers il est impossible de savoir combien de nouvelles inscriptions par rapport aux réinscriptions après passerelle de changement de spécialité.
Tableau n°8 : nombre de médecins français formés en Europe
Cumulatif 2000 : source, conseil national de l'ordre des médecins | Conseil national de l'ordre des médecins, session d'avril 2001 | |
Belgique | 214 praticiens | 111 |
Allemagne | 58 praticiens | 24 |
Danemark | 1 praticien | 1 |
Espagne | 50 praticiens | 13 |
Finlande | 0 | 0 |
Grande Bretagne | 11 praticiens | 7 |
Grèce | 28 praticiens | 1 |
Italie | 87 praticiens | 95 |
Irlande | 5 praticiens | 1 |
Luxembourg | 0 | 0 |
Norvège | 0 | 1 |
Pays Bas | 3 praticiens | 1 |
Portugal | 13 praticiens | 3 |
Suède | 1 praticien | 1 |
Pharmaciens
Lors des rencontres tant avec les professionnels quavec les services du ministère de la santé, aucun flux significatif na été signalé.
Sages-femmes
Selon les professionnels contactés, la Belgique délivrerait une trentaine de diplômes par an.
Masseurs Kinésithérapeutes
Le flux essentiel concerne la Belgique. Entre 1991 et 1999 sur 1797 diplômes étrangers qui ont bénéficié dune autorisation dexercer en France, 1554 ont été accordés à des diplômés belges, et, sur ces 1554, 86 % étaient des français partis faire leurs études de kinésithérapie en Belgique à la suite de leur échec au concours en France.
La situation est en train dévoluer car, en 2001, une nouvelle réglementation interdit lexercice dans les autres pays européens aux diplômés non autorisés à exercer en Belgique. En 2001, sur 423 autorisations dexercer données à des titulaires de diplôme de lUE, 310 ont été données à des diplômés belges dont 232 étaient Français. Ces 232 nouveaux kinésithérapeutes à diplôme belge ne représentent quune faible part des soignants masseurs kinésithérapeutes en France mais 17 % de la promotion des diplômés français en 2001.
Orthoptistes
Il n'existe pas de concours dadmission en Belgique pour les études dorthoptiste, ce qui attire une dizaine détudiants français par an.
Médecins
Tableau n°9 : Nombre de médecins européens installés en France en 2000
Généralistes (INSEE) | Spécialistes (INSEE) | Conseil de lOrdre | |
Autriche | 6 | 12 | 18 |
Belgique | 199 | 345 | 825 |
Allemagne | 184 | 204 | 441 |
Danemark | 3 | 4 | 9 |
Espagne | 80 | 85 | 214 |
France | 94420 | 97535 | |
Finlande | 7 | 5 | 5 |
Grande Bretagne | 32 | 17 | 73 |
Grèce | 24 | 42 | 67 |
Italie | 100 | 167 | 387 |
Irlande | 3 | 10 | 13 |
Islande | Inconnu | inconnu | |
Luxembourg | Inconnu | Inconnu | |
Norvège | Inconnu | inconnu | |
Pays Bas | 26 | 15 | 61 |
Portugal | 24 | 13 | 10 |
Suède | 2 | 7 | 11 |
La répartition des médecins diplômés en Europe sur le territoire reste très inégale : ils sont très concentrés dans les départements frontaliers avec l'Allemagne, la Belgique et, dans une moindre mesure l'Italie. Pour les autres localisations, l'héliotropisme joue également un rôle, mais la question de la langue et des habitudes culturelles demeure de manière évidente le premier guide de l'immigration des médecins diplômés en Europe.
Si les professionnels rencontrés pressentent que l'extension de l'Europe aux pays de l'Est pourrait modifier, de manière importante, ces données, l'enquête réalisée par la DGS, déjà citée, ne semble pas confirmer cette impression des professionnels.
Pharmaciens
Il n'existe aucun pays de l'UE duquel provienne un flux significatif de pharmaciens susceptible de représenter plus de 1 pour mille professionnels en exercice.
Une inquiétude se fait jour à légard de possibles flux migratoires en provenance des pays de l'Est du fait de l'extension de l'Union européenne. De même, un projet de directive serait à létude et pourrait permettre une libre circulation pour des séjours inférieurs à 6 mois, ce qui modifierait profondément le marché du remplacement et de l'assistanat sans garantie universitaire. Sagissant des pharmaciens exerçant dans les laboratoires danalyses médicales, les flux en provenance dautres pays dEurope sont vraisemblablement nuls.
Chirurgiens dentistes
Au total, 331 praticiens européens (UE) formés en dehors de la France exercent sur le territoire. Lattractivité est faible car en sus des questions de langue deux problèmes sont spécifiques de la profession : différence dans le déroulement des études et non similitude des spécialités et, surtout, non attractivité des conditions dexercice et de rémunération par rapport aux autres pays européens. Seuls les professionnels Belges représentent un taux significatif avec 2 pour mille professionnels en exercice.
Les dentistes exerçant en France diplômés dans l'Union Européenne sont au nombre de 310.
Sages-femmes
Il n'existe aucun pays de l'UE duquel provienne un flux significatif de sages-femmes susceptible de représenter plus de 1 pour mille professionnels en exercice. Dans ce métier les habitudes culturelles et les différences de responsabilités sont certainement un frein majeur. Il semble exister en revanche, selon la profession, un flux d'émigration significatif.
Infirmières
Il y a reconnaissance automatique du diplôme sil est conforme aux directives européennes du 27 juin 1977. Suivant les vagues dadhésion des pays à lUE, les diplômes délivrés seront ou non conformes. Lexpérience professionnelle est prise en compte dans tous les cas. Pour les infirmiers spécialisés et pour les cas non conformes, une commission régionale de professionnels examine les programmes de formation suivie par les candidats, en regard des cursus français. Cette commission a un pouvoir de reconnaissance du diplôme en soins généraux et du diplôme spécialité.
Seules les professionnelles belges représentent une population quantitativement significative avec 2 pour mille des infirmières en exercice.
Masseurs-kinésithérapeutes
Quel que soit le pays dorigine, le diplôme doit être validé par une commission nationale de professionnels qui peut exiger une mise à niveau le cas échéant. Seuls les professionnels belges représentent une population quantitativement très significative avec 1 % des infirmières en exercice.
Manipulateurs en électroradiologie médicale
Pour tous les pays Union, le diplôme est examiné par une commission nationale de professionnels. Il n'existe aucun pays de l'UE qui soit à l'origine d'un flux migratoire représentant plus de 1 pour mille des professionnels en exercice.
Une dizaine de dossiers de demande dintégration de professionnels européens sont étudiés chaque année par la commission de qualification. Cela compense à peine les émigrations de professionnels français vers Monaco ou le Luxembourg.
Orthophonistes
Comme pour les manipulateurs d'électroradiologie, les dossiers de demande dintégration de professionnels européens sont étudiés chaque année par la commission de qualification. Seuls les professionnels belges représentent une population quantitativement très significative avec 0,8 % des orthophonistes en exercice (Portugal : < 0,1 %, Suède : < 0,1 %).
Orthoptistes
Comme pour les manipulateurs d'électroradiologie, les dossiers de demande dintégration de professionnels européens sont étudiés chaque année par la commission de qualification. Il n'existe aucun pays de l'UE qui soit à l'origine d'un flux migratoire représentant plus de 1 pour mille des professionnels en exercice.
Opticien lunetiers
Comme pour les manipulateurs d'électroradiologie, les dossiers de demande dintégration de professionnels européens sont étudiés chaque année par la commission de qualification. Il n'existe aucun pays de l'UE qui soit à l'origine d'un flux migratoire représentant plus de 1 pour mille des professionnels en exercice sauf la Belgique avec 2 pour mille, l'Allemagne et l'Espagne avec 1 pour mille.
Médecins
Il s'agit de la question des praticiens à diplôme hors Union Européenne (PADHUE). Ces médecins ont pu suivre deux filières d'intégration :
Il est difficile dobtenir un chiffre exact car certains praticiens relèvent de plusieurs procédures. En cumulatif, les autorisations d'exercer concernent 3985 praticiens par la voie du CSCT, 2315 avant la loi CMU et 2737 après la loi CMU auxquels il faut ajouter les 27 praticiens de nationalité UE disposant dun diplôme non européen, reconnu dans un état européen et faisant état dun exercice professionnel européen.
Ce total de 9064 reconnaissances d'exercice est sur-évalué du fait de l'intrication des voies et des renouvellements d'autorisation d'exercice. Le nombre de 7000 à 8000 praticiens est certainement plus réaliste.
Il reste, après l'application de ces différentes procédures, 2000 à 3000 praticiens sur des statuts précaires dans les hôpitaux, certains y exerçant des responsabilités depuis plus de 10 ans sans reconnaissance.
Actuellement, un certain nombre de médecins à diplôme non européen exercent comme infirmiers dans les établissements de santé publics et privés. Lautorisation est délivrée par la DDASS pour 3 ans. Il semble ne pas exister de glissement de tâche dans le public mais les informations sur la situation du secteur privé restent indigentes à cet égard, notamment dans le cas de l'accueil des urgences. Ce statut dattente peut leur permettre de passer un diplôme dinfirmier car ils peuvent obtenir une dispense complète détudes.
Même s'ils représentent moins de 3% des médecins exerçant en France, ces praticiens titulaires dun diplôme non européen gonflent, artificiellement, l'effectif des médecins généralistes. Ils assurent la survie de nombre de services hospitaliers. Une part non négligeable dentre eux travaille sous statuts précaires.
Pharmaciens
Il existe un nombre limité de pharmaciens à diplôme non européen exerçant en officine. Une sélection par équivalences est assurée par le Conseil supérieur de la pharmacie. En revanche, il y aurait plus de 6 000 pharmaciens dans lindustrie pharmaceutique, dont peu sont dénombrés par leur inscription à lOrdre. Un certain nombre de pharmaciens PADHUE (estimé à 200 par le syndicat national des PAC) sont en attente dautorisation après avoir passé le PAC en pharmacie. La procédure dautorisation fait lobjet dun quota qui est fixé par le conseil supérieur de la pharmacie. Une cinquantaine de ces praticiens exerceraient en pharmacie hospitalière, une dizaine en pharmacologie et toxicologie et un nombre inconnu des fonctions en officine sans statut officiellement reconnu.
Un certain nombre de PADHUE formés par le DIS sont restés en France. Ils doivent, pour obtenir le plein exercice de la biologie, passer devant une commission de qualification qui délivre un nombre réduit déquivalences. Il y aurait entre 200 et 300 biologistes exerçant, essentiellement des remplacements en laboratoires libéraux, dans lillégalité.
Chirurgiens-dentistes
Les autorisations dexercice sont délivrées par une commission nationale dautorisation après validation dun examen de contrôle des connaissances. Elle ne délivre, annuellement, quun nombre très restreint dautorisations. Néanmoins, quantitativement, le nombre de chirurgiens-dentistes PADHUE en France, est très limité. Entre 1974 et 2000, 2719 dossiers ont été examinés par la Commission. 591 autorisations ont été délivrées en 27 ans, soit une moyenne de 22 part an, et 22% des demandes. Un concours de PAC dentiste devrait être organisé en 2003.
Sages-Femmes
Il arrive, annuellement, une cinquantaine de sages-femmes titulaires dun diplôme hors Union européenne par an, en France. Elles doivent satisfaire aux exigences dun examen de contrôle des connaissances et passer devant une commission nationale dautorisation ou valider une partie des études. Une dizaine sont autorisées chaque année, ce qui demeure un flux insignifiant. Néanmoins, certains établissements, essentiellement libéraux, emploieraient des sages-femmes non diplômées sur des emplois.
De 1996 à 2000, 385 dossiers ont été instruits. Il y a eu 160 candidats à l'examen qui a été validé par 32 d'entre eux et 57 autorisations d'exercice ont été délivrées par la commission après examen du dossier.
Masseurs kinésithérapeutes
Les diplômes non européens ninfluent pas la démographie des kinésithérapeutes en France : au mieux, ces professionnels nont pas déquivalence mais une simple dispense de scolarité pour pouvoir intégrer un institut de formation en 2° année. Il sagit, de plus, fréquemment détudiants issus de pays méditerranéens qui rentrent dans leur pays à fort potentiel de développement à la fin de leurs études, gênés de plus par les barrières linguistiques et coutumières. Selon le ministère de la santé, le flux de demandes, en particulier dorigine algérienne, est important et une part importante de ces professionnels reste sur des statuts inférieurs.
Infirmières
Tout ressortissant extra-communautaire ou titulaire dun diplôme extra-communauté est tenu de passer un concours dentrée dune école dinfirmière. Il s'agit d'une liste ajoutée au quota normal. Le conseil technique de chaque école examine le cursus et décide de lexemption de 1 ou 2 années et dans tous les cas la personne devra refaire la 3° année.
Manipulateurs délectroradiologie
Une quarantaine de dossiers de demande dintégration sont étudiés annuellement, essentiellement en provenance détudiants originaires des pays du Maghreb. Cela représente bien moins que 0,2% des professionnels en exercice. La commission peut accorder une dispense totale ou partielle de scolarité. Dans ces derniers cas les étudiants doivent passer le DE et sont comptabilisés dans les diplômés français.
Orthophonistes, Orthoptistes, Opticiens lunetiers
Les mêmes commissions que pour les professionnels ressortissants dEtats membres de lUE se prononcent sur la validité du diplôme. Les flux restent insignifiants.
Lapproche démographique de la carte sanitaire doit être élargie. Il existe en effet une attractivité pour les professionnels de santé français vers des pays communautaires ou extra-communautaires offrant des conditions d'exercice plus rémunératrices ou plus satisfaisantes.
Médecins
Une émigration signalée en direction du Canada pour quelques professionnels par an par les pédiatres rencontrés et une seconde en direction de la Grande Bretagne pour des généralistes ou des spécialistes : avec en particulier la mise en place des SOS médecins par des praticiens français.
L'ensemble de ces flux est difficile à chiffrer mais pourrait compenser en partie l'immigration. Le bureau M1 de la DHOS délivre annuellement une centaine d'attestations de conformité à la directive européenne n°96/16 CEE du Conseil du 5 avril 1993 visant à faciliter la libre circulation des médecins à l'intérieur de l'Union européenne.
Il est possible que ce phénomène s'accentue dans les années à venir car l'enseignement de la langue anglaise s'est imposé dans les universités françaises, ce qui facilitera grandement la mobilité des professionnels alors que la majorité des praticiens européens a beaucoup de difficultés à acquérir une pratique correcte du français.
Chirurgiens dentistes
La DHOS délivre annuellement une quarantaine d'attestations de conformité à la directive européenne n°96/16 CEE du Conseil du 5 avril 1993. Ces attestations permettent l'installation des professionnels hors de France, ce qui compense largement, pour cette profession, les flux d'entrée.
Sages-femmes
Une émigration modeste est signalée en direction du Canada qui a autorisé cet exercice depuis quelques années, mais également en direction de la Suisse du fait de conditions salariales attractives. La Suisse attire dailleurs les professionnels de santé français depuis de très nombreuses années mais ce phénomène concerne essentiellement des résidents frontaliers et demeure quantitativement limité. La DHOS délivre annuellement une dizaine d'attestations de conformité à la directive européenne n°96/16 CEE du Conseil du 5 avril 1993.
Manipulateurs d'électroradiologie médicale
Une mobilité des professionnels formés en France est signalée vers Monaco et le Luxembourg, pour un flux compensant celui des arrivées.
Il existe un flux de patients vers la France, en provenance de pays européens comme la Grande-Bretagne (part non négligeable de lactivité du CHU de Lille) ou lItalie mais aussi de pays du Maghreb
Il existe également un flux de patients français vers les autres pays de lUnion Européenne, essentiellement dans 4 cadres :
Globalement, il semble bien, ainsi, que les flux de patients intra européens soient bien supérieurs à ceux des professionnels de santé.
Au total, il paraît exister globalement un équilibre entre les flux d'entrée et les flux de sortie des professionnels de santé dans le pays. Seuls deux points semblent devoir mériter une attention particulière :
L'incertitude concernant la proche extension de l'Union européenne ne paraît pas, en létat des connaissances, influer réellement les données de la démographie si la réglementation reste strictement appliquée.
Deux grandes catégories d'organisation comportent des modalités explicites de coopération entre médecins des deux secteurs :
1. La co-utilisation d'installations, avec ou sans mise en commun de personnel salarié, est la plus ancienne.
Larticle L 6112-4 du Code de la santé publique prévoit que les médecins et les autres professionnels de santé non hospitaliers peuvent être associés au fonctionnement des établissements assurant le service public hospitalier, en ayant recours à leur aide technique ou à leur plateau technique pour en optimiser lutilisation. Dans ce cas, un contrat doit être conclu.
Toutefois, si la plateau technique utilisé dépend dun centre hospitalier, et quil est destiné " à laccomplissement dactes qui requièrent lhospitalisation des patients, son accès aux médecins et sages-femmes non hospitaliers " est soumis à certaines conditions énumérées par larticle L 6146-10. Les établissements autorisés à faire fonctionner une structure médicale dans laquelle les personnes admises peuvent faire appel aux praticiens de leur choix, ne peuvent réserver à cette activité plus du tiers de la capacité daccueil en lits de la discipline ou de la spécialité concernée.
Les structures relevant de lart. 6146-10 CSP (autrefois " cliniques ouvertes ") ouvrent une partie de lhospitalisation publique aux professionnels libéraux. Dans ces structures, des médecins de toute discipline disposent dun quota de lits hospitaliers devenus " privés " et y exercent leur profession selon les modalités dexercice libéral : paiement à lacte notamment (avec ou sans dépassements dhonoraires). Ils peuvent utiliser les équipements hospitaliers pour leurs malades : blocs opératoires, imagerie, etc. Ils reversent une partie de leurs honoraires à lhôpital.
Les lits privés ne sont pas individualisés, un malade peut ainsi passer dun secteur à lautre sans changer de lit. Lactivité libérale des praticiens hospitaliers temps plein, relevant dun choix personnel et rendant plus attractif lexercice, sen rapproche.
Les diverses formes de coopération inter-hospitalière entre établissements publics et privés à but lucratif ont fait lobjet de nombreux textes réglementaires. Leur mise en uvre est souvent très lente et difficile et peut rester purement virtuelle.
En particulier, les quelques fusions détablissements entiers effectivement réalisées ou entamées sont décrites comme restant fortement conflictuelles entre praticiens et gestionnaires des deux secteurs, même pour les praticiens exerçant à la fois dans les deux secteurs (praticiens à temps partiel).
Plusieurs formes juridiques permettent la co-utilisation déquipements lourds par les deux secteurs, dautant plus aisées à mettre en uvre quil sagit essentiellement de malades externes, ne touchant pas au partage des lits.
Le plus souvent, lappareil est implanté dans les locaux de létablissement public. La propriété peut être commune aux deux secteurs. Des plages horaires sont attribuées à chaque co-exploitant.
Ces organisations permettent une utilisation plus intense de matériels rares et laccès du secteur privé à des équipements plus fréquemment autorisés en secteur public.
Dautres formes de coopération/complémentarité ou de partage des rôles sont observées, liées pour lessentiel à lopposition des statuts et financements des deux secteurs :
2. Les réseaux en développement rapide
Introduits par les ordonnances de 1996, modifiés par plusieurs textes ultérieurs, et devenus réseaux de santé, (L. 6321-1 du CSP) les réseaux constituent des modes de coopération connaissant un succès certain entre professionnels de santé libéraux, médecins du travail, établissements de santé, centres de santé, institutions sociales ou médico-sociales, et usagers. Ces adaptations législatives et réglementaires sexpliquent notamment par la grande diversité des organisations existantes ou projetées, ainsi que des modalités de financement et de suivi nécessaires.
Dobjectifs, de taille et de complexité variables, ces réseaux visent à organiser et coordonner au mieux la prise charge dune population définie par une pathologie (diabète, asthme), et/ou des critères géographiques (bassin de santé), dâge (gériatrie), de besoins de soins (soins palliatifs).
En létat des données rassemblées, il nest pas permis de recenser précisément les réseaux existants (mise en uvre effective, durée de vie, objectifs poursuivis, public desservi, professionnels concernés )
Cette prise en charge nécessite lintervention coordonnée et rationalisée de professionnels de santé sous diverses formes de dispensation des soins : ambulatoires, hospitaliers. Cest pourquoi la plupart des réseaux comporte la participation de professionnels des secteurs public et privé, du milieu hospitalier et de lexercice de ville.
En termes exclusivement démographiques, ces coopérations nont pas dimpact direct. Leur instauration cherche davantage à compenser quà supprimer les segmentations multiples de notre système de soins. Pourtant les redondances quelles entraînent sont non seulement coûteuses, mais chronophages.
Ainsi, les rares coopérations intra-hospitalières, comme les co-utilisations déquipements lourds, demeurent conflictuelles et ne peuvent être créditées économie de temps médical.
Lessor des réseaux constitue toutefois une amélioration indirecte de la situation démographique des professionnels. Les réseaux ont en effet contribué à clarifier les frontières entre différentes professions de santé qui ont par ces dispositifs été amenées à redéfinir concrètement les contours de leurs métiers à loccasion de leur coopération régulière.
Les incitations existantes entraînent dans les établissements de chaque secteur une conduite économiquement rationnelle d'externalisation de leurs dépenses évitables. Quant aux médecins, les différences de revenus selon les disciplines peuvent être identifiées comme une des causes de leur inégale répartition entre les deux secteurs.
Il est certain que ces comportements, parfaitement compréhensibles, restent contre-productifs en matière d'utilisation des ressources démographiques.
Les déterminants principaux des tentatives de coopération entre établissements publics et privés concernent l'aménagement du territoire : maintien d'une offre hospitalière locale, et/ou d'un outil de travail pour les professionnels (Châteaubriant, Pithiviers). Elles sont le plus souvent suscitées, voire imposées par ladministration et non souhaitées par les médecins chargés de leur mise en uvre
L'objectif poursuivi n'est pas proprement démographique, mais selon la plupart des personnalités entendues par la mission, la mise à disposition d'un plateau technique hospitalier peut constituer un argument intéressant pour attirer des installations libérales ou des participations libérales. Cest explicitement cet argument qui a servi de leviers dans certains cas de coopération.
Le statut des vacataires exerçant à lhôpital constitue indéniablement un frein à laccroissement de la participation des praticiens libéraux au service hospitalier. Les professionnels indiquent sur ce point que lattractivité du statut de vacataire reste bien trop faible pour permettre une collaboration durable.
Les pratiques existantes en terme de vacations hospitalières témoignent de linadaptation du dispositif alors que le monde libéral continue de vouloir dans sa grande majorité garder des liens étroits avec lhôpital qui a lui-même besoin, au moment de la mise en uvre de la RTT, de temps médical supplémentaire.
De lavis de bon nombre des personnes rencontrées par la mission, les différences persistantes en termes dapproche de lexercice entre le secteur privé et le secteur public continuent en outre de faire obstacle à une meilleure collaboration des acteurs.
La coopération entre les deux secteurs est indispensable dabord pour des raisons doptimisation de loffre qui, précisément en raison des projections réalisées, doit comporter une dimension démographique, notamment médicale.
En toute logique, une offre adaptée aux besoins en volume (capacité de production) et en nature (degré de granularité) entraîne des économies déchelle et/ou de gamme, en regroupant des équipes, en réduisant les segmentations, en augmentant lutilisation déquipements et lactivité de services moins redondants.
Les principaux obstacles sont de nature administrative et financière : il convient donc de les réduire. Sans rapprochement de la situation des médecins des deux secteurs, aucune véritable coopération ne semble viable.
Les conditions générales de formation des médecinsPour accéder aux études médicales, les candidats doivent être titulaires dun baccalauréat, ou dun diplôme daccès aux études universitaires, ou dun titre en dispense du baccalauréat. En théorie, la formation est ouverte à tous les bacheliers. Cependant on remarque que 95% des étudiants qui réussissent le concours en fin de première année sont titulaires dun baccalauréat scientifique.
Les études médicales sont dispensées dans les Unités de Formation et de Recherche (Facultés de Médecine). Elles se décomposent en trois cycles : le premier dune durée de 2 ans, le deuxième dune durée de 4 ans et le troisième dont la durée varie entre 3 ans (pour les généralistes) et 4 ou 5 ans (pour les spécialistes), soit entre 9 et 11 ans au total.
Le premier cycle
La première année: elle est désormais commune aux études médicales, odontologiques et de sage-femme. Elle peut également lêtre avec certaines formations paramédicales, notamment Kinésithérapie. Les études comportent des enseignements théoriques, organisés en six modules de 60 à 90 heures (qui comprennent notamment des modules de physique, de biophysique, de chimie et biochimie, de biologie moléculaire et cellulaire, danatomie, et un module de sciences humaines et sociales). Des travaux dirigés et pratiques pour lesquels lassiduité des étudiants est obligatoire, représentent au moins 30% des enseignements.
Le concours : Au terme de la première année, des épreuves de classement sont organisées en vue dadmettre en deuxième année un nombre limité détudiants, déterminé réglementairement chaque année par le Numerus Clausus. En 2000, sur les 26 328 étudiants qui ont passé le concours de PCEM 1, 3 931 ont été admis en deuxième année de médecine et 800 en deuxième année dodontologie. Ce concours est organisé localement par les Facultés de Médecine avec des modalités propres à chacune delles.
Les épreuves du concours sont des questionnaires à choix multiple (QCM) ou des question rédactionnelles, notamment pour le module de sciences humaines et sociales. Les épreuves de sciences humaines et sociales doivent obligatoirement compter pour 20% des coefficients aux épreuves dadmission en deuxième année. Les inscriptions en première année des études médicales sont limitées à deux.
La deuxième année du premier cycle est à associer à la première année du deuxième cycle. Elle comprend des enseignements théoriques, mais aussi 300 heures de travaux pratiques et de 400 heures de stage à lhôpital. Les enseignements portent sur les mêmes disciplines et abordent notamment la sémiologie clinique, la biologie, et les techniques dimagerie (minimum 120 heures), mais aussi des enseignements non médicaux complémentaires tels que les langues étrangères (120 heures), linformatique.
Le deuxième cycle
Le deuxième cycle, à lexception de la première année qui est la continuation directe de la deuxième année de premier cycle, est consacré à lenseignement de la pathologie pendant 3 ans (DCEM 2, 3, 4). Ces 3 années sont consacrées à lenseignement des processus pathologiques, de leur thérapeutique et de leur prévention, ainsi quà lenseignement des systèmes de santé, de lévaluation des pratique de soins, de la déontologie et de la responsabilité médicale.
Les enseignement théoriques sont, depuis la réforme de la deuxième partie du deuxième cycle des études médicales, organisées en 11 modules obligatoires et 3 modules optionnels et comprennent au total 347 items. La validation des enseignements théoriques comporte un examen écrit et une épreuve orale.
La formation clinique comporte une participation à lactivité hospitalière, dune durée totale de 35 mois et de 36 gardes sur les trois dernières années du second cycle.
Au cours de ces stages, les étudiants doivent préparer au moins trois exposés en rapport avec les pathologies rencontrées dans les services dans lesquels ils ont été affectés. Les notes de stages tiennent compte de lassiduité, du degré dacquisition dun certain nombre de gestes techniques et des points obtenus lors dune épreuve de mise en situation clinique.
Le troisième cycle
Au terme du deuxième cycle, deux solutions soffrent actuellement aux étudiants, selon quils souhaitent exercer la médecine générale ou une spécialité quelle soit médicale ou chirurgicale.
Le résidanat constitue le troisième cycle menant à lexercice de la médecine générale, dont la durée est de trois ans.
Lenseignement théorique porte notamment sur la médecine générale et son champ dapplication, les gestes et les techniques, les stratégies diagnostiques et thérapeutiques, et les conditions de lexercice professionnel.
La formation pratique comprend :
Linternat constitue le troisième cycle menant à lexercice dune spécialité. Contrairement au troisième cycle de médecine générale, laccès au troisième cycle de spécialité est subordonné à la réussite du concours de linternat. Les filières accessibles par le concours de linternat sont :
Le concours est organisé chaque année pour chacune des deux zones géographiques (nord et sud). Il est ouvert pour un nombre donné de postes par spécialité et par région, par arrêté des ministres de lenseignement et de la santé.
Il comprend trois épreuves écrites et anonymes :
Chaque étudiant a la possibilité de se présenter à deux reprises à ce concours, à la fin de la dernière année de deuxième cycle et lannée suivante. Les candidats reçus deviennent des internes. Après la publication des résultats, chaque étudiant reçoit individuellement son classement pour chacune des deux zones géographiques pour lesquelles il a concouru. Le classement au concours est déterminant pour le choix aussi bien de la discipline que de la région détudes. Les internes sont par la suite rattachés à un centre hospitalier régional.
La formation dure de 4 à 5 ans selon les spécialités. A lissue de cette formation, un diplôme détudes spécialisées (DES) est délivré aux internes qui ont :
La thèse
Le diplôme détat de docteur en médecine est délivré aux candidats ayant soutenu avec succès une thèse devant un jury présidé par un professeur de médecine. Ce diplôme nouvre droit à un exercice libéral quaprès obtention de la qualification dans le secteur dactivité envisagé (médecine générale ou spécialité).
Les Diplômes dEtudes Spécialisées Complémentaires (DESC)
Les DESC sont classés en :
La durée de préparation est de 4 semestres. 2 semestres sont effectués au cours de lInternat, les 2 autres comportent des fonctions hospitalo-universitaires ou hospitalières dans des services agréés. Ce DESC est délivré aux anciens Internes ayant accompli la durée totale des fonctions requises, et validé lensemble de la formation théorique et pratique du DESC.
La durée de préparation est de 6 semestres. 4 semestres sont effectués au cours de lInternat, les 2 autres comportent des fonctions hospitalo-universitaires ou hospitalières dans des services agréés. Ce DESC est délivré aux anciens Internes titulaires du Diplôme dEtat de Docteur en Médecine et du DES de chirurgie générale sils ont accompli la durée totale des fonctions requises et validé lensemble de la formation théorique et pratique du DESC. Les fonctions retenues pour la validation de la dernière année sont de nature hospitalo-universitaire ou hospitalière.
Laccès à la recherche médicale est favorisé au cours du troisième cycle. Il est subordonné à lobtention dun Diplôme détudes approfondies (DEA). Ce DEA est accessible aux internes ayant obtenue une maîtrise, par exemple en sciences biologiques et médicales. Il est possible de préparer un DEA dans le cadre de lannée-recherche, accessible à 10 des internes de chaque promotion. Pour les autres, il faut demander une mise en disponibilité.
La réforme du concours de linternat
A partir de 2004-2005, tous les étudiants ayant validé le second cycle passeront le concours de linternat, y compris ceux qui souhaiteront se diriger vers la médecine générale, qui sera considérée comme une spécialité à part entière avec un DES et une maquette de stage qui lui seront propres. Le choix de la spécialité et de la région de formation se fera selon le classement obtenu à ce concours national classant.
A total, la mission constate que le cursus des études du 3ème cycle de spécialité noffre aucun tronc commun de formation comme cela est pourtant le cas dans certains pays européens.
Lexercice dune discipline est par ailleurs exclusif et aucune passerelle naturelle nest organisée et donc possible entre les spécialités.
La nécessité de disposer de données fiables sur la démographie des professions de santé a été souvent rappelée ces dernières années. Le travail dharmonisation des différentes sources dinformation a essentiellement porté sur les médecins, dans la perspective notamment de la délivrance de la carte professionnelle de santé. Pour autant, ces sources restent multiples et les procédures de recensement très diversifiées.
Létude nationale de la démographie médicale et paramédicale ne permet pas dapprocher réellement loffre de soins. Lanalyse menée au niveau régional, et plus encore à léchelon départemental, est davantage pertinente. Les chiffres mis à disposition de la mission montrent quil existe une grande disparité régionale des densités des différentes professions de santé et notamment des médecins. Cette disparité est largement accentuée à léchelle départementale.
Pour autant, les données quantitatives existantes constituent des informations encore insuffisantes. Elles doivent en effet être confrontées à des données qualitatives portant sur lorganisation locale des soins, les contextes socio-économiques, les données épidémiologiques, les caractéristiques géographiques et les conditions de transport existant dans la région, dans le département et dans le bassin de vie.
Ces données quantitatives ne renseignent pas non plus sur les pratiques des différents professionnels. Lexemple le plus significatif est celui des omnipraticiens, population dont il est relativement délicat de cerner les contours précis. Leffectif de ceux qui exercent réellement le métier de médecin généraliste demeure en effet difficile à établir. Enfin, les changements dorientation des spécialistes, les modifications de durée réservée à lactivité professionnelle au cours dune carrière restent des paramètres pratiquement inaccessibles.
Ainsi est-il souhaitable quau-delà des données quantitatives fiables qui résulteraient dune procédure de recueil simplifiée, il soit possible daccéder à des données qualitatives concernant loffre de soins à un niveau danalyse régional et départemental.
Il apparaît nécessaire de mettre en place un dispositif danalyse fine de la démographie des professions de santé afin de disposer dun outil efficace et opérationnel dobservation, dévaluation et de proposition en lien direct avec la réalité du terrain et la vie régionale.
La mission formule 4 propositions en la matière :
La mission souligne lurgence des mesures à prendre en termes de mise en cohérence des sources de données démographiques. Un dispositif de guichet unique permettant linscription et la mise à jour annuelle des données concernant les professionnels reste un objectif prioritaire.
A cet égard, les travaux de la mission MARINE (Modernisation de lAdministration des Répertoires dIdentification Nationale et Etudes) lancée au printemps 2002 devrait permettre de faire évoluer les outils vers des répertoires partagés plus simples et plus fiables. La mission considère que lélaboration dun cahier des charges permettant la mise en place dune base dinformation commune est impérative. De ce point de vue, le calendrier de la mission MARINE pourrait être redéfini.
Lharmonisation des données démographiques doit rester un des objectifs principaux du travail statistique. Entreprise avec efficacité pour les professions médicales, elle doit être étendue à lensemble des professionnels de santé dans la droite ligne des travaux conduits notamment par les directions concernées du ministère de la santé et le Conseil national de lOrdre des médecins.
Il importe toutefois de ne pas restreindre lobservation aux seuls effectifs et densités des professionnels de santé mais datteindre un niveau dinformation qualitative minimal permettant dinterpréter les données démographiques en terme doffre de soins.
Pour cela, lobservation devra contribuer à améliorer la connaissance :
Lobservation démographique devra être réalisée au plus près des réalités locales. La mission considère que léchelon régional pourrait être le niveau pertinent danalyse susceptible daffiner lobservation sur des zones départementales ou de tailles inférieures selon les thématiques retenues.
a) Créer un réseau dobservatoires régionaux
Le dispositif dobservation mérite dêtre construit autour dun véritable projet dobservation démographique régionale. Il sera dautant plus efficace dans sa mise en uvre quil ne surchargera pas une carte administrative déjà complexe. Pour cela des " programmes régionaux pluriannuels dobservation de la démographie des professionnels de santé " pourraient être mis en place.
Leur élaboration et leur pilotage pourraient être assurés localement par un observatoire régional de la démographie des professions de santé. Organe opérationnel de petite taille, lobservatoire ferait office dinterface entre une structure nationale de coordination et les nombreux acteurs locaux concernés.
La mission suggère que dans un premier temps les observatoires régionaux de santé (ORS) constituent les structures supports des observatoires de la démographie dans un cadre conventionnel pluriannuel entre lEtat (DRASS), principal financeur des ORS, et les autres partenaires institutionnels (URML, ARH, collectivités locales, caisses). Toutefois, afin dassurer une veille démographique cohérente et systématique sur le territoire, il conviendrait sans doute de saisir cette occasion pour préciser les missions des ORS et consolider leurs fondements juridiques.
A terme, cette mission dobservation pourrait être dévolue aux futures agences régionales de la santé (ARS).
La fiabilité des travaux dobservation est conditionnée par la nécessité de mettre en place un mécanisme de consultation large et régulière des acteurs régionaux et départementaux (professionnels de santé, usagers, administrations, statisticiens...) afin de déterminer les orientations régionales prioritaires en matière de veille démographique et de consolider la valeur des données fournies pas les multiples intervenants concernés.
Les programmes dobservation régionale devront en effet sappuyer sur lensemble des informations transmises par les partenaires actifs dans le domaine de la santé et des statistiques : les URCAM, les URML, les professions de santé, les établissements sanitaires et sociaux, les usagers et les associations qui les représentent, les services de lEtat, lINSEE, les collectivités locales, les agences régionales de lhospitalisation, les organismes de sécurité sociale.
b) Mettre en place un Observatoire national de la démographie des professions de santé faisant office de tête de réseau
Réalisée au niveau régional, lobservation devra toutefois être organisée au niveau national pour être harmonisée dans sa méthodologie sur lensemble du territoire sous peine de perdre toute validité scientifique et de nêtre pas propice à une prise de décision fondée.
Le décret du 4 mars 2002 portant création de lObservatoire de la démographie des professions de santé et de lévolution de leurs métiers prévoit la création dune structure nationale chargée de rassembler et dexpertiser les connaissances en la matière et den tirer les enseignements.
Si les constats effectués par la mission confirment lintérêt dune telle initiative, la mission considère toutefois que ses modalités de mise en uvre et notamment la lourdeur du dispositif prévu sont en contradiction avec un objectif de mise en place dune structure opérationnelle réactive.
La mission propose par conséquent dabroger les dispositions prévues par le décret du 4 mars pour créer un observatoire national de la démographie des professions de santé assumant une fonction de tête de réseau nationale chargée :
Lobservatoire national devra rester une structure opérationnelle et technique de taille limitée qui devrait être installée auprès du ministre de la santé et fonctionner avec une équipe technique autour dun directeur.
Les produits issus de lobservation nont de sens que sils répondent à des besoins identifiés par les décideurs publics et privés et par les professionnels eux-mêmes. Pour que chacun des acteurs concernés trouve un intérêt objectif à participer aux travaux dobservation, il convient dorienter la production vers des instruments utiles aux destinataires potentiels.
Un objectif de bonne articulation entre lobservation et laction en vue notamment daméliorer la réactivité et ladaptabilité du système de soins doit guider la présentation des études démographiques.
A cet effet, des tableaux de bord avec des indicateurs dalerte démographique pourraient être mis en place pour signaler, à un niveau géographique adapté et en temps voulu, les pénuries, les " sur densités " à venir . Lélaboration des dispositions réglementaires nouvelles pourra faire lobjet dune étude dimpact en termes de démographie afin dévaluer lapplicabilité de nouvelles normes au regard des effectifs existants. Les difficultés de mise en uvre des décrets doctobre 1998 concernant la périnatalité justifient la mise en place de ces procédures.
La veille démographique doit permettre également doffrir aux professionnels qui souhaitent sinstaller des indications claires sur la situation démographique de la profession en région. Une étude des Cahiers de la sociologie et de la démographie médicale réalisée en 1999 souligne que lanalyse géographique de la concurrence figure parmi les facteurs déterminants du choix du lieu dinstallation pour les médecins libéraux.
Les études démographiques régionales pourraient faire lobjet dune conférence annuelle à lensemble des intervenants locaux concernés.
A travers les travaux statistiques entrepris essentiellement pour les professions médicales et les analyses plus ponctuelles concernant dautres professions, lévolution projetée des effectifs fait émerger plusieurs cas de figures : hausse de densité à venir pour plusieurs professions, stagnation ou légère décrue pour dautres, baisse importante pour les médecins.
Les cas de diminution prévue des densités conduisent à envisager une baisse du volume de prise en charge des soins, qui devrait encore être majorée par la réduction du temps de travail souhaité ou non souhaité, la féminisation accrue de certaines professions jusque-là, à prédominance masculine, laugmentation et le vieillissement de la population.
Ces constatations ont amené certains professionnels à demander laugmentation immédiate des numerus clausus en sachant que son influence produira un impact démographique sur la profession à une échéance différée en fonction de la durée des études.
Pour autant, le relèvement des flux dentrée ne saurait résoudre à lui seul la question démographique. La définition des numerus clausus pertinents doit en effet être impérativement établie sur la base dune réflexion qui prend en compte lorganisation du système de soins et le dispositif de formation des professionnels de santé.
Deux déterminants principaux doivent être analysés pour guider la réflexion liée aux évolutions possibles des numerus clausus :
Les modalités de relèvement des numerus clausus doivent respecter plusieurs conditions :
Au terme de ses travaux, la mission considère quil convient de distinguer plusieurs groupes de professions selon létat des connaissances démographiques et sanitaires les concernant.
Pour plusieurs dentre elles, laugmentation des effectifs apparaît impérative au regard des conditions dexercice actuelles et des prévisions. Dautres professions connaissent une situation qui nest pas alarmante en létat actuel des flux dentrée et des projections annoncées. Il conviendra toutefois dapprofondir lobservation démographique et lanalyse des besoins futurs concernant ces professions. Un flux dentrée suffisant aujourdhui peut devenir demain, au terme de réorganisations de compétences entre professionnels et dune évaluation de la demande de soins, insuffisant ou, à linverse, inflationniste par rapport aux objectifs de santé publique.
Les médecins :
Lévolution projetée de la densité des médecins telle quelle a été mise en perspective par la DREES, indique une baisse sensible de la densité nationale qui passera de 332 à 305 pour 100 000 habitants en 2012. Dans le même temps, on assistera à une nette féminisation, 45% de femmes médecins en 2020, un vieillissement de la profession avec un âge moyen qui atteindra 50 ans en 2011. Enfin, dès 2008, le rapport médecins généralistes - médecins spécialistes sinversera en faveur des généralistes. Quel que soit le numerus clausus des études médicales en 2004, la densité médicale chutera de manière sensible pour atteindre une valeur équivalente au niveau des années 90 alors que les besoins et les conditions dexercice étaient nettement différents.
La diminution inéluctable des effectifs médicaux au cours des prochaines années sera concomitante de laugmentation des besoins liés à laccroissement de la population et à son vieillissement. Elle est une raison majeure qui justifie et impose que soit planifiée une meilleure organisation de loffre de soins, que soient redéfinies les missions des différents acteurs de santé et que soient encouragées les collaborations entre les différents partenaires médicaux et paramédicaux des secteurs dactivité publique et privée.
Pour autant, lévaluation de limpact possible de ces mesures sur loffre de soins reste hautement incertaine. En tout état de cause, laccentuation des contraintes rencontrées par les praticiens dans lexercice de la médecine, la démédicalisation annoncée de certaines zones ne paraissent pas pouvoir être résolues par lunique voie de la réorganisation sans action significative sur les effectifs.
Il est également hasardeux de faire un pari sur lavenir en considérant en particulier quaucun besoin de santé publique némergera de manière significative dans les 20 ans à venir. Lexemple du SIDA est en ce sens tout à fait marquant. Il est de même difficile de prévoir les évolutions sociales qui se feront jour, lexemple de la Réduction du Temps de Travail à 35h étant lui aussi emblématique.
Il convient par ailleurs dêtre en mesure de répondre aux besoins qui devraient émerger dans les domaines encore relativement peu investis que sont la prévention ou plus largement la santé publique. De surcroît, il est impératif de répondre à lobjectif majeur que constitue le renforcement du nombre de médecins parmi les chercheurs des grands organismes nationaux et en particulier lINSERM. Lors du concours de recrutement aux postes de chargés de recherche de lannée 2001 à lINSERM, sur 582 candidats, seuls 18 médecins se sont présentés. A titre de comparaison, lInstitut recrutait environ 25% de chercheurs de formation médicale dans les années 80.
Aussi, afin de préserver lavenir, paraît-il raisonnable denvisager de ne pas accepter de descendre en dessous dune densité médicale trop faible pour notre pays et donc, de prévoir, pour une période donnée, de relever de manière sensible le numerus clausus des études médicales.
Les simulations proposées par la DRESS, conduisent au constat quune baisse de la densité médicale au-dessous de 300 pour 100 000 habitants entre 2012 et 2032 est inexorable, même dans le cas où le numerus clausus serait de 8000 dès 2003.
Différents scénarios dévolution du numerus clausus ont été élaborés par la DREES. Trois simulations peuvent être distinguées :
Pour les raisons évoquées plus haut, laugmentation du numerus clausus doit être progressive et être intégrée dans le cadre dun plan pluriannuel de 4 à 5 ans. Lactualisation des données démographiques et des prévisions doit par la suite permettre dajuster les flux dentrée à la hausse ou à la baisse.
La mission propose un relèvement progressif sur 4 ans pour atteindre le chiffre de 8000 en 2007, sachant que le numerus clausus pour lannée 2003 a déjà été fixé à 5100. Sur cette base, le numerus clausus augmenterait de 725 places environ par an, ce qui permettrait damortir la chute de la densité médicale.
Il conviendra à moyen terme de réévaluer en fonction des évolutions en matière de besoins et dorganisation des soins les actions à mener sur le numerus clausus à partir des travaux de l observatoire de la démographie des professions de santé.
Evolution et projection du nombre de médecins pour 100 000 habitants selon plusieurs hypothèses dévolution du numerus clausus
Source: DREES
En létat des connaissances rassemblées par la mission, les flux de praticiens au sein de lUnion européenne ne semblent pas être de nature à influencer de manière significative les données démographiques.
Toutefois, 2 à 3000 praticiens à diplôme hors Union européenne (PADHUE) devraient être clairement identifiés et être intégrés au potentiel médical français, à la condition de justifier dun niveau de formation et de compétences adapté aux impératifs de la pratique médicale en France.
Les chirurgiens dentistes
Après une croissance continue du nombre de chirurgiens-dentistes pendant 30 ans, les effectifs se sont stabilisés récemment et une décroissance est annoncée à lavenir.
Dici 5 ans le nombre de praticiens atteignant 65 ans sélèvera à 815 et sera donc supérieur au numerus clausus actuel fixé à 801. La différence entre le flux entrant et les départs à la retraite ne cessera daugmenter, en 2020, 1410 dentistes seront en âge de partir. La profession se féminise, elle est actuellement composée dun tiers de femmes qui représente 50% des étudiants dans les nouvelles promotions. Par ailleurs, les besoins en direction des personnes âgées vont progresser.
Toutefois, les capacités de formation dans les UFR dodontologie restent limitées et ne permettent pas en létat de faire face à des variations brutales deffectif.
Il apparaît donc souhaitable de prévoir sur les quatre prochaines années une augmentation mesurée du numerus clausus des études dodontologie pour arriver au chiffre de 1000 en 2007, soit 50 places de plus par an à partir du concours 2004.
Les pharmaciens
Le conseil national de lordre des pharmaciens a estimé à 6,5% au niveau national la proportion des officines auxquelles il manque au moins un pharmacien adjoint pour répondre aux obligations réglementaires, ce qui représente environ 1477 pharmaciens adjoints.
Par ailleurs la conférence nationale des doyens des facultés de pharmacie a estimé à 700 le nombre de postes à créer dans les pharmacies hospitalières pour répondre aux récentes modifications réglementaires dans les établissements de soins.
Lordre des pharmaciens a établi différents scénarios pour déterminer le numerus clausus des études de pharmacie. En fonction des différents scénarios, le numerus clausus lissé sur onze ans à partir de 2003 est évalué dans une fourchette de 2775 à 4592 au lieu de 2250 actuellement. Le chiffre de 2775 reviendrait à considérer que les activités pharmaceutiques ne connaîtraient aucune croissance et quil conviendrait de réduire par 2 en 20 ans le nombre de pharmaciens biologistes en limitant à 150 le nombre de postes à linternat de biologie pour les pharmaciens.
En labsence de projections clairement établies par les organismes nationaux selon des modèles mathématiques éprouvés comme cela a été fait pour les médecins, la mission nest pas en mesure de faire des propositions argumentées. Par ailleurs, elle considère que sagissant des pharmaciens il est indispensable de pouvoir établir des projections pour chaque métier de la pharmacie afin denvisager des quotas pour chacune des filières.
La mission souhaite également mettre laccent sur la difficulté quelle a rencontrée pour analyser en détail la filière biologie dont laccès est ouvert à la fois par les études de pharmacie et par les études de médecine à travers linternat de pharmacie, filière biologie, et linternat de médecine filière biologie. Au 1er janvier 2002, on recensait 7900 pharmaciens biologistes et 2975 médecins biologistes soit près de 11 000 biologistes.
Si lon comprend lintérêt quil peut y avoir à conserver ces deux voies daccès pour permettre un mélange des cultures, il apparaît souhaitable déquilibrer les quotas entre les médecins et les pharmaciens alors quen 2002, 147 postes dinterne en biologie pour les pharmaciens, et 50 en médecine étaient recensés.
La mission considère quil est urgent dobtenir des données stabilisées sur les projections des différentes filières de pharmacie afin de permettre une analyse fine des besoins projetés. En attendant, elle propose daugmenter progressivement le numerus clausus pour atteindre 2775 en 2007 afin de répondre aux besoins les plus évidents recensés par la profession.
Par ailleurs, la mission considère quavant de fixer des règles administratives contraignantes, comme lobligation daffectation dun quota de pharmaciens assistants en fonction du chiffre daffaire, il serait raisonnable dévaluer, a priori, si les mesures sont applicables en fonction des effectifs recensés et des quotas détudiants inscrits dans les différentes filières de formation.
Les manipulateurs en électroradiologie médicale
Il sagit dune profession dont lexercice est essentiellement salarial. Sa visibilité est mauvaise et sa reconnaissance est médiocre auprès des lycéens. Ce constat est la conséquence, en grande partie, dune formation qui nest pas unique mais double. Lune qui dépend du ministère de la santé et qui conduit à un diplôme détat, lautre qui dépend du ministère de léducation nationale et débouche sur un diplôme de technicien supérieur en imagerie médicale et radiologie thérapeutique.
Cest une profession dont lembauche se fait à 100% avec des difficultés de recrutement. Les besoins dans certaines structures vont augmenter du fait de laccroissement sensible programmé des équipements lourds, type scanners, IRM, appareils de radiothérapie et comme conséquence de la mise en application de la RTT.
La mission propose que la formation se fasse par une seule voie dans le cadre universitaire.
Les flux de formation doivent être augmentés, à court terme, denviron 100 places pour faire face aux besoins qui vont rapidement émerger avec la mise en fonction des équipements lourds.
Les orthophonistes
Sous réserve détudes statistiques complémentaires affinant les projections estimées, le déclin prévisible des effectifs qui se dessine à long terme si les flux dentrée sont inchangés, devra être compensé par une augmentation progressive des quotas dentrée.
Les orthoptistes
Lévaluation des effectifs dorthoptistes nécessaires pour assurer la couverture des besoins de soins à venir doit être, à linstar des autres professions paramédicales, fondée sur des études statistiques fiables.
Elle devra également tenir compte des transferts de compétences envisagés avec les ophtalmologistes. Il est de surcroît indispensable de donner une meilleure visibilité à cette profession pour attirer des candidats. Améliorer les conditions de formation, arrêter la filière optométrie qui na pas la reconnaissance dune profession de santé, constituent des impératifs pour disposer dorthoptistes aptes à assurer le transfert des compétences envisagé avec les ophtalmologistes.
Les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes, et les infirmières
Si la situation de plusieurs professions de santé nappelle pas un relèvement immédiat des flux dentrée, les pouvoirs publics et les professionnels eux-mêmes ne pourront pas faire léconomie dune réflexion accrue sur ladéquation des effectifs et des compétences aux besoins de soins.
Les tendances déterminées pour les sages-femmes avec un numerus clausus à 900 par an laisse envisager une augmentation progressive des effectifs qui devraient atteindre 17000 en 2020 contre 15122 actuellement.
La progression du nombre des kinésithérapeutes va être régulière avec les quotas actuels de recrutement, 1426 par an, laissant prévoir une augmentation de 30% des effectifs dici 2020.
Les flux actuels dentrée dans la formation dinfirmière, 26 000 par an depuis 2000, doivent permettre de subvenir rapidement aux besoins. En effet, les effectifs vont progresser jusquen 2020, dabord très rapidement jusquen 2006 puis un peu plus lentement par la suite. Toutefois, la mise en place de la réduction du temps de travail appelle une analyse démographique fine et régulière de la demande infirmière.
Autres professions
En létat des connaissances démographiques et épidémiologiques et à condition de mettre en place une organisation efficace de coopération entre les professionnels, plusieurs professions présentent des flux dentrée qui paraissent aujourdhui suffisants pour répondre à la demande de soins à court et moyen terme.
Toutefois, une attention particulière devra être portée sur les effectifs de certaines professions en fonction de lévolution des besoins de soins et des réorganisations touchant les collaborations entre les métiers. En lespèce, le vieillissement de la population française et laugmentation prévisible de plusieurs pathologies associées devrait susciter un essor de la demande à légard notamment des ergothérapeutes, des psychomotriciens, des audio-prothésistes quil convient dévaluer avec précision.
Les chevauchements observés entre activités parmi plusieurs professions de santé constituent des redondances inutiles et des pertes defficacité auxquelles il convient de remédier. Par ailleurs au fil du temps les professionnels ont acquis des compétences et des savoir-faire de plus en plus larges les amenant à développer leur pratique sans pour autant confier ou déléguer à dautres professionnels ce qui pouvait lêtre. Ainsi une pratique médicale qui apparaissait très spécifique il y a 20 ans peut aujourdhui être davantage banalisée, plus systématisée, mieux encadrée rendant lintervention du médecin moins nécessaire.
Au terme des ses auditions, la mission observe que lunivers des professions de santé demeure sans conteste un monde cloisonné où les acteurs dune spécialité, dune discipline ne connaissent que peu de chose des autres intervenants. Il devrait pourtant exister davantage de liens entre les différents métiers de la santé. Cette méconnaissance constitue en effet un frein aux collaborations, aux délégations de compétence, aux associations professionnelles, à la juste mise à disposition des compétences des uns et des autres au service dun malade ou dune pathologie.
Un des obstacles majeurs qui ralentit assurément la coopération entre les professionnels de la santé reste le cloisonnement des cadres de formation qui peuvent être luniversité, une école ou un institut dont les contours sont variables.
Par ailleurs, les différents professionnels qui ont été auditionnés déplorent la rigidité dexercice dans le cadre des professions de santé et labsence de passerelles dune discipline à une autre pour les médecins, et, pour les professions paramédicales, limpossibilité dacquérir une formation complémentaire pour mieux partager loffre de soin.
Il est impératif de redéfinir dune manière globale pour tous les métiers de la santé, les contenus et les champs de compétences. Ce travail, déjà entamé de manière ponctuelle par quelques professions, doit être conduit de façon concertée entre professionnels afin de gommer les dérives et les chevauchements dactivités fréquents qui ne permettent pas de rendre réellement visible loffre de soins.
Dans cette perspective, la mission considère que lobjectif réaliste et admissible que doit poursuivre cette redéfinition des métiers consiste à valoriser linvestissement intellectuel aux dépens de lacte technique et à tirer vers le haut chaque profession qui devra abandonner ce qui nest plus de son niveau de compétence pour se consacrer à son cur de métier. Cette formulation des contours des métiers doit tenir compte de lévolution de la science et des techniques.
Sagissant des médecins, leur exercice est affecté par deux exigences qui peuvent être contradictoires. Certes le médecin se trouve placé au centre du dispositif de soins, mais il est également formé, au terme détudes particulièrement longues, pour une activité spécifique que ne devraient pas dénaturer des tâches périphériques, hors du champ de ses compétences directes, susceptibles de ne pas permettre de rentabiliser linvestissement lourd que représente sa formation.
Les médecins doivent intervenir là où leur compétence est indispensable. Il convient pour ce faire de déléguer certaines activités à dautres professions médicales ou paramédicales dont plusieurs sont à créer. Ainsi du temps médical pourra être libéré et utilisé de manière optimale.
Les radiologues pourraient confier certains examens standardisés aux manipulateurs radio.
Les ophtalmologistes pourraient être déchargés de la prise en charge de la correction de la vue par des orthoptistes dont la formation serait adaptée et complétée.
Les psychiatres pourraient être déchargés, après avoir éliminé toute pathologie psychiatrique délirante ou à risque suicidaire, dune partie de la prise en charge de la souffrance psychologique et du mal être par une collaboration étroite avec des psychologues cliniciens dont la formation serait reconsidérée et adaptée.
Les cardiologues pourraient déléguer certains actes techniques : holter, échographie etc. à des infirmières techniciennes en cardiologie. Linterprétation des examens resterait de la responsabilité du spécialiste.
Les néphrologues pourraient déléguer, sous leur autorité, certaines activités de dialyse à des infirmières techniciens de dialyses.
Les chirurgiens dentistes pourraient confier à des hygiénistes, dont le métier est à créer et la formation à organiser, la prise en charge de lhygiène bucco-dentaire, le détartrage, ladaptation des prothèses chez le sujet âgé.
Ces délégations de compétences ou ces transferts de compétences dune profession médicale vers une profession paramédicale nécessiteront le cas échéant la redéfinition des conditions de formation de certaines professions et parfois la création de nouveaux métiers.
Ainsi, par exemple après plusieurs années dactivité et dacquis professionnels dans le domaine de la cardiologie une infirmière diplômée dEtat pourrait après 2 ans de formation spécifique, acquérir un diplôme professionnel de niveau MASTER en technique cardiologique.
Les infirmières diplômées dEtat devront, sous réserve dune formation complémentaire, pouvoir accéder à dautres corps de métier. Pour autant, à linstar des médecins, elles devront être soulagées par des aides soignantes de la prise en charge à domicile, des actes de la vie courante des sujets ou des patients dans lincapacité de les accomplir de manière temporaire ou définitive, les soins demeurant sous lautorité et la compétence de linfirmière.
Les exemples donnés ne sont pas exhaustifs. Lobjectif final est de mettre en face de chaque pathologie le groupe de professionnels ayant la compétence pour intervenir au meilleur niveau de complémentarité.
Il apparaît urgent à la mission de réunir les différentes spécialités médicales et leurs auxiliaires naturelles afin de fixer de nouvelles règles de délégations, de réviser les statuts et dadapter les formations. La révision éventuelle des décrets de compétences quappellent les nouveaux tracés de frontières entre les différents métiers devra être élaborée en concertation avec lensemble des professionnels concernés par ces clarifications. Ces travaux devront faire lobjet de cahiers des charges précis et encadrés par le ministère de la santé pour éviter quils ne débouchent sur des revendications catégorielles stériles.
Des passerelles professionnelles entre les différents métiers de la santé doivent être organisées. Elles savèrent nécessaires pour plusieurs raisons :
Ainsi, il est nécessaire de permettre à des médecins généralistes ou des médecins spécialistes daccéder à dautres pratiques que celles permises par leur formation initiale en tenant compte de leurs années dexercice professionnel et après un temps de formation théorique et pratique parfaitement défini et encadré.
Mais pour que ces passerelles aient toute leur légitimité, il est nécessaire quelles répondent à un besoin clairement identifié tant en ce qui concerne le métier à exercer que la zone géographique dexercice. Il est nécessaire également dexiger un nombre dannées de pratique minimum, par exemple 10 ans, dans la profession à laquelle le diplôme a donné accès, avant dautoriser un autre exercice.
De la même manière, il faut permettre aux professions paramédicales daccéder à dautres corps de métier et notamment à ceux que nous avons évoqués précédemment comme des métiers à créer dans le cadre de MASTERS professionnels auxquels les médecins pourront déléguer une partie de leur activité actuelle.
Lhétérogénéité de formation aux différents métiers de la santé est le fruit de lhistoire mais na pas lieu dêtre pérennisée. Il convient à présent de prévoir la formation des métiers de la santé dans le cadre universitaire comme cela est le cas dans la majorité des pays européens et nord-américains, sans pour cela perdre lexcellence de la formation professionnelle à laquelle certaines professions sont parvenues.
La formation dans le cadre universitaire pourra permettre dintroduire une culture commune et pour certaines professions la possibilité daccéder à dautres niveaux de formation que celui initialement prévu pour exercer un métier. Un infirmier, après laccès en 3 ans à une licence professionnelle aux soins infirmiers, pourrait, au terme de 2 années de formation théorique et pratique complémentaire, accéder à un MASTER qui lui donnera une compétence spécifique dans un domaine de la santé. Au-delà du MASTER cette formation universitaire pourrait tout naturellement autoriser laccès à une thèse dUniversité.
La formation universitaire autorisera dès lors plus facilement les passerelles entre les différentes professions.
En ce sens, les réflexions actuelles au sujet de la réforme de la première année des études de santé sont importantes et devront être finalisées dans les délais les plus brefs.
Actuellement, la dimension pratique de formation des différentes professions de santé est reconnue par les acteurs comme étant dun niveau satisfaisant et le plus souvent supérieur en qualité à ce qui est fait dans la plupart des pays dEurope. Luniversitarisation de la formation ne devra pas provoquer une baisse du niveau de formation pratique.
La diminution globale de la densité médicale ne peut quaggraver les pénuries localisées notamment en zone rurale ou en zone urbaine difficile. Pour autant, une augmentation globale des effectifs ne suffirait sans doute pas à combler ces déficits tant les conditions dexercice découragent les professionnels au moment de linstallation.
Lexercice isolé est en effet source de nombreuses difficultés pour les praticiens. Il est synonyme dactivité non planifiable, de difficultés à trouver un remplaçant, disolement intellectuel, de contraintes administratives non partagées, denvironnement culturel déficient, voire de contraintes familiales et scolaires lourdes.
Les professionnels de santé notamment les médecins et les infirmières ont une partie de leur temps de travail entièrement consacré à du travail social. Cela constitue une dérive dactivité de plus en plus contraignante.
Les conditions dexercice rencontrées par les professionnels en place et les réticences des plus jeunes à sinstaller, notamment en zone rurale, ont des conséquences négatives sur la couverture des besoins de soins. La diminution de la présence médicale dans certaines zones et lisolement des professionnels ne permettent plus dassurer la continuité des soins. Dans le cas des zones urbaines difficiles, la clientèle se dirige dès lors vers les hôpitaux déjà surchargés, pour des urgences qui nen sont pas.
Les professionnels sont unanimes à souhaiter pouvoir exercer en groupe. Ils en attendent en effet un allégement des charges administratives et de secrétariat, une stimulation professionnelle plus forte, une meilleure gestion des obligations liées à la permanence des soins, une prise en charge mieux coordonnée des urgences sociales.
La mission a en revanche observé que les incitations financières envisagées pour linstallation en zone déficitaire ne constituaient pas un critère de choix prioritaire. Bien plus quune prime à linstallation, ce sont les aides techniques et administratives susceptibles daméliorer les conditions de travail des professionnels qui paraissent pouvoir être déterminantes dans le choix du lieu dinstallation. Lincitation au regroupement constitue une des modalités damélioration de lorganisation et de la qualité de loffre de soin.
Il conviendrait dinciter les professionnels à se regrouper au sein de maisons de soins abritant généralistes, spécialistes, et différents professionnels de santé.
Ces regroupements doivent être envisagés à laide de dispositifs permettant dapporter un appui administratif aux professionnels : accueil, secrétariat, lien informatique avec des établissements publics et privés, et une aide à la prise en charge des problèmes sociaux par des assistantes sociales. Ces aides devront être suffisamment significatives pour encourager dans des délais les plus brefs possibles un maillage de territoire national correspondant aux zones de pénurie identifiées, lobjectif poursuivi est double : éviter le départ de professionnels déjà installés et favoriser linstallation de nouveaux.
Les diverses expériences portées à la connaissance de la mission, à linstar du projet de maison de santé de Pont dAin en zone rurale, témoignent de la nécessité dorganiser les regroupements avec le soutien de lensemble des acteurs locaux concernés (conseil régional, conseil général, CRAM et CPAM, MSA, communes ). La mise à disposition dune structure daccueil par des collectivités locales, associées éventuellement à dautres intervenants, peut constituer une incitation forte au regroupement.
Au delà du simple regroupement de professionnels en exercice libéral, dautres formes dexercice collectif rassemblant des professionnels salariés méritent également dêtre facilitées dans des zones particulièrement touchées par la démédicalisation.
Il convient donc dorganiser lexercice collectif sur les bases dune connaissance fine des conditions daccès aux soins (distance, temps, population concernée, âge, revenu, catégorie socioprofessionnelle, mode de consommation des soins ), à partir notamment des informations qui pourront être disponibles grâce au travail des observatoires régionaux de la démographie des professions de santé.
Les maisons de soins devront être des lieux de stage privilégiés et agréés pour les futurs spécialistes en médecine générale notamment, car les étudiants y trouveront tous les ingrédients propices à une formation adaptée à leur exercice futur.
Linstallation en zone rurale ou difficile doit être incitée par des mesures complémentaires.
Plusieurs pistes sont envisageables :
Sur le plan financier, la voie des incitations liée au régime fiscal des professions libérales et notamment lexonération partielle de charges doit être explorée par les collectivités et lEtat. Les conditions de financements de mesures incitatives à linstallation par le fond national daménagement du territoire (FNADT) pourraient être étudiées.
Les modalités dun conventionnement attractif mériteraient également dêtre développées dans le cadre de la rénovation des rapports conventionnels entre les professions de santé libérales et les caisses dassurance maladie.
Toutefois, ces incitations ne seront efficaces que pour autant quelles seront accompagnées de mesures concrètes facilitant lexercice collectif des soins. Il convient pour cela douvrir, en aménageant des règles déontologiques encore trop limitatives sur ce point, la possibilité de recrutement de collaborateurs salariés dans les cabinets médicaux.
Lautorisation de mise en uvre dun cabinet secondaire doit aussi être proposée dans des zones de pénurie identifiée ou bien des zones pour lesquelles la population reste insuffisante pour permettre de rentabiliser un cabinet.
Le conseil national de lordre des médecins avec les autres professions libérales attentives aux évolutions des conditions dexercice susceptibles de pallier des déséquilibres démographiques, ont conduit dailleurs depuis plusieurs mois une réflexion sur le statut de collaborateur du médecin. La collaboration peut constituer un moyen pour les jeunes diplômés, qui recherchent pour bon nombre dentre eux un exercice salarié, dappréhender progressivement la gestion dune entreprise libérale. Le statut de collaborateur doit cependant être défini avec précision dun point de vue juridique afin de pas porter atteinte à lindépendance professionnelle des praticiens.
Lisolement des professionnels en zone rurale compromet les possibilités dinstallation de nouveaux professionnels de santé et constitue un risque de départ des professionnels en place.
Les expériences conduites autour doutils de communication et dinformation modernes paraissent susceptibles dendiguer partiellement le déclin prévisible de la présence médicale et paramédicale en zone rurale. Les projets portés à la connaissance de la mission nont pas pour objectif principal et direct une résorption des chocs démographiques à venir. Ils sont, par les améliorations quils apportent aux conditions dexercice des professionnels, de nature à atténuer les charges spécifiques qui pèsent sur les acteurs de santé implantés dans des zones de faible densité de population et à restaurer lattractivité de ces territoires.
La communication facilitée entre praticiens peut en effet rompre partiellement la sensation disolement, permettre une circulation plus efficace des dossiers des patients entre le cabinet médical et lhôpital, améliorer plus généralement la coordination des soins entre professions médicales et paramédicales.
La mission a pu en particulier relever un certain nombre de solutions pragmatiques locales qui méritent dêtre signalées. Le projet de création dune maison médicale virtuelle en Mayenne constitue à cet égard une initiative intéressante qui prévoit un regroupement des cabinets par la mise en commun de dossiers médicaux partagés et dune permanence téléphonique. Un projet piloté par lARH de Franche-Comté tente également de tirer partie des technologies de linformation et de la communication pour créer notamment un serveur départemental unique dimages médicales (IRM, scanner, radiologie numérisée) afin de les rediffuser vers dautres professionnels de santé (centres hospitaliers, radiologues libéraux, maisons médicales et généralistes).
Les diverses potentialités de la télé médecine en milieu rural appellent un maillage des zones concernées par un réseau à haut débit permettant le transport rapide dinformations et dimages numérisées.
La connexion devra pouvoir se faire entre les médecins généralistes dun même réseau, des médecins généralistes et un médecin spécialiste référent libéral ou hospitalier. A terme des patients devront être également connectés.
Linstallation dinfrastructures de communication performantes peut être développée en deux phases selon les objectifs visés par les intervenants concernés :
Ces projets pourraient en particulier sinscrire dans le cadre du FAQSV et des appels à projet E-s@nté lancés auprès des établissements publics de santé instruits par la DHOS . Ils devront également sinsérer dans une approche plus large daménagement du territoire portée notamment par les collectivités locales dans leurs activités de développement économique.
A travers limbroglio des structures juridiques et des réseaux existant, il est aujourdhui difficile dy voir clair dans lorganisation des collaborations entre le secteur public et le secteur privé.
Encore très peu dexpériences convaincantes de bonne collaboration entre le secteur public et le secteur privé sont signalées de manière unanime. Quelques-unes ont été tentées ou sont en cours de mise en uvre avec des petits établissements contraints de s'associer pour maintenir une activité médicale suffisante. Il sagit souvent d'un mariage de raison qui ne résiste pas longtemps aux nombreux problèmes qui émergent liés notamment aux différences de statuts entre les médecins, à des considérations de rémunération, aux problèmes de responsabilité, aux questions dorganisation. Si de nombreuses expériences se mettent en place avec enthousiasme, rapidement des obstacles concrets se dressent et gênent les actions de coopération entre les deux secteurs.
Si la co-utilisation déquipement lourd permet une utilisation plus intensive de matériels rares et laccès du secteur privé à des équipements présents dans le secteur public, ces expériences ne se départissent que rarement dune dimension conflictuelle et nont en tout état de cause pas deffet en termes déconomie de temps médical.
Les réseaux sont dobjectifs, de taille et de complexité variables. Ils constituent des modes dintervention coordonnée de professionnels de santé des secteurs public et privé. Ils ont un impact indirect en termes de démographie médicale dans la mesure où ils apportent une clarification des contours des métiers et contribuent à lutter contre lisolement des professionnels.
La coopération entre les médecins libéraux et les médecins exerçant à lhôpital repose essentiellement sur le mécanisme des vacations hospitalières largement diffusées, et à moindre échelle laccès au poste de praticien hospitalier à temps partiel.
Pour espérer répondre à une demande de coopération légitime en termes de qualité dexercice et dorganisation adaptée des soins, la collaboration entre le secteur public et le secteur privé, qui apparaît comme essentielle, mérite dêtre redéfinie dans un cadre nouveau, sur le plan des structures et des acteurs.
Cette collaboration intéresse en particulier la prise en charge des urgences, qui fait par ailleurs lobjet de lattention dun groupe de travail sur la permanence de soins, lancé par le ministre de la santé au printemps 2002.
a) La coopération entre structures
Afin de permettre une optimisation de lactivité des structures de soins à léchelle départementale et interdépartementale, il convient de définir des pôles médico-chirurgicaux référents disposant de plateaux techniques accessibles aussi bien au secteur public quau secteur privé, et gérés par une structure administrative unique.
Cette structure pourrait dans un premier temps intéresser des activités de soins, à linstar de ce qui existe aujourd'hui pour certains équipements lourds, pour conduire à terme à la totalité dun établissement de santé. Lobjectif est darriver à terme, pour optimiser le temps médical, à concentrer sur un site unique les moyens publics et privés afin de répondre à des besoins identifiés par le travail des Observatoires régionaux en évitant les redondances et les concurrences pour optimiser le temps médical.
Malgré la diversité des formules élaborées, le cadre juridique actuel de coopération ne paraît pas satisfaisant et mériterait dêtre adapté pour offrir de réelles opportunités de collaboration entre les deux secteurs et permettre lexistence de telles structures.
Lidentification des plateaux techniques et installations nécessaires devra être conduite par lensemble des acteurs locaux. Ces pôles devront être crées en minimisant les facteurs de concurrence technique, sectorielle ou politique.
Comme les autres structures de soins, ces pôles médico-chirurgicaux référents devraient être mis systématiquement en réseau avec les centres hospitalo-universitaires auxquels ils seraient reliés par des moyens de communication efficaces permettant de mettre au service des professionnels et des patients les techniques de linformation et de la communication moderne.
Les structures sans mur que représentent les réseaux de soins qui permettent la collaboration des secteurs public et privé notamment pour la prise en charge des personnes âgées et des soins palliatifs, constituent un élément de réponse à court terme à divers facteurs de démédicalisation. Ils permettent de rompre lisolement intellectuel et administratif en favorisant le rapprochement des acteurs et laccès à des structures techniques. Le développement de ces réseaux doit être largement encouragé par une mise à disposition, au moins en partie, de moyens administratifs et financiers significatifs.
Un certain nombre de médecins du secteur privé aspirent à exercer une partie de leur activité au sein de structures publiques. Suivant les disciplines, ils souhaitent en effet pouvoir bénéficier de plateaux techniques performants, optimiser leurs connaissances et entretenir une pratique collective de leur métier. En outre, laccès à des équipements techniques et à des lits dhospitalisation peut constituer un atout potentiellement déterminant dans le choix dun site dinstallation.
Une activité dans le cadre des vacations telles quelles existent aujourdhui nest plus du tout souhaitée par les professionnels libéraux car peu valorisante statutairement et financièrement. Elles donnent lieu de surcroît à des pratiques contestables, où pour répondre aux besoins, les établissements sont contraints de rémunérer plusieurs vacations pour une seule effectuée.
De leur côté, les acteurs du secteur public déplorent fréquemment la dégradation de leurs conditions dexercice (une hausse non maîtrisée de leur activité) et de leur outil de travail (vétusté des installations).
Ces constats amènent à proposer de nouvelles modalités dexercice.
Dune part, il conviendrait de remplacer les vacations hospitalières par un mécanisme contractuel souple et attractif susceptible de renforcer les collaborations avec le secteur libéral et de faciliter la variabilité de lactivité en exercice public. Lassouplissement des règles de recrutement de professionnels hors statut est une orientation de nature à offrir des conditions de collaboration adaptées aux situations locales : mise en place de recrutements par contrats à durée déterminée, signés entre le directeur de létablissement et le praticien. Le cadre contractuel, facilité par louverture de marges de manuvre en termes de rémunération (en fonction des compétences, de la discipline concernée notamment), devrait prévoir les missions, leur cadre, le temps de travail hebdomadaire et les objectifs annuels à atteindre. Ces contrats devront être conclus après avis explicite de la Commission Médicale dEtablissement (CME) qui se prononcera sur les missions retenues et ladéquation de la candidature aux objectifs fixés. Ces contrats devront être soumis à lavis de lagence régionale de lhospitalisation.
Dautre part, il serait nécessaire de favoriser les postes de Praticiens Hospitaliers à mi-temps. Ces postes dactivité à temps partiel seraient une réponse :
Plusieurs facteurs influencent la démographie médicale au niveau régional :
Les 4 premiers facteurs ont les impacts les plus importants. Mais si le numerus clausus et le nombre de postes à linternat sont par construction clairement maîtrisables, les deux derniers restent aléatoires dans les conditions actuelles du concours de linternat et le cadre de la liberté dinstallation. La mission observe que lorganisation du concours de linternat et la mobilité à linstallation rendent caduques le rôle du numerus clausus et du nombre de postes dinterne pour maintenir la démographie médicale au niveau régional.
Une étude de la DREES montre clairement que le nombre détudiants formés, spécialistes et généralistes dune région, est totalement différent du nombre détudiants de cette même région entrant en PCEM2 à partir du numerus clausus établi. En effet ce nombre détudiants formés dépend certes du nombre de postes dinterne attribué à la région mais également du taux de réussite au concours national de linternat des étudiants de la région. Ainsi plusieurs combinaisons sont possibles entre un nombre élevé de postes dinterne combiné à une faible proportion détudiants qui obtiennent le concours - ce qui augmente considérablement le nombre total détudiants formés par rapport au numerus clausus (exemple de la Picardie en 2000) - et un faible nombre dinternes combiné à un fort taux de réussite qui contribue à diminuer le nombre détudiants formés (ex. de lIle-de-France en 2000).
Le phénomène qui voudrait que les régions bien dotées " exportent " des étudiants au niveau de la sixième année détudes vers les régions les moins bien dotées nest quun constat conjoncturel. Il est en effet lié au fait que les régions à forte densité médicale sont à la fois celles où le nombre de postes dinterne est restreint et celle où le taux de réussite au concours est élevé. Lévolution du comportement des facultés et des étudiants peut tout à fait modifier cette situation sans que cela puisse être prévisible.
Par ailleurs du fait de la mobilité à linstallation, il ne peut y avoir de relation clairement établie entre le nombre de médecins formés dans une région et le nombre dinstallations. La part des médecins exerçant dans leur région de diplôme a diminué dès 1989 pour les spécialistes avec lentrée en activité des promotions concernées par la réforme de linternat et le phénomène sest accentué progressivement. En 1980, 80% des spécialistes diplômés depuis moins de 5 ans exerçaient encore dans leur région de diplôme contre 76% en 1995 et 66% aujourdhui. La plus grande mobilité des spécialistes depuis la réforme de linternat sexplique sans doute par des retours vers la région de formation dorigine après la migration imposée et non choisie entre le deuxième et le troisième cycle.
Lexamen national classant prévu en 2004-2005 aggravera ce phénomène car il intéressera non seulement les spécialistes mais également les généralistes.
Ainsi un numerus clausus et un nombre de postes dinterne seront attribués à chaque faculté pour, respectivement, fixer le nombre détudiants entrant dans les études médicales et déterminer le flux des différentes filières, mais les chiffres affichés ne pourront en aucun cas influencer la démographie médicale ou chirurgicale car ils ne permettront pas de prévoir les sites dinstallation des médecins.
Le numerus clausus et le nombre de poste dinternes constituent actuellement deux vannes au débit sans cesse modifié qui nont cependant aucune influence sur la démographie régionale et infra-régionale. Ces deux leviers ninfluencent en réalité que le nombre total de médecins et de spécialistes à léchelle du pays dans la mesure où linstallation reste soumise au libre choix du médecin.
Avec la réforme du concours de linternat et laccès de tous les étudiants à une spécialité, une épreuve gérée à léchelon national perd sa pertinence dans la mesure où laccès aux études médicales par le concours de PCEM1 est lui, organisé au niveau local.
Seules des mesures qui imposeraient une planification des installations en fonction des besoins recensés permettraient de considérer le numerus clausus des postes dinternes comme un outil de planification de la démographie médicale.
Ces mesures coercitives imposant un lieu dinstallation à chaque médecin et une carte sanitaire des cabinets libéraux nest pas prête à être admise par les professionnels. Elles napparaissent pas souhaitables car elles sont de nature à décourager les plus jeunes à un moment où le nombre de médecins va diminuer en France. Mais plus encore, elles pourraient déboucher sur des pratiques tout à fait préjudiciables comme la généralisation du mode dexercice par remplacement.
Il apparaît raisonnable, pour que le numerus clausus des postes dinternes affectés à chaque région ait une influence prévisible sur la démographie médicale régionale, dabandonner le concours national de linternat et denvisager un concours régional.
Lobjectif recherché est de stabiliser les étudiants dans la région où ils auront effectué leurs études de 3ième cycle par choix et non par contrainte. Chaque étudiant aura la possibilité de sinscrire à lexamen classant de 3 régions quil aura déterminées.
Il est cependant nécessaire dans une politique de décentralisation de veiller à ce que les étudiants puissent bénéficier au cours de lensemble de leurs études de possibilités de formation équivalentes, quils soient affectés à une région ou à une autre, pour ne pas créer un internat à deux vitesses. Il est clair que toutes les régions ne sont pas équivalentes en termes de capacités daccueil détudiants dans les facultés de médecine ou dans les services hospitaliers des CHU.Il sera donc nécessaire de regrouper certaines régions pour permettre aux étudiants daccéder à une formation diversifiée et de qualité.
Synthèse des constatsLes besoins de médecins et de chirurgiens vont apparaître pour toutes les disciplines dans les années à venir. Ces besoins seront toutefois variables dune discipline à une autre, dune région à une autre. Ils devront être précisément évalués après la redéfinition dune part du champ dintervention de chacune des disciplines, et dautre part des délégations et des collaborations que pourront avoir les différentes disciplines entre elles ou avec les autres métiers de la santé.
Le système de choix des disciplines médicales et chirurgicales au cours de linternat ne peut permettre aucune planification démographique car il laisse une totale liberté aux internes daccéder à telle ou telle discipline sans aucun contingentement et sans quil soit tenu compte des besoins réels de santé publique.
La récente filiarisation de certaines disciplines, pédiatrie, anesthésie réanimation, gynécologie obstétrique, si elle a permis de prendre en compte les besoins de ces disciplines en difficulté en affectant dans ces filières un nombre d'interne significatif, a par voie de conséquence, contribué à aggraver la situation des autres disciplines puisque globalement le nombre de postes dinternes na pas été majoré.
Le fonctionnement des établissements hospitaliers et plus particulièrement des CHU est très dépendant du nombre dinternes, véritables chevilles ouvrières des différents services. Aussi, cest bien souvent plus les besoins des établissements que les besoins de formation qui sont pris en compte lors de laffectation des internes dans les différents services de spécialité.
Enfin, au sortir du 2ème cycle des études médicales, les Internes sont installés rapidement dans une spécialisation intensive souvent hautement technologique sans avoir pu bénéficier au préalable dune formation médicale ou chirurgicale élargie
Afin davoir une réelle politique démographique, il est nécessaire de prévoir dériger en filière lensemble des disciplines médicales et chirurgicales. Les besoins des différentes filières de spécialité devront faire lobjet dun plan pluriannuel sappuyant sur le travail de lobservatoire de la démographie des professions de santé.
Ceci étant, afin que cette filiarisation ait un sens, il est nécessaire de prévoir une trame commune de formation de 2 ans pour dune part lensemble des disciplines médicales, y compris la médecine du travail, la santé publique, la biologie médicale et la psychiatrie, et dautre part les disciplines chirurgicales. Ce tronc commun aura pour avantage de donner aux professionnels une culture médicale de base commune indispensable avant toute spécialisation, de permettre aux internes de choisir en toute connaissance de cause leur filière et de faciliter les orientations et les passerelles que nous avons déjà évoqué plus haut.
Cette orientation doit toutefois saccompagner dune déconnexion entre les besoins de formation et les besoins internes aux établissements. Afin de mener une véritable politique de formation fondée sur les besoins régionaux, il doit être fait linventaire des ressources nécessaires au fonctionnement des différents services pour leur permettre une activité qui ne soit pas dépendante du nombre dinternes qui leur est affecté.
Synthèse des constatsLa régulation de la démographie des professionnels de santé nécessite la planification de loffre en fonction des besoins et également la régulation de la demande. La population souhaite légitimement avoir accès aux soins dans les plus brefs délais et au meilleur niveau de prise en charge. Les appels aux médecins généralistes sont nombreux, souvent pour des motifs bénins, la fréquentation des urgences hospitalières ne cesse de grandir.
Plusieurs explications peuvent être données pour justifier ces comportements, une paraît essentielle labsence déducation sanitaire de la population.
A aucun moment du cursus scolaire, universitaire, professionnel, il est consacré un temps significatif pour évoquer ce thème important. Si bien quen France léducation à la santé dune population démunie de réelle formation est faite de manière conjoncturelle et aléatoire par les médias à loccasion dévènements exceptionnels quil sagisse dexploits technologiques de telle ou telle équipe ou danomalies recensées dans le fonctionnement de telle ou telle structure.
Labsence déducation aux grands problèmes de santé publique a au moins deux conséquences majeures en terme de démographie médicale, car contribuant au consumérisme médical : la défiance vis à vis des professionnels de santé qui conduit aux consultations multiples et successives, mais aussi le recours sans discernement aux professionnels de santé.
Linformation sanitaire en direction des malades est également insuffisante, les pathologies aiguës bénéficient régulièrement des progrès thérapeutiques et technologiques, ce qui est moins souvent le cas des maladies chroniques, pourtant bien plus fréquentes et plus coûteuses. Léducation thérapeutique des patients atteints de pathologie chronique doit être une priorité pour optimiser notre système de santé. Elle vient à ce titre dêtre inscrite dans le cadre de la loi de préparation quinquennale en santé publique.
Sil est impératif de programmer de manière organisée et pérenne léducation à la santé de la population française, il est dès lors nécessaire de former et didentifier les professionnels de santé publique capable de mener des actions coordonnées dinformation auprès des usagers sur leur lieu de travail, déducation, sur leur lieu dhabitation.
Des professionnels devront participer à léducation des enfants à lécole primaire, dans les collèges et lycées, afin dassurer une éducation et transmettre des connaissances sur des grands thèmes : le corps humain, ses possibilités, ses limites, ses contraintes; linfection; la vaccination; lobésité et les règles dune alimentation équilibrée; les drogues; la sexualité etc.
Pour ce qui est de léducation thérapeutique des patients, elle doit être structurée, organisée, et faite par des professionnels de santés, formés et évalués. Des formations universitaires diplômantes doivent impérativement et rapidement se développer dans ce domaine, tant en formation initiale quen formation continue, et ce autant à lattention des professions médicales que paramédicales. Le rôle des facultés de médecine est à cet égard essentiel.
Il apparaît ainsi clairement que léducation thérapeutique des patients va simposer dans les années à venir comme une part intégrante de la thérapeutique, au même titre que les traitements dorigine médicamenteuse ou technologique. De ce fait, il sera nécessaire de doter les établissements de santé, privés ou publics, en fonction de cette exigence de santé publique, de structures dédiées à léducation thérapeutique.
Mesures à court termeVers une maîtrise régionale de la démographie des professions de santé
2.11 Les dix propositions qui appellent des prises de décisions urgentes
1/ Mise en place dun Observatoire nationale de la démographie des professions de santé, et de son réseau dobservatoires régionaux,
2/ Augmentation progressive jusquà 8000 en 2007 du numerus clausus des études médicales pour préserver le potentiel médical du pays,
3/ Redéfinir le contour des métiers, mettre en place un partage des tâches, créer de nouveaux métiers, faciliter les passerelles entre différentes professions de santé,
4/ Offrir des mesures incitatives au regroupement des professionnels de santé dans des maisons de soins, autoriser lexercice en cabinet secondaire, élaborer un statut de collaborateur salarié, mettre en place un mécanisme de conventionnement adapté pour les zones démédicalisées,
5/ Identifier et organiser dans un cadre administratif unique des pôles médico-chirurgicaux référents permettant la collaboration public / privé pour répondre à des besoins de santé de manière non redondante et non concurrentielle dans un périmètre géographique défini,
6/ Favoriser lactivité en secteur public des médecins libéraux en favorisant le statut de Praticien Hospitalier à mi-temps et les contrats hospitaliers pour médecins libéraux,
7/ " Filiariser " lensemble des disciplines médicales et chirurgicales et mettre en place une plate-forme commune de formation, pour les disciplines médicales dune part, pour les disciplines chirurgicales dautre part,
8/ Définir les modalités dinsertion de la formation aux métiers de la santé dans le cadre universitaire,
9/ Préciser les contours dune régionalisation de lexamen national classant de linternat,
10/ Intégrer lobjectif déducation sanitaire de la population et des malades dans lorganisation des soins.
Liste des annexes
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(Dernière mise à jour de cette page le 15/08/03)