NOUVEAUX STÉRÉOGRAMMES
Jean-Bernard WEISS
(Paris)
Ces nouveaux stéréogrammes ont été créés pour amener une certaine variété dans les exercices. Le coté ludique a été développé.
Pour certains, il n’y a pas de symétrie entre la fusion en convergence et la fusion en divergence.
Pour ne pas multiplier les modèles, nous avons choisi comme écartement standard 50 mm.
Stéréogramne "Camille"
C’est la réédition du stéréogramme "Camille", un des premiers stéréogrammes avec contrôle de l’accommodation.
Les lettres sont perçues dans des plans différents. Lors de la fusion en divergence, le I central est localisé en avant. Le M et le premier L sont situés dans le même plan que le grand cercle.
Lorsque la fusion est instable, le I et les deux L ont tendance à se brouiller, et parfois on peut percevoir un troisième L. Cela est dû au fait que les baffes verticales du I et des deux L forment, à elles trois, une forme à choix.
Tunnels
En toute logique, la sortie du tunnel doit être perçue en arrière.
Pour que l’impression de profondeur corresponde à la signification de l’image,
deux stéréogrammes sont nécessaires, suivant que la fusion se fait en convergence ou en
divergence.
Si le stéréogramme marqué "divergence" est fusionné en convergence, le
relief stéréoscopique est à l’opposé de notre expérience des tunnels, et
l’on a tendance à percevoir une pyramide surmontée d’un œuf de grande
taille en avant d’une arche.
Ces stéréogrammes, destinés aux enfants, ne présentent pas de particularités.
Stéréogrammes à 5 plages
Ce stéréogramme peut être fusionné en convergence et en divergence. Les mots
situés dans les 5 ovales blancs sont localisés dans des plans différents.
L’écartement des deux parties du stéréogramme est de 50 mm.
Pour la fusion en divergence, "baleine" est dans le plan du grand rond ponctué; d’avant en arrière on a "cochon", "mouton", "baleine", "chèvre" et "cheval".
Position des diverses images par rapport au fond (fusion en convergence).
Mode d’emploi
Faire pratiquer les manœuvres suivantes :
Faire pratiquer ensuite les manœuvres suivantes :
Ces trois derniers exercices sont difficiles.
Ce stéréogramme peut être fusionné en convergence et en divergence. Les images situées dans les 5 ronds blancs sont localisées dans des plans différents. Lors de la fusion en divergence, qui est difficile à réaliser car l’écartement des deux parties du stéréogramme est de 60 mm, les yeux de la plage centrale sont dans le plan du grand rond ponctué. D’avant en arrière se trouvent: l’homme, la femme, les yeux, le téléphone et tout en arrière, la maison.
Position des diverses images par rapport au fond (fusion en divergence).
Mode d’emploi
Faire pratiquer les manœuvres suivantes :
Lors des exercices C et D, une diplopie apparaît souvent.
Faire pratiquer ensuite les manœuvres suivantes :
Ces trois derniers exercices sont particulièrement difficiles.
Stéréogramme avec triangles
Ce stéréogramme est à l’origine de plusieurs illusions perceptuelles.
Chaque élément d’un stéréogramme est composé d’un grand cercle tramé et de trois ronds encochés, en forme de "camembert".
Si, sans essayer de fusionner le stéréogramme, l’on regarde le centre d’un rond tramé, on a l’impression qu’il existe un triangle tramé dont les trois sommets correspondent aux encoches des trois ronds noirs: on reconstitue ce triangle fantôme en supposant intuitivement que ces encoches proviennent d’un triangle interposé entre l’observateur et les trois ronds noirs. C’est une illusion classique.
Pour les deux éléments du stéréogramme, les grands ronds tramés sont identiques; seule la disposition des camemberts" est différente.
Dans ce qui suit, nous supposerons que la fusion se fait en divergence.
Quand les deux parties du stéréogramme sont fusionnées, les "camemberts" se détachent, et sont localisés en arrière du grand rond tramé; le triangle fantôme apparaît alors, localisé en avant du grand cercle tramé. L’illusion du triangle fantôme est donc conservée en vision stéréoscopique.
Les camemberts, le grand cercle et le triangle fantôme sont donc perçus dans trois plans frontaux différents. Quatre points noirs ont été ajoutés pour faciliter la localisation de ces trois plans. Les deux points du haut sont situés dans le plan du grand cercle, le point central dans le plan du triangle fantôme, et le point le plus bas dans le plan des camemberts.
La localisation de la trame est à l’origine d’une autre illusion.
Cette trame est périodique et constitue une "forme à choix".
Si l’on fixe le grand cercle ou l’un des deux points du haut, la trame paraît être dans le même plan. Mais, si l’on fixe les camemberts ou le triangle fantôme, la trame paraît être toujours située dans le plan de l’objet fixé. Le plan de la trame se déplace et dépend donc de l’objet fixé.
Si l’on fusionne en convergence, le relief devrait s’inverser, avec d’avant en arrière : les camemberts, le grand cercle et le triangle fantôme. Mais on se heurte alors à une contradiction perceptuelle: les camemberts ne peuvent être des ronds occultés par un triangle fantôme, puisque ce triangle fantôme serait localisé en arrière des ronds.
Deux éventualités sont possibles, suivant que l’illusion du triangle ou la perception stéréoscopique l’emporte :
Références
Les stéréogrammes. J.Fr. Orthoptie, 4, 1972, 113
Stéréogrammes à trous. Varia 11, 1987, 31
Stéréogrammes calibrés à points aléatoires. Varia V, 1991, 79
retour au sommaire du
Varia VI
(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)