ACTIVITÉ CHIRURGICALE PENDANT LES 2 DERNIÈRES ANNÉES
Pierre MAGNARD
(Lyon )
PLACE DU TRAITEMENT CHIRURGICAL
Comme partout, mais peut-être plus encore quailleurs, le traitement chirurgical nest considéré à LYON que comme un moment du traitement du strabisme, faisant suite aux traitements : optique, de lamblyopie, et orthoptique quand il est possible.
Il est inutile dinsister sur ce point.
Je soulignerai deux points seulement :
- lorsquelle existe, nous attacherons une très grande importance à un traitement le plus complet possible de lamblyopie avant dopérer.
- sil nest pas toujours possible dégaliser lacuité visuelle, il faut pour nous entretenir lalternance pendant un an au moins, et 18 mois plus volontiers avant dintervenir,
Le traitement orthoptique- garde chez nous tous ses droits, lorsquon peut trouver une vision binoculaire normale, Les rééducations de correspondance rétinienne deviennent cependant de plus en plus rares, et les indications actuelles de lorthoptique pré-opératoire paraissent pouvoir se résumer à :
- tous les strabismes divergents
- les ésotropies à début tardif
- les ésotropies où il existe une position dorthophorie, en particulier dans les syndromes alphabétiques
- les ésotropies intermittentes,
Ceci nous conduit à opérer sans doute un peu plus tard quailleurs les formes dont il vient dêtre question, car ce nest pas avant 5 ans à 7 ans que lon peut connaître vraiment les possibilités de lorthoptie. Cette confiance accordée au traitement médical nous conduit à opérer très rarement les ésophories, le plus souvent équilibrées nous semble-t-il par les verres, lorthoptie et les prismes, ainsi que les exophories.
ÂGE DE LINTERVENTION
Nous venons de le définir pour tous les cas où les exercices orthoptiques sont possibles.
Devant une ésotropie précoce, nous adoptons, toutefois avec quelques restrictions, lattitude classique de lintervention "précoce différée", 3 à 4 ans, suivant lexpression de BÉRARD dans le rapport.
Les arguments classiques pour cette date dintervention nous paraissent peu discutables :
- un examen précis et complet pour poser une indication correcte nest guère possible auparavant.
- les dimensions du globe sont presque fixées à 3 ans : croissance de 3mm de la naissance à 3 ans, l mm jusquà 16 ans, Les mesures habituelles, et en particulier la place du Fil à l4mm ne sont valables quà partir de cet âge.
- lamblyopie a pu être rééduquée.
Il semble bien que la majorité de nos interventions continueront à être faites entre 3 et 5 ans, Cependant, il est possible que dans certains cas, on soit amené à opérer plus tôt. Cest ce que font DELLER et DE DECKER par exemple.
Pour nous, lorsque le traitement de lamblyopie a été commencé très tôt, entre 2 et 6 mois - et nous espérons quil en sera de plus en plus souvent ainsi - il peut être utile, croyons nous, de réduire langle au plus tôt pour donner naissance à un lien binoculaire, qui sil nest pas une vraie vision binoculaire, met au moins à labri dune récidive totale de lamblyopie.
Il y a des enfants quon peut très bien examiner à 12 mois. Largument de la taille du globe peut être discuté. Il est difficile de donner des chiffres certains, ceux des différents auteurs ne sont pas identiques.
Cependant la courbe de croissance semble bien presque identique et montre une croissance rapide de 0 à 3 ans, ralentie ensuite. Nais on peut adapter les Reculs et la place du fil à lâge. (PUJOL : Échographie clinique).
Techniquement, la chirurgie à 1 an, et lancrage postérieur lui-même sont possible; je lai déjà fait entre 12 mois et 15 mois, cinq fois, sans le regretter.
Je serais heureux de connaître lopinion à ce sujet des strabologues présents, tant sur la possibilité dinterventions précoces, que sur les modifications alors apportées aux mesures classiques.
INDICATIONS OPÉRATOIRES DANS LES ÉSOTROPIES
Il existe à Lyon, une tradition de chirurgie symétrique et bilatérale de récession des deux droits internes, Je pratique et je vois pratiquer autour de moi cette intervention depuis plus de 30 ans, sans que les inconvénients majeurs qui lui ont été attribués me paraissent évidents.
Nous avons en clientèle privée, parmi bien des difficultés, le privilège de suivre très longtemps certains malades, pour leur réfraction ou parce quils nous amènent leurs enfants, eux-mêmes strabiques, moment à la fois agréable et pénible. On voit ainsi des suites très éloignées qui sont bonnes. Naturellement, seuls les bons résultats reviennent nous voir...
La surcorrection qui existe, précoce ou tardive, ne nous a jamais paru dune fréquence extrême. Il ny a guère que dans les strabismes avec amblyopie que nous pratiquons lintervention : recul-résection du coté amblyope.
Le dosage de lintervention
Cest un point délicat.
Nous nentrerons pas dans la discussion qui nous parait sans objet, au sujet de la chirurgie millimétrée ou non pour la raison suivante : René HUGONNIER disait : "une récession agit ou nagit pas", et ne pensait pas quune différence dun millimètre ait une grande importance.
Le traitement chirurgical du strabisme est une réponse purement mécanique à un état qui nest pas purement mécanique. Mais cette action purement mécanique est la seule que nous puissions maîtriser; il parait donc logique dapporter le maximum de précision à cette réponse.
Le résultat dun Recul dépend de facteurs innervationnels et sensoriels sur lesquels nous ne pouvons rien (au moment tout au moins ou nous faisons ce recul et par ce geste lui-même).
Mais ce résultat dépend aussi de létat des muscles (force et élasticité), des aponévroses, de la dimensions du globe, déventuels "effets de bride" primitifs ou secondaires; tous facteurs que nous pouvons apprécier et contrôler au moins dans une certaine mesure,
Il importe donc :
- de proportionner le mieux possible le geste chirurgical à la déviation
- de leffectuer le plus soigneusement possible : obtenir une nouvelle insertion bien parallèle à la première, respect des gaines, intervention le moins hémorragique possible, respect de la quantité de recul décidée.
En somme, nous faisons de la chirurgie millimétrée sans trop y croire. Mais "il y a les choses qui dépendent de nous et celles sur lesquelles nous ne pouvons rien" (Epictete).
En définitive, nous conservons comme base de discussion, les chiffres de René HUGONNIER
Récession des deux droits internes :
- 3 mm jusquà 15°
- 4 mm entre 15° et 25°
- 5 mm au delà.
Mais nous mesurons les déviations dans lespace de loin et de près, nous tenons beaucoup compte de lexamen clinique : déviation spontanée de loin et de près, déviation avant et après dissociation. Nous pensons que tout en étant difficile à déterminer, la notion "dangle maximum et dangle minimum" est réelle et que la déviation doit être étudiée de façon prolongée, presque toujours à plusieurs examens successifs, avant de porter une indication précise, qui sera susceptible dêtre modifiée en cours dintervention selon létat des muscles.
Le recul dun seul droit interne, surtout sur lil non fixateur est peu efficace. Nous ne faisons jamais trois muscles demblée.
Il faut proportionnellement plus de chirurgie pour les petits angles que pour les grands : 2 droits internes de 3mm pour 15°, 2 droits internes de 5 mm pour 30°.
Enfin, ces chiffres doivent être diminués en cas dancrage postérieur qui, comme la montré ROTH, agit également en position primaire.
Avant daborder ce point très important, nous dirons des anses que nous les pratiquons peu, simplement parce que nous nen navons pas ressenti la nécessité, Notre expérience se limite à quelques cas de ré-interventions où cette technique nous a paru particulièrement efficace. Il faut à notre avis faire la plus petite des anses sur les droits internes déjà reculés,
Lancrage postérieur
Nous le pratiquons beaucoup. Je ninsisterai pas sur la technique : cest celle de lancrage marginal ou latéral.
Disons, pour ny pas revenir, que nous navons pas jusquà présent noté de complication majeure avec cette technique : ni perforation de la sclère, ni sclérose importante du muscle lors de ré-interventions, Celles-ci nous paraissent toujours possibles, souvent difficiles, mais la difficulté varie beaucoup suivant le chirurgien qui a mis les fils,
Lorsque lintervention du fil est apparue, nous avons utilisé des Reculs + Fil + Résection homolatérale de droit externe. Ceci nous a conduit, avec René HUGONNIER à des surcorrections, mais je crois que nous faisions de trop grands reculs de 5 mm.
Rapidement, nous en sommes venus à associer lancrage postérieur à la récession des droits internes, et nous en sommes restés là parce que nous navons pas vu la nécessité de faire autre chose.
Nos indications du fil : elles étaient constituées dans un premier temps uniquement des cas de strabismes avec nystagmus.
Depuis les travaux de Madame SPIELMANN, nous savons quil sagit de Nystagmus Manifeste Latent (NML), et le terme de strabisme avec NML remplace pour nous peu à peu celui de syndrome de blocage, puisquil faut éviter les termes à connotation pathogènique trop marquée.
LEOMG devient de plus en plus utile pour poser une indication opératoire, dans le sens de la recherche du NML, cest à dire suivant la technique mise au point par Madame BOURRON et lunité 94 de lINSERM.
Nous avons ajouté maintenant dans les indications de lancrage postérieur, les variabilités importantes de la déviation; nous entendons ici uniquement les variabilités cliniques, cest à dire celles constatées à lexamen, en particulier lincomitance loin-près.
Comme le NML, est de plus en plus souvent mis en évidence par lEOMG, comme nous notons soigneusement les variabilités, nous mettons de plus en plus un Fil.
Le signe de lanesthésie
Pour nous, il nous a toujours déçu.
On peut se demander si, au cours du sommeil anesthésique, il ny a pas des variations de la position des yeux strabiques, avec le temps. Chez lenfant normal en tous cas, cest bien la position légèrement en haut et en dehors, position de repos classique, qui est adoptée, au bout de 10 à 20 environ.
Le test délongation musculaire
Nous le faisons selon la technique de ROTH, muscle en place. En principe, limportance du recul doit être diminuée si lélongation est diminuée.
Nous le faisons souvent, et devrions le faire toujours.
Pour le moment, nous ne modifions nos indications que sil est très anormal, en cas délongation très diminuée des droits internes nous ne mettons pas de Fil, tant à cause des difficultés techniques que parce que le Fil agit sur la contraction du muscle; dans ce cas, il ne nous parait pas justifié de lemployer.
De toute façon, un test délongation très perturbé nous semble toujours un élément de pronostic fâcheux dans notre expérience, laction de la chirurgie est alors très variable, soit nulle, soit très importante.
Avant den venir à la question fort importante de lélément vertical, je voudrais dire un mot des facteurs aponévrotiques,
Limportance des gaines et aponévroses de lorbite (vieille idée de DE GRAEFE 1850, et de SCOBEE après 1945) ne parait pas devoir être négligée, Il y a une nette différence daction entre une récession dun droit interne accompagnée dune dissection de la capsule de TENON jusquau foramen, loin en arrière, et une autre qui dégage seulement le tendon, Jai vécu le temps où, dans les exotropies, on faisait des ténotomies libres des droits externes en respectant la gaine et la TENON, On avait fréquemment des sous-corrections, On peut se demander si les manières différentes de disséquer les muscles nexpliquent pas certaines indications et certains résultats différents,
La dissection douce et soigneuse des aponévroses nous parait en tout cas essentielle. La réaction aponévrotique dans les récidives et les surcorrections acquiert encore plus dimportance.
Lélément vertical
Point important et controversé, Nous envisagerons lélévation en adduction dans les ésotropies.
Longtemps nous avons admis à Lyon la distinction classique de lélément vertical primaire, unilatéral, constant, important, avec signes parétiques sur le Grand Oblique, et lélément vertical secondaire, élévation en adduction bilatérale, symétrique, variable, de faible amplitude, sans signe au niveau du Grand Oblique.
En opérant dans le premier cas dans le même temps que lélément horizontal, en nopérant pas dans la second cas.
La question sest compliquée avec la description par René HUGONNIER des hypertropies de blocages, élévation dun il apparaissant lors de la fixation, chez les malades présentant des strabismes avec NML. Le plus souvent unilatérale, cette hypertropie peut disparaître après opération du Fil, ou au contraire apparaître après intervention sur lésotropie.
Une thèse a été faite à LYON il y a 2 ans sur lélément vertical dans les syndromes de blocage. Sur tous les strabismes opérés par lopération du Fil en 10 ans, 50% présentaient un élément vertical toujours constitué par une élévation en adduction, 25% avec des signes parétiques au niveau du Grand Oblique, 25% paraissaient innervationnels purs.
Enfin, depuis 2 ans environ, nous nous sommes aperçus que dans les strabismes à début précoce, opérés entre 3 et 4 ans, une hypertropie secondaire vers 5 à 6 ans, apparaissait avec une fréquence non négligeable lors de la fixation.
Cest dans lespoir déviter ce que nous considérons comme une complication dans le traitement du strabisme avec NML, que nous opérons maintenant lélément vertical toutes les fois qu'il existe, jamais sil nexiste pas. mais toujours sil existe.
Dans tous les cas, il ne nous semble pas quaffaiblir les Petits Obliques lorsquil existe cliniquement une élévation en adduction, puisse être nuisible, De toute façon, le lien binoculaire sétablira dautant plus facilement quil y a moins délément vertical, Lorsque nous agissons sur les Petits Oblique, il nous semble à peu près obligatoire dagir sur lautre. Notre technique est lantéroposition avec mesure soigneuse du point de réinsertion comme le préconise ROTH, et la ténotomie postérieure.
Cette CAT adoptée dans les strabismes avec NML, lest aussi dans toutes les formes désotropies.
En définitive, on peut résumer nos indications dans les ésotropies selon les formes cliniques :
Ésotropies précoces avec NML :
Strabisme convergent essentiel précoce (autour de 1 an sans NL) :
Ésotropie avec nette variabilité clinique; Incomitance loin-prés importante :
Ésotropie tardive, normo-sensorielle :
LES SYNDRÔMES ALPHABÉTIQUES
Ils constituent pour nous toujours une question préoccupante car, si on obtient souvent un résultat correct en position primaire, la réduction du syndrome alphabétique lui-même est plus difficilement obtenue.
On ne peut envisager ici en détail les différentes théories physiopathologiques expliquant les syndromes alphabétiques. Disons seulement quun groupe dexplications fait appel à des anomalies au niveau des droits horizontaux, un autre groupe beaucoup plus actuel, à laction des muscles verticaux en particulier des Obliques.
La plupart des auteurs semblent bien avoir actuellement abandonné toute action spécifique sur les droits internes, recul oblique, abaissement ou élévation, pour privilégier laction sur les verticaux.
Cest donc un peu à contre courant que nous gardons une prédilection pour cette action :
- Recul oblique selon LAVAT dans les ésotropies en A ou en V.
- Élévation des droits externes dans les exotropies en V
Mais pas dabaissement des droits externes dans le rare A divergent :
- Action daffaiblissement des Grands Obliques.
Laction sur les Obliques est toujours associée lorsque lélévation en adduction dans les syndromes y, et labaissement en adduction dans les syndromes A, est constatée à lexamen clinique.
Dans les syndromes V nous faisons, comme beaucoup, des antéropositions des Petits Obliques, mais nous ne sommes pas persuadés que le Mac Lean ne serait pas souvent préférable.
Dans labaissement en adduction, laction sur le Grand Oblique, antéroposition, recul avec anse, ou ténotomie postérieure, ne nous parait pas discutable.
Cette question des syndromes alphabétiques, nullement résolue, pourrait faire lobjet dune question à elle seule, Je tiens seulement à indiquer que si la réduction du syndrome V désotropie est loin dêtre constante, jamais nous navons constaté une aggravation des syndromes alphabétiques par le recul oblique selon LAVAT.
En résumé, nous associons à une action spécifique sur les droits horizontaux une action sur les verticaux toutes les fois quils sont perturbés à lexamen, ce est très fréquent mais non constant, Lélément vertical nous parait toujours conforme et pratiquement constant dans les V désotropie, quelques fois absent et quelques fois inverse dans les ésotropies en A.
Le NML nous a paru très rarement associé à un véritable syndrome alphabétique; nous mettons quelques fois, mais rarement (8 sur 300 cas dans la thèse de VIDAL) des fils,
Une grande question se pose à propos des syndromes alphabétiques :
Constituent-ils une catégorie à part de strabismes, ou bien tous les strabismes sont-ils des A ou V plus ou moins nets, ce qui justifie une chirurgie systématique sur les obliques.
Pour nous (pour moi), ils me semblent un cas particulier : les inclinaisons anti-mongoloïdes des paupières, lexcyclophorie des orbites, le syndrome dHUGONNIER (WEISS) après paralysie des 2 GO, nous paraissent en témoigner.
LES EXOTROPIES
Nous navons pas abandonné, comme le montre lexposé de Christiane BONGARD la position classique de lécole lyonnaise dans ces strabismes.
Aucune exotropie nest opérée avant lâge orthoptique. Si on ne trouve pas une vision binoculaire, ou que les exercices orthoptiques ne suffisent pas à guérir le malade, nous opérons. Nous faisons le plus souvent un recul des deux droits externes de 7 à 8 mm.
Il ne nous semble pas que le choix du muscle à opérer et la technique chirurgicale soient essentielles, Ce qui compte pour nous, cest létat sensoriel : si la CRAn a été complètement éliminée, la moindre divergence sera suivie du réflexe de restitution et le strabisme est guéri.
Il ny a guère de récidives, elles sont à traiter avant tout par lorthoptique.
Si par contre, la vision binoculaire na pu être retrouvée, le problème est tout autre. Laction chirurgicale devra être très forte, le résultat est aléatoire, la récidive fréquente.
PRÉSENTATION DE NOTRE STATISTIQUE
Ce nest pas un moyen de comparer avec les résultats des autres écoles, En effet :
- les cas opérés ne sont pas exactement les mêmes
- le résultat nest pas jugé de façon identique partout.
Pour nous, nous recherchons :
Dans les ésotropies
* Le plus prés possible de lorthophorie dans les cas où il existe une vision binoculaire normale,
* Une légère sous-correction lorsque la vision binoculaire nest pas normale.
En labsence de vision binoculaire, nous jugeons le résultat correct lorsque :
* il ny a pas de dégât esthétique (10 dioptries dans lespace)
* lamblyopie nest pas marquée (5 à 6/10, P3, F2)
Dans les exotropies
* Cest létat fonctionnel qui juge du résultat. En labsence de vision binoculaire, nous recherchons la correction la plus exacte possible.
RÉSULTATS DE DEUX ANNÉES DE CHIRURGIE
Résultats | Très Bon | Bon | Sous Correction | Sur Correction | Total | Réintervention |
Et | 20 | 68 | 33 | 3 | 124 | 22 |
Xt ESTH | 2 | 7 | 5 | 0 | 14 | 1 |
Xt FONCT | 2 | 1 | 0 | 0 | 3 | 0 |
Paralysie | 7 | 5 | 5 | 2 | 19 | 6 |
Total | 31 | 81 | 43 | 5 | 160 | 29 |
160 cas répertoriés sur 337 interventions pratiquées en 2 ans.
Ont été éliminés de la statistique les cas suivants :
- les nystagmus sans strabisme
- les suites insuffisantes (moins de 6 mois)
- les chirurgies après interventions dont nous navions pas le compterendu.
Le fait quon ne trouve que 18% de réintervention est significatif de notre état desprit chirurgical : nous voudrions réaliser une chirurgie non pas approximative mais globale, en diminuant le plus possible le nombre des réinterventiorrs,
Il sagit là dun objectif qui ne sera probablement jamais atteint, mais vers lequel, à notre avis, il faut tendre le plus possible,
Dans les mois et les années à venir, nous allons tenter :
- dadapter le mieux possible laction chirurgicale à la déviation et nous avons un effort à faire dans le sens du test délongation musculaire et peut-être létude des dimensions du globe.
- dapprécier limportance du facteur aponévrotique par la pratique de ce test avant et après section des aponévroses.
- de séparer devant un strabisme avec nystagmus latent, les cas où ce nystagmus est seulement le signe dun début précoce, de ceux où il est à la base du strabisme, autrement dit ceux où il est indispensable de pratiquer un ancrage postérieur et ceux où cela ne lest pas.
Nous opérerons sans doute quelques enfants autour de lâge de 2 ans après traitement très précoce de lamblyopie, dans des cas soigneusement selectionnés.
Nous ferons quelques interventions recul-résection, dans le cas de grande incomitance suivant loeil fixateur.
Donner une place plus grande à lintervention de Mac-Lean dans le traitement de lélément vertical en particulier dans les V désotropies.
Certaines de ces tentatives, peut-être toutes, nous décevrons. Nous en ferons alors dautres.
Si javais lhonneur de vous refaire cet exposé dici 3 à 4 ans, ce ne serait probablement pas le même. Ceci montre que sans renier son fondateur, lécole comme tout organisme vivant, évolue, se tranforme avec le temps, quelle ne repousse rien de la modernité, et reste ouverte aux idées nouvelles.
(Dernière mise à jour de cette page le 28/05/2006)